L'Ukraine : la généalogie d'un conflit
De 1991 à 2022, les grands événements qui ont construit l'histoire ukrainienne
L’histoire de l’Ukraine depuis 1991
Le but de ce post est de rappeler les grands événements qui ont construit l’histoire ukrainienne depuis 1991, date de la création l’état ukrainien, jusqu’à 2022, date de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Au stade où l’on entend parler de 3ème guerre mondiale, il nous semble important de retracer la généalogie des faits afin que tous puissent se faire un avis plus éclairé.
Chronologie rapide :
1991 : Indépendance
1994 : Mémorandum de Budapest
2004 : Révolution orange et Iouchtchenko (pro-occidental) au pouvoir
2005 → 2010 : Évolution des relations internationales
2010 : Ianoukovytch (pro-russe) au pouvoir
2011 → 2013 : négociation pour l’accord de libre-échange avec l’UE
2013 : Euromaïdan
2014 : Coup d’état à la suite de l’Euromaïdan
2014 : Annexion de la Crimée par la Russie
2014 : Signature de l’accord de libre échange avec l’UE
2014 → 2022 : Guerre du Donbass
2022 : Guerre russo-ukrainienne
24 août 1991 : L’indépendance
l’Ukraine prend son indépendance lors de la dislocation de l’URSS. Un référendum gagné à 92% confirme celle-ci le 1er décembre et l’indépendance est actée le 8 décembre par l’Accord de Minsk.
5 décembre 1994 : le Mémorandum de Budapest
Le Mémorandum de Budapest est signé par la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine. L’accord stipule que, en échange du transfert de leur arsenal nucléaire à la Russie, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni s’engagent à :
respecter l'indépendance et la souveraineté ukrainienne dans ses frontières actuelles ;
s'abstenir de toute menace ou usage de la force contre l'Ukraine ;
s'abstenir d'utiliser la pression économique sur l'Ukraine en vue d'influencer sa politique ;
demander l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies si des armes nucléaires sont utilisées contre l'Ukraine ;
s'abstenir d'utiliser des armes nucléaires contre l'Ukraine ;
consulter les autres parties prenantes si des questions se posent au sujet de ces engagements.
Du 22 novembre 2004 au 23 janvier 2005 : la révolution orange
Contexte
Ianoukovytch (Yanukovych), pro-russe et soutenu par la Russie, gagne les élections. Iouchtchenko (Yushchenko), pro-UE, pro-OTAN et soutenu par les États-Unis, dénonce des élections truquées et organise des protestations. De nouvelles élections ont lieu et Iouchtchenko gagne avec 51.9% des voix. Cette période de troubles politiques est connue sous le nom de la révolution orange.
Résultats
Voici les résultats finaux :
La distribution géographique des votes montre très clairement une opposition entre l'Est et l'Ouest de l'Ukraine, qui est la conséquence et l'expression d'une situation historique ancienne.
L'Ouest, majoritairement agricole, et les régions du centre correspondent pour une grande part aux anciens territoires de la Lituanie polonaise, au XVIIe siècle. Ces régions sont considérées comme pro-occidentales ; une majorité de la population y parle l'ukrainien et est de confession grecque-catholique ukrainienne (à l'Ouest) ou Église orthodoxe ukrainienne - Patriarcat de Kiev (au centre). Les votes s'y sont majoritairement portés vers Iouchtchenko.
La partie Est du pays, industrialisée et comprenant la République autonome de Crimée, a majoritairement voté pour Ianoukovytch. Les liens avec la Russie y sont forts et l'Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou) (rattachée à l'Église orthodoxe russe) y est puissante.
Influence russe
La Russie, au travers du Kremlin et de Gazprom, ont en partie financé la campagne de Ianoukovytch.
Le président Vladimir Poutine a fait deux voyages en Ukraine, un premier avant les élections pour soutenir personnellement Ianoukovytch et un deuxième pour le féliciter de sa victoire avant les résultats officiels du second tour.
Plusieurs autres États de la Communauté des États indépendants se sont ralliés à la position russe de soutien à Ianoukovytch.
Influence américaine
Les États-Unis soutenaient Iouchtchenko :
ils ont envoyé l'ex-secrétaire d'État Henry Kissinger, l'ancien conseiller à la Sécurité nationale Zbigniew Brzeziński et le sénateur John McCain) ;
les États-Unis ont financé et formé les révolutionnaires à travers un réseau d’ONG :
On notera que la CIA n’en est pas à son coup d’essai car elle a déjà utilisé cette méthode plusieurs fois (Serbie et Géorgie) et l’utilisera encore par la suite (Kirghizistan, Biélorussie, Liban).
