[ Edito ] Les 7 gériatriques
Le G7, à l'instar de l'Otan, est une absurde survivance de la guerre froide et d'une ère unipolistique révolue. Il doit, comme l'Otan, être démantelé.
Ah ! La diplomatie de club, où l’on ne rencontre que ses semblables pour édicter des oukases qui nous donnent l’impression de gouverner le monde ! On représente moins de 10% de la population mondiale mais qu’est-ce que l’humanité face au PIB ?
Nous avons sciemment provoqué une guerre en Ukraine qui pouvait aisément être évitée. Nous avons causé une crise économique, énergétique et alimentaire mondiale. “Contrôlez le pétrole, vous contrôlez les nations; contrôlez la nourriture, vous contrôlez les peuples”, disait Henry Kissinger.
L’inflation, c’est tellement pratique pour ne pas rembourser les dettes publiques abyssales contractées depuis la crise de 2007 dont nous n’avons toujours pas traité les causes. Sans compter que nous avons chargé la mule durant la Covid pour financer des restrictions aussi absurdes qu’inefficaces.
Il s’agit de faire baisser la consommation d’énergie parce que ces trente dernières années, on a privatisé à tour de bras et organisé le marché de l’énergie de la manière la plus absurde qui soit (garantir les profits d’entités purement financières qui ne produisent pas d’énergie) sans réaliser les investissements nécessaires à préparer le futur. Pire, des politiques énergétiques suicidaires ont été imposées, comme en Allemagne, sur la base de ce qui relève de la religion (climatique) et non pas de la raison.
Laissons les prix de l’énergie exploser. Si l’on est obligé de rouvrir les centrales à charbon, c’est de la faute de tous ces gueux qui continuent à aller travailler en voiture parce qu’ils n’ont pas d’autre choix et persistent à vouloir un logement chauffé à 19°C l’hiver. Il faut “décarboner” l’énergie, on vous dit. Avec des énergies renouvelables intermittentes qui ne permettent pas de faire face aux besoins, en premier lieu de nos industries. Donc, ne produisons plus rien.
Il faut instaurer un embargo sur l’or russe, histoire qu’on ne puisse acheter que de l’or canadien, australien ou africain produit par des cartels anglo-saxons. L’Australie cherche à se rabibocher avec la France après son coup fourré des sous-marins, histoire de lui refiler également son combustible nucléaire qu’elle obtient sinon de la Russie, du fait d’une longue, étroite et vieille coopération avec Rosatom. Et ça tombe bien, l’Australie, membre des “five eyes”, pantin des USA, fait partie intégrante du plan américain de contrôler l’ensemble de l’industrie nucléaire. L’affaire Alstom dans laquelle Macron a vendu des actifs stratégiques à cette puissance qui ne nous veut pas du bien, pour les racheter quelques années après le double alors que les USA ont eu tout loisir de copier la technologie ? Ne cherchez pas plus loin.
Et puis ces méchants chinois qui construisent “gratuitement” des infrastructures dans les pays en voie de développement et qui paient des royalties bien supérieures aux nôtres en échange de l’accès aux matières premières, c’est un scandale. Il faut intensifier les prêts à ces pays pour financer les contrats d’infrastructure que nos entreprises obtiendront, ce qui nous permettra de les asservir à la fois par la dette et par la corruption de leurs élites dirigeantes ! Les “economic hitmen” sont de retour.
Six cents milliards en monnaie de singe, crachés par la planche à billets, alors que les banques centrales étrangères limitent leurs réserves en dollar et en euro, échaudées par la confiscation des actifs russes dans ces deux monnaies.
Allez, tombons la veste pour nous moquer d’un Vladimir Poutine en face duquel, dans un ring, aucun d’entre nous ne tiendrait 2 minutes… C’est facile de se moquer d’un adversaire quand on ne l’a pas en face de soi. C’est ignoble de le faire alors que ceux que l’on a encouragé à faire la guerre contre cet adversaire se font tailler en pièces de manière aussi prévisible qu’inéluctable malgré notre centaine de milliards d’aide militaire.
La guerre que nous avons grandement contribué à provoquer en Ukraine tourne en eau de boudin bien frais ? Vite, actionnons le pathétique pantin ukrainien par visioconférence qui va encore exiger des armes. Vous savez, le bozo qui, depuis son élection en 2019, a précipité son peuple vers un désastre annoncé et auquel l’Europe a emboîté le pas comme un automate. Il faut montrer une unité de façade, persister dans l’erreur, surtout ne pas reconnaître qu’une fois encore, on s’est trompé. Et que cela se traduit par des dizaines de milliers de morts. Pour rien.
Le ridicule consommé de ces neuf dirigeants dans leur salle de réunion en Bavière n’est pas sans rappeler “Der Untergang” (la Chute), ce chef d’œuvre d’Oliver Hirschbiege mettant en scène les derniers jours du IIIe Reich, cet empire s’effondrant sous la putréfaction des dizaines de millions de cadavres sur lequel il était bâti.
On bouge des pions représentant des unités militaires qui n’existent plus sur la carte fictionnelle d’une guerre financée avec de l’argent qui n’existe pas.
Ridicule cela resterait si l’on n’avait pas causé des millions de morts en vingt ans de guerre extérieures. Afghanistan. Irak. Yémen. Libye. Syrie. Sans oublier la pire crise depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en République démocratique du Congo, 5 à 8 millions de morts, on ne sait pas trop.
Le reste du monde ne s’y trompe pas. Voyez l’Indonésie qui, malgré des pressions incessantes des Occidentaux, refuse d’exclure la Russie du prochain G20 qui va se dérouler sur son sol. Comme l’écrit avec lucidité Graham E. Fuller, vétéran de la CIA et ancien vice-président du Conseil national du renseignement américain :
“Malheureusement pour Washington, presque toutes ses attentes concernant cette guerre se révèlent incorrectes. L’Occident pourrait en venir à considérer ce moment comme l’argument final remettant en cause le fait de suivre la quête de domination mondiale de Washington dans des confrontations toujours plus nouvelles, dangereuses et dommageables avec l’Eurasie. Le reste du monde – Amérique latine, Inde, le Moyen-Orient, Afrique – trouve peu d’intérêt dans cette guerre fondamentalement américaine contre la Russie.”