L'Eclaireur - La lettre confidentielle des Alpes
Le coup de projecteur de L'Eclaireur
[ Le coup de projecteur de L'Eclaireur ] Saint Brévin les (pé)pins
0:00
-6:40

[ Le coup de projecteur de L'Eclaireur ] Saint Brévin les (pé)pins

Podcast. L'Etat planifie en catimini avec un maire la création d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile et met la population devant le fait accompli. Tout va bien se passer.

La démission du maire de Saint-Brévin les pins, une station balnéaire de 13 000 habitants située à une soixantaine de kilomètre de Nantes, n’en finit pas de faire couler de l’encre et de provoquer glapissements d’indignation. Oui, les menaces et l’incendie volontaire sont inacceptables, il s’agit de délits pour les premières et d’un crime passible de la Cour d’assises pour le second.

L'Eclaireur est une lettre confidentielle par abonnement. Pour soutenir notre travail, choisissez le vôtre, libre ou payant.

Peu en revanche s’attachent à comprendre les causes de cette situation. Ils sont sans doute trop occupés par la création d’un centre de lutte contre les violences faites aux élus (véridique).

L'Etat planifie en catimini avec le maire de Saint-Brévin la création d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile. La population est mise devant le fait accompli. Et tout devrait bien se passer ?

L’annonce de la création de ce centre dans les bâtiments d’une ancienne colonie de vacances est faite sans autre préoccupation de forme en octobre 2021 via le compte Facebook du maire. Et tout devrait bien se passer ?

Des habitants montent un collectif contre ce centre pour lequel personne n’a été consulté. Cela provoque immédiatement la mobilisation des sempiternelles “associations” Ligue des droits de l’Homme, Cimade etc. qui débarquent de l’extérieur pour s’en mêler. Suivies de près par des militants réputés d’extrême-droite. Et tout ce beau monde manifeste le même jour. Avec les médias qui en rajoutent une couche. Et tout devrait bien se passer ?

Pour faire retomber la pression et s’assurer que les impétrants retournent se mêler de leurs affaires chez eux, le maire aurait pu organiser un référendum ou une consultation d’initiative locale de la population de Saint-Brévin. Un maire a la possibilité de refuser l’établissement d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile dans sa commune. L’Etat ne peut en la matière rien imposer.

Toujours conserver à l’esprit ces mots de Victor Hugo :

“Le plus exceptionnel symbole du peuple, c’est le pavé. On lui marche dessus jusqu’à ce qu’il vous tombe sur la tête”.

Ce n’est pas ce qu’ont fait Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, Gérald Darmanin et le maire de Saint-Brévin. Quant au ministère de l’Intérieur, c’est au lance-flamme qu’il faudrait le réformer.

Répartir des demandeurs d’asile dans la France périphérique est une idée aussi mauvaise qu’hypocrite, puisque l’effet recherché n’est pas le traitement dans de bonnes conditions de leur demande d’asile. Nous avons des sondages et études qui montrent depuis plus de quinze ans que l’écrasante majorité des Français – 70% en moyenne – ne veut plus d’immigration de masse non-choisie. Cette proportion est bien plus importante dès qu’on sort des métropoles “connectées”. Non pas parce que les habitants de la France périphérique sont des “racistes d’extrême droite”, mais parce que, constatant la réalité des métropoles, ils sont réticents à ce qu’on importe chez eux des problèmes qu’ils n’ont pas.

Ce sont bien les autorités, nationales comme locales, qui sont les seules responsables du pourrissement de la situation à Saint-Brévin depuis 18 mois. Ce qui certes n’excuse pas les menaces et l’incendie volontaire.

Sources:

1 commentaire