Voir à ce propos : Révolutions de couleur et États-Unis : à la conquête de l'est).
De 2005 à 2010 : l’évolution des relations internationales
2008 : Crise des subprimes
Avec un produit intérieur brut (PIB) en chute de 15 % au cours de l’année 2009, c’est d’abord la crise économique qui détermine les décisions des dirigeants ukrainiens, et dans ce contexte, le prix du gaz est un enjeu primordial. L’économie ukrainienne est très consommatrice d’énergie et la population est habituée à ce que le prix du gaz soit subventionné. Le parti de Iouchtchenko s’est engagé à ne pas augmenter les prix pour les particuliers, et le pays aura, en 2010 des élections locales, et en 2012 des législatives...
La problématique du gaz donne donc à la Russie des moyens d’influence considérables.
Refus de l’adhésion à l’OTAN
En éloignant explicitement l’adhésion à l’Alliance, V. Ianoukovitch, devenu premier ministre en 2006, fait disparaître un des éléments clés rendant possible une politique « multivectorielle ». Sans la menace crédible d’un rapprochement avec l’OTAN, Moscou n’a plus besoin de faire autant de concessions à Kiev.
Cependant, même si V. Ianoukovitch voulait se rapprocher de l’OTAN, il aurait peu de perspectives. À Bucarest en 2008, les membres de l’Alliance se sont montrés réticents face à l’adhésion de la Géorgie, et de l’Ukraine : la guerre russo-géorgienne d’août 2008 a montré que la Russie pouvait user de la force pour empêcher l’élargissement dans sa « sphère d’intérêts privilégiés ».
Au demeurant, l’opinion ukrainienne est globalement défavorable à l’adhésion, surtout à l’Est et en Crimée. Les sondages ont montré un « pic » à 32 % d’opinions favorables en 2002, pour retomber en juillet 2009 autour de 20,1 %.
Les exigences du FMI
La décision du Fonds monétaire international (FMI) de novembre 2009 de ne pas débloquer 3,8 Md$ sur un accord de réserve datant de novembre 2008 (et d’un montant total de 16,4 Md$) traduit son dépit à l’égard des politiques ukrainiennes. Pour réduire la ponction de Naftogaz sur le budget de l’État, le FMI demande une hausse des prix du gaz pour l’industrie et les particuliers.
L’ensemble des leaders politiques contribuent à s’aliéner le FMI par populisme électoral, mais son réengagement reste essentiel pour l’Ukraine, dont la dette à repayer en 2010 s’élève à 37 Md$.
Le soutien de Ioulia Tymochenko, devenue 1er ministre en 2007, à la loi augmentant les dépenses sociales, comme sa répugnance à la hausse des prix intérieurs du gaz, n’ont pas impressionné favorablement les responsables du FMI.
Les relations avec l’UE
Les relations avec l’UE, alors identifiées comme une priorité, se sont constamment développées durant la présidence de V. Iouchtchenko. L’Ukraine, pays leader dans le Partenariat oriental de l’UE, est censée signer un accord incluant un Deep and Comprehensive Free Trade Agreement en 2010 ou 2011. Les progrès sont cependant lents, Bruxelles attendant que Kiev manifeste plus clairement son engagement dans la réforme.
En mars 2010, José Manuel D. Barroso promet 500 millions d’euros d’aide à Kiev, à condition que l’Ukraine se plie aux conditions du FMI. Cette position, qui laisse ainsi au FMI un rôle leader en Ukraine, reflète les hésitations de l’UE quant à son propre rôle en Europe orientale, tout comme le formalisme institutionnel avec lequel elle traite ses partenaires.
Élections de 2010 : Ianoukovytch arrive au pouvoir
Face à Tymochenko, pro-occidentale, Ianoukovytch, pro-russe, gagne les élections. L’OSCE juge le scrutin “transparent et honnête”.
2011 à 2013 : Les négociations sur l’“Accord de Libre-Échange Complet et Approfondi” avec l’UE
A partir de 2011, Ianoukovytch décide de mener à terme les négociations pour signer un accord d’association et de libre-échange avec l’Union Européenne, et ce alors que l’Ukraine en avait déjà un avec la Russie.
