
[ Déclaration de Westminster ] "En démocratie, personne n’a le monopole de ce qui est considéré comme vrai"
Dans un manifeste, journalistes, artistes, auteurs, spécialistes en technologie et universitaires appellent à lutter contre la censure, organisée et coordonnée à grande échelle.
Près de 140 journalistes, artistes, auteurs, activistes, spécialistes en technologie et académiciens à travers le monde, comme le fondateur de Wikileaks Julian Assange ou le lanceur d'alerte Edward Snowden, ont signé la Déclaration de Westminster visant à lutter contre la censure de l’information. Publiée ce 18 octobre, cette déclaration a été relayée par plusieurs médias dans le monde et non des moindres à l’image de Die Welt, The Telegraph, The New York Post, The Times ou La Verità. En France, seul France-Soir s’en est fait l’écho.
Et nous désormais. Car inutile de vous dire qu'à L'Eclaireur nous soutenons pleinement à cette déclaration, que nous avons traduite et que vous pouvez lire ci-dessous. L’original est à retrouver ici.
La Déclaration de Westminster
Nous écrivons en tant que journalistes, artistes, auteurs, activistes, technologues et universitaires pour mettre en garde contre la censure internationale croissante qui menace d’éroder nos principes démocratiques vieux de plusieurs siècles.
Venant de gauche, de droite et du centre, nous sommes unis par notre engagement en faveur des droits de l'Homme et de la liberté d'expression, et nous sommes tous profondément préoccupés par les tentatives visant à qualifier toute parole non conforme de “désinformation” ou d'autres termes mal définis.
Ces abus ont abouti à la censure de citoyens ordinaires, de journalistes et de dissidents dans le monde entier.
Une telle ingérence dans le droit fondamental à la liberté d’expression supprime tout débat sur des questions d’intérêt public et porte atteinte aux principes fondamentaux de la démocratie.
Partout dans le monde, les gouvernements, les réseaux sociaux, les universités et les ONG s’efforcent de surveiller les citoyens et de les priver de leur voix. Cet effort coordonné à grande échelle est “le complexe industriel de censure”.
Ce complexe fonctionne par le biais de politiques gouvernementales affichées. Les autorités indiennes et turques se sont arrogées le pouvoir de supprimer les contenus politiques des réseaux sociaux. Le législateur allemand et la Cour suprême brésilienne criminalisent le discours politique. Dans d'autres pays, des mesures telles que le projet de loi irlandais sur les “discours de haine”, le projet de loi écossais sur les crimes haineux, le projet de loi britannique sur la sécurité en ligne et le projet de loi australien sur la “désinformation” menacent de restreindre sévèrement la liberté d’expression.
Mais le complexe industriel de censure opère également selon des méthodes plus subtiles. Elles incluent le filtrage de visibilité et la manipulation des résultats des moteurs de recherche. Les censeurs des réseaux sociaux ont déjà réduit au silence des opinions légitimes sur des sujets d’importance nationale et géopolitique. Ils l’ont fait avec le plein soutien des “experts en désinformation” et des “fact checkers” des grands médias, qui ont abandonné les principes journalistiques du contradictoire et du questionnement intellectuel.
Comme l’ont révélé les Twitter Files, les Gafam procèdent souvent à une “modération de contenu” en coordination avec les autorités gouvernementales. Bientôt, la loi sur les services numériques (Digital Services Act, DSA) de l’Union européenne formalisera cette relation en donnant le pouvoir de censurer à des “vérificateurs agréés” issus d’ONG et du monde universitaire, reléguant ainsi nos droits à la discrétion d’entités non élues irresponsables devant le peuple.
Certains politiciens et ONG veulent cibler les applications de messagerie cryptées de bout en bout comme WhatsApp, Signal et Telegram. Si le cryptage de bout en bout est interdit, nous n’aurons plus aucune possibilité de conversation privée dans la sphère numérique.
Bien que la guerre de l’information entre Etats soit bien réelle, les organismes conçus pour lutter contre ces menaces, comme la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency aux États-Unis, se retournent contre le public. Sous couvert de prévention et de protection de la vérité, la parole est traitée comme une activité soumise à autorisation plutôt que comme un droit inaliénable.
Nous reconnaissons que les mots peuvent parfois blesser, mais nous rejetons l’idée selon laquelle l’offense, même importante, constitue un motif de censure. Un discours libre et ouvert est le pilier central d’une société libre. Il est nécessaire pour obliger les gouvernements à rendre compte et pour réduire les risques de tyrannie.
La liberté d’expression ne s’applique pas uniquement aux points de vue avec lesquels nous sommes d’accord. Nous devons vigoureusement protéger la parole de ceux auxquels nous nous opposons fermement. Ce n’est que sur la place publique que les opinions doivent être entendues et contestées.
