L'Elysée en passe de reprendre la main sur le débat public
L'ex-directeur de cabinet d'Elisabeth Borne puis de Christophe Béchu devrait être nommé à la tête d'une commission nationale du débat public de plus en plus réduite à jouer les seconds couteaux.
Une surprise, la vraisemblable nomination de Marc Papinutti à la tête de la commission nationale du débat public (CNDP), cette instance chargée d’organiser en France les concertations autour de grands projets d’aménagement ? Le haut-fonctionnaire, propulsé par l’Elysée, a passé in extremis le barrage parlementaire. Cinquante deux votes contre l’auraient empêché d’accéder à la présidence de cette autorité administrative indépendante. Marc Papinutti a “seulement” décroché 50 votes contre sa personne, quand 38 ont voté pour.
Ainsi faisant, et malgré donc une majorité de voix contre lui, il devrait prendre la suite de Chantal Jouanno. Pour bien comprendre l’importance de la portée de cette nomination à venir, et voir combien elle était cousue de fil blanc, il faut rappeler ce qu’est la CNDP, comment le pouvoir en place s’emploie à lui rogner les ailes et pourquoi.
La CNDP n’est pas qu’un simple organisateur de débats. Elle est aussi une institution de régulation et de contrôle. Et manifestement, ce rôle ne sied guère à Emmanuel Macron. Au point qu’en 2019, elle semblait sur le point de rejoindre le rang des “organismes inutiles” (l’expression est d’Emmanuel Macron lui-même). L’idée était , dixit Stanislas Guérini, le délégué général de La République en marche, de la diluer au sein du Conseil économique, social et environnemental dont elle ne serait qu’une chambre.
Raison de ce coup de balai ? Médiapart a relaté comment alors que la Commission nationale du débat public était disposée à assurer l'impartialité et la neutralité du grand débat voulu par Emmanuel Macron pour essayer de sortir de la crise des gilets jaunes, l’Élysée s’y était opposé. Comment la présidente de la CNDP, Chantal Jouanno, avait fustigé une opération de communication, refusant d’assumer le pilotage de ce vrai-faux débat.
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