Cet accord aurait bien entendu été très économiquement préjudiciable à l’UE puisque l’Ukraine fait partie des pays les plus pauvres de l’Europe. Il aurait également été néfaste pour la Russie (Vladimir Poutine : « Un accord de libre-échange Ukraine/UE représenterait une grande menace pour nous. [Cela] déboucherait sur une hausse du chômage en Russie.)
La Russie met alors la pression sur l’Ukraine l’été 2013, commençant à freiner ses importations pour protéger son économie.
Le porte-parole de la Commission européenne John Clancy, déclare alors le 23 août 2013 : « Toute menace économique russe dirigée contre l’Ukraine et liée à la signature éventuelle d’un accord d’association avec l’UE est inadmissible. »
Ces échanges se poursuivent jusqu’à ce que, l’économie ukrainienne se détériorant, Ianoukovytch demande à l’UE une assistance de 20 Md€ par an, et que l’UE ne lui accorde que 600 M€.
Par ailleurs à partir de l’été 2013, de grands débats ont eu lieu en Ukraine sur l’opportunité de signer ou non cet accord. En particulier, l’Est du pays s’inquiéte des importantes conséquences négatives qu’il aurait sur leur activité économique. À contrario, des ONG pro-européennes se mobilisent (surtout à Kiev) en octobre/novembre pour récolter des centaines de milliers de signatures pour des pétition pro-UE.
Le 21 novembre, Ianoukovytch indique qu’il différe la signature de l’accord d’association. Il précise qu’il recherche désormais un accord trilatéral UE-Ukraine-Russie, et demande que soient mises en place de telles négociations. Ce refus de signer l’accord européen marque le début des émeutes menant à l’Euromaïdan.
Le 17 décembre 2013, Ianoukovytch signe finalement un accord avec la Russie, celle-ci acceptant d’injecter 15 Md$ par an en Ukraine.
Du 21 novembre 2013 au 22 février 2014 : l’Euromaïdan
Les émeutes
De nombreuses manifestations pro-européennes en Ukraine débutent dès le 21 novembre 2013 à la suite de cette décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne.
Ces mouvements sont soutenus par 3 branches politiques :
le parti de droite dure « Patrie » de Ioulia Tymochenko (dont le modèle est Margaret Thatcher),
le parti libéral « Udar » du boxeur Vitali Klitschko (qualifié par la presse allemande de « Notre homme à Kiev » et soutenu par Angela Merkel),
et le parti néo-nazi « Svoboda » d’Oleg Tiagnybok.
La situation bascule le 18 février, jour où les manifestants ouvrent le feu sur les policiers, qui comptent près de 10 morts par balle ce seul jour, obligeant ainsi le gouvernement à autoriser le tir à balles réelles en situation de « légitime défense contre des miliciens ».
Les évènements basculent alors dans le sang le 20 février. On compte plus de 100 morts chez les manifestants et chez les policiers, la plupart tués par des snipers dont l’origine reste très suspecte (voir à ce sujet le reportage de l’ARD sur “Qui est responsable du carnage de Maïdan ?”).
Le renversement
À la suite de menaces de sanctions de la part de l'Union européenne, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français entament sur place des négociations avec Ianoukovytch et les représentants de l'opposition.
Le 21 février 2014, un accord est signé entre le Président Ianoukovytch et l’opposition, prévoyant des élections anticipées et un gouvernement d’union nationale.
Le coup d’État ayant réussi, Ianoukovytch (dont la vie est menacée) fuit alors le pays le 22 février. Il est destitué de façon inconstitutionnelle par l’Assemblée (pas d’enquête par la Cour constitutionnelle, pas de débats contradictoires, majorité de 75 % des députés non atteinte…) qui nomme le 27 février un nouveau Président par intérim, Alexandre Tourtchinov, et un nouveau gouvernement, dirigé par Arseni Yatseniouk, tous deux proches de Ioulia Tymochenko.
