[ Covid ] Vaccin, quatre tu auras
Le gouvernement a la 4e dose dans la seringue. Mais s'appuie sur des données scientifiques très légères alors que les effets, primaires ou secondaires, des vaccins posent de sérieuses questions.
Le 7 avril, Olivier Veran a annoncé ouvrir l’accès à la 2e dose de rappel (en fait la 4e dose) pour les plus de 60 ans. Après les plus de 80 ans, et avant d’aller plus loin cet automne ? Alors que Pfizer a en février demandé au régulateur américain du médicament d'autoriser l'utilisation de son vaccin contre le Covid-19 pour les enfants de moins de 5 ans, la France semble clairement bien décidée à ne pas sortir du chemin, et encore moins regarder en arrière.
Et tant pis si les autorités sanitaires européennes particulièrement sceptiques et les données remontant du terrain devraient à tout le moins interroger sur la poursuite d’une politique de vaccination dont l’efficacité est plus que douteuse.
Selon les dernières données de Santé Publique France, 73,3 % des plus de 18 ans en France ont reçu leurs trois doses et 83,3 % parmi les plus de 65 ans. Et ? Et bien l’épidémie suit son train.
Le taux d’incidence continue de grimper. La circulation du virus est, toujours dixit Santé Publique France que l’on ne peut guère taxer de complotiste ou conspirationniste (variante au choix), à un « niveau élevé ». Le taux de positivité est lui aussi élevé. Quand aux admissions dans les hôpitaux et les soins critiques, il est en hausse.
Est-ce moins pire que cela pourrait l’être ? Comprendre que la vaccination quelque peu massive et à l’aveugle – elle est recommandée mais à aucun moment le ministre de la Santé n’a conseillé avant de se faire piquer d’aller consulter son médecin traitant – garderait manifestement un certain interêt pour éviter les formes graves, et notamment chez les plus fragiles ?
La veille de l’annonce d’Olivier Véran, soit le 6 avril, les autorités sanitaires européennes estimaient n'avoir aucune preuve de l'intérêt de ce second rappel chez les personnes âgées de 60 à 79 ans.
« Il est trop tôt pour envisager l'utilisation d'une quatrième dose de vaccins ARNm dans la population générale. Cependant, (…) une quatrième dose (ou deuxième rappel) peut être administrée aux adultes de 80 ans et plus après avoir examiné les données sur le risque plus élevé de COVID-19 sévère dans ce groupe d'âge et la protection fournie par une quatrième dose », soulignent le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et la Task Force Covid-19 de l'EMA (Agence européenne du médicament).
« Il n’existe actuellement aucune preuve claire dans l'Union européenne que la protection vaccinale contre les maladies graves diminue sensiblement chez les adultes de 60 à 79 ans ayant un système immunitaire normal et donc aucune preuve claire pour soutenir l'utilisation immédiate d'une quatrième dose ».
Même la Haute autorité de santé (HAS) marche sur des œufs. Le 18 mars dans un communiqué de presse, la Has se prononçait sur « l'intérêt d‘une seconde dose de rappel » mais « chez les populations les plus à risque de forme sévère de Covid-1 et qui le souhaitent ».
En attendant, 500 000 Français sont visés dans un premier temps. Mais, au total, ce nouveau rappel pourrait concerner 18 millions de personnes, selon RTL. Une décision prise sur quelles bases ? Si elle s’appuie sur l’avis de la HAS et du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale comme nous l’ont confirmé les services du ministre de la Santé, les fondations scientifiques sont pour le moins fragiles.
« Une seule étude évaluant l’efficacité du deuxième rappel en vie réelle a été identifiée lors de la recherche bibliographique », souligne la Haute autorité de santé dans son avis du 17 mars.
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à L'Eclaireur - La Lettre des Alpes pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.