Qui plus est, à maintes reprises, des opinions et des idées dissidentes finissent par devenir des consensus établis. En qualifiant certaines positions politiques ou scientifiques de “désinformation”, nos sociétés risquent de s'enliser dans de faux paradigmes qui priveront l'humanité de connaissances chèrement acquises et anéantiront la possibilité d'en acquérir de nouvelles. La liberté d'expression est notre meilleure défense contre la désinformation.
L’attaque que subit la liberté d’expression n’est pas seulement une question de règles et de réglementations dévoyées : c’est une crise de l’humanité elle-même. Chaque combat pour l’égalité et la justice dans l’histoire s’est appuyé sur un forum ouvert à l’expression du désaccord. Dans d’innombrables exemples, notamment l’abolition de l’esclavage et le mouvement pour les droits civiques, le progrès social a dépendu de la liberté d’expression.
Nous ne voulons pas que nos enfants grandissent dans un monde où ils vivront dans la peur de dire ce qu’ils pensent. Nous voulons qu’ils grandissent dans un monde où les idées pourront être exprimées, analysées et débattues ouvertement – le monde que les fondateurs de nos démocraties appelaient de leur vœux lorsqu’ils ont inscrit la liberté d’expression dans nos lois et nos Constitutions.
Le premier amendement des États-Unis est un exemple de la manière dont le droit à la liberté d’expression, de la presse et de conscience peut être résolument protégé par la loi. Il n’est pas nécessaire d’être en accord sur tout avec les États-Unis pour reconnaître qu’il s’agit là de la liberté fondamentale dont découle toutes les autres. Ce n’est que grâce à la liberté d’expression que nous pouvons dénoncer les violations de nos droits et lutter pour de nouvelles libertés.
Il existe également une protection internationale claire de la liberté d’expression. La Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH) a été rédigée en 1948 en réponse aux atrocités commises pendant la Seconde Guerre mondiale. L'article 19 de la DUDH stipule : “Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.” Même s’il peut être nécessaire que les gouvernements réglementent certains aspects des réseaux sociaux, tels que des limites d’âge, cet encadrement ne doit jamais porter atteinte au droit à la liberté d’expression.
Comme le précise l’article 19 de la DUDH, le corollaire de la liberté d’expression est le droit à l’information. En démocratie, personne n’a le monopole de ce qui est considéré comme vrai. La vérité doit plutôt découler du dialogue et du débat – nous ne pouvons pas découvrir la vérité sans admettre la possibilité que nous nous trompons.
La censure au nom de la “préservation de la démocratie” inverse ce qui devrait être un système de représentation ascendant en un système de contrôle idéologique descendant. Cette censure est finalement contre-productive : elle sème la méfiance, encourage la radicalisation et délégitimise le processus démocratique.
Au cours de l’histoire de l’humanité, les attaques contre la liberté d’expression ont toujours précédé les attaques contre toutes les autres libertés. Les régimes qui ont érodé la liberté d’expression ont toujours inévitablement affaibli et endommagé d’autres institutions démocratiques fondamentales. De la même manière, les élites qui poussent aujourd’hui à la censure sapent la démocratie. Ce qui a changé, ce sont les outils technologiques et l’échelle à laquelle la censure peut être imposée.
Nous pensons que la liberté d’expression est essentielle pour garantir notre protection contre les abus de pouvoir de l’État – abus qui ont historiquement constitué une menace bien plus grande que les paroles d’individus isolés ou de groupes organisés. Dans l’intérêt du bien-être et de l’épanouissement de l’humanité, nous lançons les trois appels à l’action suivants :
Nous appelons les gouvernements et les organisations internationales à assumer leurs responsabilités envers les peuples et à faire respecter l’article 19 de la DUDH.
Nous appelons les entreprises technologiques à s’engager à protéger la place publique numérique telle que définie à l’article 19 de la DUDH et à s’abstenir de toute censure politique, de voix dissidentes et d’opinions politiques.
Enfin, nous appelons le public à nous rejoindre dans la lutte pour préserver les droits démocratiques. Les changements législatifs ne suffisent pas. Nous devons également créer un climat propice à la liberté d’expression en rejetant celui d’intolérance qui encourage l’autocensure et génère des conflits inutiles. Au lieu de la peur et du dogmatisme, nous devons embrasser la réflexion et le débat.
Nous défendons votre droit de poser des questions. Des débats passionnés, même ceux qui peuvent causer malaise, valent bien mieux que pas de débat du tout.
La censure nous prive du sel de la vie. La liberté d'expression est le fondement d'une vie pleine de sens et d'une humanité épanouie – à travers l'art, la poésie, le théâtre, l'histoire, la philosophie, la chanson et bien plus encore.