Le Président par Intérim Alexandre Tourtchinov, le Secrétaire d’Etat US John Kerry, le Premier Ministre Arseni Yatseniouk (4 mars 2014, à Kiev)
Les ingérences US/UE
Le défilé des personnalités
Depuis le début des manifestations, plusieurs personnalités notables occidentales défilent pour soutenir les manifestants qui demandent le départ du Président élu :
la porte parole du département d’état des États-Unis Victoria Nuland,
les sénateurs américains John McCain et Chris Murphy,
le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle,
le ministre des Affaires étrangères canadien John Baird,
le ministre des Affaires étrangères de Suède Carl Bildt,
la vice-Présidente de la Commission Européenne Catherine Ashton
L’opposition ayant également été reçue par :
le Commissaire européen Stefan Fuele, Angela Merkel,
le ministre des Affaires étrangères de Pologne Radek Sikorski,
et le ministre des Affaires étrangères de France Laurent Fabius.
La porte parole du département d’état des États-Unis, Victoria Nuland, distribuant des biscuits place Maïdan en décembre 2013…
Les américains choisissent leur homme de paille
Dans une vidéo mise en ligne le 6 février 2014, cette conversation interceptée entre Victoria Nuland et son ambassadeur en Ukraine, Geoffrey Pyatt, montre que les États-Unis ne sont pas intéressés par les slogans officiels des manifestants de la place Maidan (le rattachement à l'Union européenne), mais qu'ils œuvrent pour changer le régime, placer un homme à eux au pouvoir.
On retiendra le mémorable “Fuck EU” montrant à quel point l’Union Européenne est considérée par les Américains.
21 mars 2014 : Signature de l’accord de libre échange avec l’UE
Le nouveau gouvernement intérimaire signe l’accord d’association avec l’UE le 21 mars 2014, sans demander leur avis aux Ukrainiens, ni se soucier des conséquences pour l’Est du pays.
En avril 2014, l’UE décide d’ouvrir unilatéralement ses frontières aux produits ukrainiens en votant la suppression des droits de douane pour les échanges avec l'Ukraine.
Séparation de la Crimée
À partir du 28 février 2014 et suite au renversement du gouvernement, des troupes russes occupent la péninsule de Crimée, puis des mouvements de troupes sont entrepris par l'armée russe près de la frontière ukrainienne. Ces évènements provoquent une crise diplomatique internationale.
Le 18 mars 2014, à la suite d’un référendum tenu le 16 mars, le gouvernement russe annonce que la république de Crimée (correspondant à l’ancienne république autonome de Crimée) et la ville de Sébastopol, anciennement ukrainiennes, deviennent deux nouveaux sujets de la fédération de Russie et le gouvernement ukrainien commence alors à retirer ses troupes de Crimée.
Il est important de noter que la Crimée est a été détaché la Crimée de Russie pour être donnée à l’Ukraine en 1954 (elle était russe depuis 1774…). A l’époque de l’URSS, cela n’avait pas plus d’importance que de changer un département de région en France.
Cela se voit d’ailleurs au niveau démographique : 60% de Russes et presque 80% ayant le russe comme langue maternelle.
D’avril 2014 à février 2022 : Guerre du Donbass
Début du conflit
Au début d'avril 2014, dans la région du Donbass appartenant à l'Ukraine, composée des oblasts de Donetsk et de Louhansk, et dans ses régions limitrophes, les manifestations anti-Maïdan évoluent en insurrection armée des pro-russes contre le nouveau gouvernement ukrainien, qui vient notamment d’adopter des mesures anti-russes dont la suppression du statut de langue officielle pour le russe.
Cette insurrection armée devient séparatiste et deux entités non reconnues internationalement sont proclamées : la « république populaire de Donetsk » (le 7 avril 2014), puis la « république populaire de Lougansk » (le 11 mai 2014), notamment au travers d’un référendum où 90% des votants se sont exprimés pour la séparation (taux de participation de 75%).
Dès le 2 mai 2014, l'armée ukrainienne intervient dans l'Est du pays. Elle y progresse en juin et juillet avant d'être stoppée, puis de finalement reculer face aux séparatistes. La Russie, pays frontalier, est accusée de soutenir militairement les insurgés en y menant une guerre hybride.
Le premier accord de Minsk
Le protocole de Minsk, ou Minsk I, est l’accord signé le 5 septembre 2014 à Minsk par les représentants de l'Ukraine, de la Russie, des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), afin de mettre fin à la guerre du Donbass, qui a débuté en avril 2014 en Ukraine orientale, à la suite de la guerre russo-ukrainienne qui a elle-même éclaté en février 2014.
Cet accord de cessez-le-feu en Ukraine orientale est signé au terme de longues négociations. Il apparaît rapidement comme un échec et est remplacé par les accords de Minsk II en février 2015.
