[ Eurocrétins ] Non, l'Ukraine n'a pas obtenu le statut de candidat à l'UE
Contrairement à ce que rapportent les médias. Coup d'Etat eurocratique permanent.
Nous assistons depuis la nomination d’Ursula von der Leyen à un véritable coup d’Etat technocratique. Que ce soit pour la Covid, l’interdiction de RT ou l'acceptation de la candidature de l’Ukraine, la Commission européenne s’assoit sans complexe sur les traités dont elle est sensée être la gardienne et outrepasse ses prérogatives.
L’Union européenne n’est pas un Etat souverain mais une organisation intergouvernementale. La Commission européenne n’est qu’une administration qui ne dispose d’aucun pouvoir de décision, qui réside chez les Etats membres formant le Conseil européen. Selon le sujet - la “compétence” comme l’on dit en jargon eurocrate - le Conseil décide à la majorité qualifiée (la moitié des Etats membres + 1) ou à l’unanimité.
Que disent les traités en matière d’élargissement de l’UE?
L’article 49 du traité de de l’UE pose que tout Etat européen respectant les principes fondamentaux de l’UE énoncés à l’article 2 (dignité humaine, liberté, démocratie, état de droit, droits de l’Homme…) peut demander à devenir membre de l’Union.
Nous voyons que l’Ukraine ne coche aucune de ces cases:
Dignité humaine: le traitement des ukrainiens russophones depuis 2014 ne la respecte pas;
Liberté: le régime ukrainien est issu d’un coup d’Etat amplement documenté, celui de Euromaidan en 2014, fomenté par les Etats-Unis s’appuyant sur des oligarques, eux-même finançant des milices paramilitaires d’extrême droite;
Etat de droit: l’Ukraine est de facto dirigée par des oligarques corrompus liés à des groupes mafieux, qui depuis 20 ans pillent en toute impunité le pays, le peuple ukrainien et l’aide internationale. La justice y est corrompue, comme l’illustre l’affaire Burisma impliquant Joe Biden, alors vice-président de Barak Obama et son fils Hunter Biden; et
Droits de l’Homme : on a pu voir comment des groupes paramilitaires d’extrême droite ont terrorisé les habitants du Donbass y compris durant des scrutins. Idem par la mise en place par le ministère de l’Intérieur des “ATO” - unités antiterroristes - qui avaient le même rôle.
Rappelons que l’Ukraine est en guerre, et que pour une raison évidente - ne pas entraîner l’UE dans un conflit qui n’est pas le sien - elle ne peut être candidate à l’UE sans démontrer au préalable de bonnes et paisibles relations avec l’ensemble de ses voisins, Russie comprise. La même chose vaut pour son adhésion à l’Otan.
Viennent également se rajouter des considérations politiques que Pascal Boniface décrit ci-dessous, même si le directeur de l’IRIS ne semble pas être au fait des procédures d’adhésion à l’UE, ce qui est gênant.
Le processus d’adhésion à l’EU est comme suit:
Une fois un Etat ayant déposé sa candidature, la Commission émet une recommandation d’acceptation ou de refus;
Le Conseil ensuite décide seul et à l’unanimité d’octroyer le statut de candidat.
Or, en ce qui concerne l’Ukraine, le Conseil européen n’a décidé de rien. L’Ukraine n’a donc pas le statut de pays candidat à l’Union européenne. Point final.
Et il y a peu de chance que unanimité soit trouvée dans un futur proche pour le lui accorder.
Les répercussions de cette opération de communication sont graves. Elle ne vise qu’à s’assurer que les dirigeants européens sauvent la face, qu’à faire oublier que la guerre que l’Ukraine est en train de perdre a été en partie provoquée par l’Union européenne et qu’à jeter un écran de fumée sur la catastrophe causée par l’EU du fait de sa politique monétaire, la gestion de la Covid et des sanctions imposées à la Russie, dévastatrices pour ses économies. Bref, à dissimuler l’impéritie aboutie de l’UE qui dans les faits est autant en état de mort cérébrale que l’Otan.
Voyez la réaction de la Turquie, le jour même de l’annonce de la Commission européenne. La Turquie - quoi qu’on puisse penser d’Erdogan - est éminemment plus importante pour l’UE que l’Ukraine. La Turquie possède la souveraineté sur les détroits et contrôle de ce fait l’accès à la Mer Noire.
(Notez la bêtise crasse des journalistes de LCI. Il s’agit d’une guerre et des négociations sont toujours donnant-donnant. Il est parfaitement légitime que les Russes demandent la levée des sanctions sur leurs exportations agricoles en échange de leur levée du blocus des exportations agricoles ukrainiennes. Nous éviterons de commenter le passage sur “l’univers mental dont il s’agit, du Tsar Poutine et du Sultan Erdogan”, qui, loin d’apporter de l’eau au moulin, est un moyen de rabaisser les parties adverses. De la pure stupidité, puisque là ne sont pas les termes du problème).
Quant à Mme von der Leyen, la question de sa capacité à présider la Commission européenne se pose de manière de plus en plus aiguë. Personne n’est prêt à mourir pour la perspective d’une adhésion à l’Union européenne.