Cette déclaration est le résultat d’une première réunion de défenseurs de la liberté d’expression du monde entier qui se sont réunis à Westminster, à Londres, fin juin 2023. En tant que signataires de cette déclaration, nous avons des désaccords politiques et idéologiques importants. Cependant, ce n’est qu’en nous unissant que nous parviendrons à vaincre les forces envahissantes de la censure afin que nous puissions maintenir notre capacité à débattre ouvertement et à nous défier les uns les autres. C'est dans un esprit de diversité et de débat que nous signons la Déclaration de Westminster.
Signataires
Matt Taibbi, journaliste, États-Unis
Michael Shellenberger, États-Unis
Jonathan Haidt, psychologue social, NYU, États-Unis
John McWhorter, linguiste, Columbia, auteur, États-Unis
Steven Pinker, psychologue, Harvard, États-Unis
Julian Assange, rédacteur en chef, fondateur de Wikileaks, Australie
Tim Robbins, acteur, cinéaste, États-Unis
Nadine Strossen, professeur de droit, NYLS, États-Unis
Glenn Loury, économiste, États-Unis
Richard Dawkins, biologiste, Royaume-Uni
John Cleese, comédien, Royaume-Uni
Slavoj Žižek, philosophe, auteur, Slovénie
Jeffrey Sachs, Université de Columbia, États-Unis
Oliver Stone, cinéaste, États-Unis
Edward Snowden, lanceur d'alerte, États-Unis
Greg Lukianoff, président-directeur général de la Fondation pour les droits individuels et l'expression, États-Unis
Stella Assange, chargée de campagne, Royaume-Uni
Glenn Greenwald, journaliste, États-Unis
Claire Fox, fondatrice de l'Academy of Ideas, Royaume-Uni
Dr Jordan B. Peterson, psychologue, auteur, Canada
Bari Weiss, journaliste, États-Unis
Peter Hitchens, auteur, journaliste, Royaume-Uni
Niall Ferguson, historien, Stanford, Royaume-Uni
Matt Ridley, journaliste, auteur, Royaume-Uni
Melissa Chen, journaliste, Singapour/États-Unis
Yanis Varoufakis, économiste, Grèce
Peter Boghossian, philosophe, Université d'Austin, États-Unis
Michael Shermer, écrivain, scientifique, États-Unis
Alan Sokal, professeur de mathématiques, UCL, Royaume-Uni
Sunetra Gupta, professeur d'épidémiologie théorique, Oxford, Royaume-Uni
Jay Bhattacharya, professeur, Stanford, États-Unis
Martin Kulldorf, professeur de médecine, Harvard, États-Unis
Aaron Kheiriaty, psychiatre, auteur, États-Unis
Chris Hedges, journaliste, auteur, États-Unis
Lee Fang, journaliste indépendant, États-Unis
Alex Gutentag, journaliste, États-Unis
Iain McGilchrist, psychiatre, philosophe, Royaume-Uni
Ayaan Hirsi Ali, militante des droits humains, auteur, Pays-Bas
Konstantin Kisin, auteur, Royaume-Uni
Leighton Woodhouse, Public, États-Unis
Andrew Lowenthal, liber-net, Australie
Aaron Mate, journaliste, États-Unis
Izabella Kaminska, journaliste, The Blind Spot, Royaume-Uni
Nina Power, écrivaine, Royaume-Uni
Kmele Foster, journaliste, entrepreneur des médias, États-Unis
Toby Young, journaliste, Free Speech Union, Royaume-Uni
Winston Marshall, journaliste, The Spectator, Royaume-Uni
Jacob Siegel, tablette, États-Unis/Israël
Ulrike Guerot, fondatrice du European Democracy Lab, Allemagne
Heather E. Heying, biologiste évolutionniste, États-Unis
Bret Weinstein, biologiste évolutionniste, États-Unis
Martina Pastorelli, journaliste indépendante, Italie
Leandro Narloch, journaliste indépendant, Brésil
Ana Henkel, journaliste indépendante, Brésil
Mia Ashton, journaliste, Canada
Micha Narberhaus, The Protopia Lab, Espagne/Allemagne
Alex Sheridan, Liberté d'expression Irlande
Ben Scallan, Gript Media, Irlande
Thomas Fazi, journaliste indépendant, Italie
Jean F. Queralt, Technologue, Fondateur, The IO Foundation, Malaisie/Espagne
Phil Shaw, responsable de campagne, Operation People, Nouvelle-Zélande
Jeremy Hildreth, Royaume-Uni
Craig Snider, États-Unis
Eve Kay, productrice de télévision, Royaume-Uni
Helen Joyce, journaliste, Royaume-Uni
Dietrich Brüggemann, cinéaste, Allemagne
Adam B. Coleman, fondateur de Wrong Speak Publishing, États-Unis
Helen Pluckrose, auteure, États-Unis
Michael Nayna, cinéaste, Australie