Le second accord de Minsk
Le 11 février 2015, les dirigeants de l'Ukraine, de la Russie, de la France de l'Allemagne et des républiques populaires autoproclamées (sécessionistes de l'Ukraine) de Donetsk et de Lougansk se mettent d'accord sur les 13 mesures dont :
Cessez-le-feu et son suivi par l’OSCE, l’accès de l’aide humanitaire,
Mise en oeuvre d’une réforme constitutionnelle prenant en compte les spécificités de Donetsk et Louhansk,
La reconnaissance d’une certaine autonomie pour Donetsk et Louhansk dont un statut spécial, des élections locales et la sécurité des personnes.
Le conflit baisse alors d’intensité mais des combats sporadiques ont encore lieu jusqu’en 2019.
Les garants de l'accord de Minsk 2 étaient la France, l'Allemagne et la Russie.
Le non-respect des accords
François Hollande et Angela Merkel ont tous deux reconnus que les accords de Minsk étaient destiné à donner du temps à l’Ukraine pour se réarmer et se renforcer militairement.
A ce propos, voici une vidéo intéressante de l’ancien président français croyant parler à l’ancien président ukrainien Porochenko :
Conséquences du conflit
Entre 2014 et 2020, ce conflit a causé plus de 13 000 morts selon l'Organisation des Nations unies (3 350 civils, 4 100 membres des forces ukrainiennes et 5 650 membres des groupes armés pro-russes) et le déplacement de près d'un million et demi de personnes.
Février 2022 : le début de la guerre russo-ukrainienne
Du 19 au 21 février 2022, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) constate une augmentation accrue d'incidents armés et d'explosions dans les deux républiques du Donbass, les deux parties du conflit s'en rejetant mutuellement la responsabilité.
Le 21 février 2022, la Russie reconnaît l'indépendance et la souveraineté des deux républiques séparatistes autoproclamées, la république populaire de Donetsk (RPD) et la république populaire de Lougansk (RPL). Les accords conclus entre la Russie et ces deux républiques mentionnent notamment un devoir de coopération et d'entraide.
Selon l'OSCE et l'Union européenne (UE), ces accords constituent une violation du droit international et, selon le secrétaire général des Nations unies, « une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine » ainsi qu'une décision « incompatible avec les principes de la Charte des Nations unies ».
Le 24 février 2022, les troupes russes entrent en Ukraine et poursuivent leur invasion depuis les territoires séparatistes, la Biélorussie, la Russie et le territoire de la Crimée…
Félicitations, vous êtes arrivés jusqu’ici et vous avez lu 30 ans d’histoire ukrainienne :-)
Nous avons pu voir à quel point l’Ukraine est le pion des puissances internationales et à quel point celles-ci n’hésitent pas à s’ingérer dans les politiques locales.
Mais il est également de voir comment les causes et conséquences s’enchainent :
le refus de la signature de l’accord de libre échange qui provoque l’euromaïdan,
l’euromaïdan qui provoque la guerre du Donbass,
cette guerre du Donbass qui provoque la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
On peut maintenant se demander ce que cette guerre russo-ukrainienne provoquera…
Nous espérons vous avoir intéressé par ce résumé des événements. Nous avons bien sûr dû simplifier énormément de points car le sujet est extrêmement complexe et le post assez long comme ça.
Pour les insatiables, vous trouverez quelques documentaires et sources intéressantes à la suite.
Merci de nous avoir lu.
Documentaires intéressants
Etats-Unis : à la conquête de l'est (Manon Loizeau)
Ukraine, les masques de la révolution (Paul Moreira)
Le reportage de l’ARD sur “Qui est responsable du carnage de Maïdan ?”
L’excellente Série Ukraine du blog “les-crises.fr”
Ukraine et Euromaïdan (10) – Géopolitique du coup d’État en Ukraine
Sources
Élection présidentielle ukrainienne de 2004 — Wikipédia (wikipedia.org)
Élection présidentielle ukrainienne de 2010 — Wikipédia (wikipedia.org)
Cairn.info : Ianoukovitch et la politique étrangère ukrainienne : retour à l'équilibre ?
Accord de libre-échange complet et approfondi — Wikipédia (wikipedia.org)
Accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne — Wikipédia (wikipedia.org)
Annexion de la Crimée par la Russie en 2014 — Wikipédia (wikipedia.org)
Excellent! Merci. Continuez! !