Paul Rossi, éducateur, Vertex Partnership Academics, États-Unis
Juan Carlos Girauta, homme politique, Espagne
Andrew Neish, KC, Royaume-Uni
Steven Berkoff, acteur, dramaturge, Royaume-Uni
Patrick Hughes, artiste, Royaume-Uni
Adam Creighton, journaliste, Australie
Julia Hartley-Brewer, journaliste, Royaume-Uni
Robert Cibis, cinéaste, Allemagne
Piers Robinson, Organisation pour les études de propagande, Royaume-Uni
Dirk Pohlmann, journaliste, Allemagne
Mathias Bröckers, auteur, journaliste, Allemagne
Kira Phillips, réalisatrice de documentaires, Royaume-Uni
Diane Atkinson, historienne, biographe, Royaume-Uni
Eric Kaufmann, professeur de politique, Birkbeck, Université de Buckingham, Canada
Laura Dodsworth, journaliste et auteure, Royaume-Uni
Nellie Bowles, journaliste, États-Unis
Andrew Tettenborn, professeur de droit, Université de Swansea, Royaume-Uni
Julius Grower, Fellow, St. Hugh's College, Royaume-Uni
Nick Dixon, comédien, Royaume-Uni
Dominic Frisby, comédien, Royaume-Uni
James Orr, professeur agrégé, Université de Cambridge, Royaume-Uni
Brendan O'Neill, journaliste, Royaume-Uni
Jan Jekielek, journaliste, États-Unis
Andrew Roberts, historien, Royaume-Uni
Robert Tombs, historien, Royaume-Uni
Ben Schwarz, journaliste, États-Unis
Xavier Azalbert, journaliste scientifique d'investigation, France
Doug Stokes, professeur de relations internationales, Université d'Exeter, Royaume-Uni
James Allan, professeur de droit, Université du Queensland, Royaume-Uni
David McGrogan, professeur de droit, Université de Northumbria, Royaume-Uni
Jacob Mchangama, auteur, Danemark
Nigel Biggar, président, Free Speech Union, Royaume-Uni
David Goodhart, journaliste, auteur, Royaume-Uni
Catherine Austin Fitts, The Solari Report, Pays-Bas
Matt Goodwin, professeur de politique, Université du Kent, Royaume-Uni
Alan Miller, Together Association, Royaume-Uni
Catherine Liu, théoricienne de la culture, auteure, États-Unis
Stefan Millius, journaliste, Suisse
Philip Hamburger, professeur de droit, Columbia, États-Unis
Rueben Kirkham, codirecteur, Union pour la liberté d'expression d'Australie, Australie
Jeffrey Tucker, auteur, États-Unis
Sarah Gon, directrice, Free Speech Union, Afrique du Sud
Dara Macdonald, codirectrice, Free Speech Union, Australie
Jonathan Ayling, directeur général, Free Speech Union, Nouvelle-Zélande
David Zweig, journaliste, USA
Juan Soto Ivars, auteur, Espagne
Colin Wright, biologiste évolutionniste, États-Unis
Gad Saad, professeur, scientifique comportementaliste évolutionniste, auteur, Canada
Robert W. Malone, MD, MS, États-Unis
Jill Glasspool-Malone, PhD., États-Unis
Jordi Pigem, philosophe, auteur, Espagne
Holly Lawford-Smith, professeure agrégée de philosophie politique, Université de Melbourne, Australie
Michele Santoro, journaliste, animatrice de télévision, présentatrice, Italie
Dr James Smith, podcasteur, chercheur en littérature, RHUL, Royaume-Uni
Francis Foster, comédien, Royaume-Uni
Coleman Hughes, écrivain, podcasteur, États-Unis
Marco Bassani, théoricien politique, historien, Université de Milan, Italie
Isabella Loiodice, professeur de droit public comparé, Université de Bari, Italie
Luca Ricolfi, professeur, sociologue, Université de Turin, Italie
Marcello Foa, journaliste, ancien président de la Rai, Italie
Andrea Zhok, philosophe, Université de Milan, Italie
Paolo Cesaretti, professeur de civilisation byzantine, Université de Bergame, Italie
Alberto Contri, expert en médias de masse, Italie
Carlo Lottieri, philosophe, Université de Vérone, Italie
Alessandro Di Battista, militant politique, écrivain, Italie
Paola Mastrocola, écrivain, Italie
Carlo Freccero, auteur de télévision, expert en médias, Italie
Giorgio Bianchi, journaliste indépendant, Italie
Nello Preterossi, professeur, Université de Salerne, directeur scientifique de l'Institut italien d'études philosophiques, Italie
Efrat Fenigson, journaliste, podcasteur, Israël
Eli Vieira, journaliste, biologiste génétique, Brésil
Stephen Moore, auteur et analyste, Canada