[ Analyse ] Gesticulations, commémoration, dissolution
Le pataquès de la commémoration du Débarquement de Normandie, basse opération électoraliste, fut aussi foireux que s'annoncent les JO. Résultats des Européennes à l'appui.
L’opération de communication mémorielle des 80 ans du Débarquement de Normandie fut un travesti historique et une déconfiture égale à celle de la Macronie aux européennes. Emmanuel Macron croit tendre un piège à l’ensemble de ses oppositions, Rassemblement national en tête, en dissolvant l’Assemblée nationale. Ce piège est évident, tout le monde le voit. Et l’opinion publique semble avoir définitivement basculé, surtout chez les jeunes.
La sainte terreur qui saisit l’ensemble de la classe politique dite “de gouvernement” n’a qu’une seule cause, nonobstant la perte de postes. Que vont découvrir une fois au pouvoir des gens qui ne l’ont jamais été, et avec quelles conséquences judiciaires ?
Rappeler les faits, encore et toujours. Sur le théâtre d’opération européen, les pertes militaires – les tués au combat – durant la Seconde Guerre mondiale se répartissent comme suit : USA 2%, France 2,3%, Royaume-Uni 2,9%, URSS 80%. Au moment du Débarquement, 60% des effectifs de la Wehrmacht étaient bloqués sur le front de l’Est, 8% en Italie et 35% dédiés aux combats intérieurs, comprendre la lutte contre la résistance. Sans la plus grande offensive militaire de l’histoire, pas le D-day ni Barbarossa mais l’opération Bagration lancée par les Soviétiques le 18 juin 1944, l’opération Overlord (suzerain) aurait littéralement tourné en eau de boudin. Même chose si la résistance française n’avait pas fourni plus de 80% des renseignements nécessaires à la planification du débarquement et procédé aux sabotages ralentissant considérablement l’acheminement des renforts allemands.
Ce sont nos amis anglais et canadiens qui les premiers établirent une tête de pont à Bayeux, pas les Américains. La moitié des hommes du 6 juin n’étaient pas américains.
Cela ne préjuge en rien de la réelle gratitude que nous devons avoir pour tous ces jeunes hommes, 26 ans en moyenne qui, chair à canon, ont débarqué sur les plages de Normandie. Ils ont payé de leur sang ce qu’ils croyaient être la libération de l’Europe. A titre tant individuel comme collectif, notre dette envers eux est aussi inaltérable que l’amitié que nous portons aux peuples dont ils sont issus.
Le seul problème est que Washington n’a pas organisé ce débarquement pour libérer la France et l’Europe – immense mensonge historique – mais pour les mettre en coupe réglée et les occuper.
Roosevelt et son administration ? De cyniques ordures qui dès 1940 s’étaient arrangés avec le régime de Vichy, notamment via un accord de libre échange qui, contre l’ouverture des marchés de l’empire colonial français, permettait d’importer des denrées alimentaires américaines en métropole alors que les nazis pillaient, bien secondés par “l’élite” française, l’économie de notre pays. De cyniques ordures qui avaient misé sur l’amiral Darlan, le dauphin de Pétain, jusqu’à ce qu’il fut judicieusement assassiné. De sinistres ordures qui négociaient encore avec Laval en mai 1944. “Celui qui me donnera Paris aura la France” aurait dit Roosevelt.
Heureusement qu’il y eut Eisenhower qui laissa la 2e DB de Leclerc foncer sur Paris qui avait fait semblant de se libérer, puisque la plupart des troupes allemandes avaient déjà quitté la capitale, mais étaient susceptibles d’y revenir pour faire un massacre comme à Varsovie.
Le plan de l’administration américaine consistait non seulement à traiter la France comme l’Allemagne et l’Italie, puissances de l’Axe, donc comme une ennemie, et à la placer sous administration militaire américaine (Amgot: American Military Government in Occupied Territories) miais il prévoyait également de démembrer la France. D’en donner la partie Sud-Est aux fascistes italiens pour les remercier d’avoir changé de camp en 1943. De rattacher le Nord, de Calais aux Ardennes, à une entité comprenant la Belgique et les Pays-Bas. De laisser l’Alsace et la Lorraine aux Allemands. Le reste ? Un Etat croupion soumis aux seuls intérêts américains.
Roosevelt voulait imposer une monnaie de singe imprimée aux Etats-Unis – l’AM-franc, les fameux billets drapeau – qui valait encore moins que le franc émis sous l’Occupation.
Le peuple américain est notre ami. Washington et Wall Street, pas. Cela tombe bien puisque Washington et Wall Street ne sont également pas les amis du peuple américain.
Macron s’en va (qu’en guerre)
Les annonces du “zef” des armées, Emmanuel Macron, ne sont que cela, des annonces. Du bruit, du vent. Mais elles viennent obérer la défense nationale. Le chef d’Etat major de l’armée l’air avait pourtant déclaré ne pas disposer de suffisamment d’appareils pour maintenir nos pilotes de combat aux standards de l’Otan. Il s’agit donc de refiler nos mirages 2000-5 de la célèbre escadrille des Cigognes qui est chargée de contrôler et de défendre notre espace aérien (et celui de l’Otan)… Ces Mirages 2000-5 devaient rester en service jusqu’en 2028. Nous sommes donc à poil.
Pour la petite histoire, l’article 411-2 du code pénal punit de trente ans de prison et de 450 000 euros d'amende “le fait de livrer à une puissance étrangère, à une entreprise ou une organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou à leurs agents des matériels, constructions, équipements, installations, appareils affectés à la défense nationale”. C’est une atteinte au intérêts fondamentaux de la nation commise par des Français, donc une trahison.
Ecoutons plutôt ATE Chuet, ancien pilote de rafale de l’aéronavale et ancien instructeur multi-mission (il connait donc tous les appareils de combat français en service) nous expliquer les tenants et les aboutissants des décisions de Macron, qui ne sont que gesticulations n’allant avoir aucun impact sur le conflit en Ukraine mais qui affaiblissent en revanche de manière significative notre défense nationale. Décisions prises sans aucun du vote du parlement, qui seul représente la nation. “Si j’étais encore militaire d’active, je penserais qu’on me fait comme à la fin de Gladiateur” - comprendre un coup de couteau dans le dos, affirme ATE Chuet.
Mise à jour le 10/06/2024 à 18h36/
ATE Chuet enfonce le clou, avec cette question simple: et nous?
Nous n’épiloguerons pas sur la présence de Zelensky qui n’est plus président depuis le 20 mai alors que les Ukrainiens garnissaient le mur de l’Atlantique. Ni sur Joe Biden, sénilissime, qui voit des chaises où il n’y en a pas. Cette opération de communication a misérablement raté des deux côtés de l’Atlantique, résultat des élections européennes et sondages aux USA à l’appui.
Pour certains journalistes, cela s’explique par la supposée ignorance et la présumée bêtise des Français, comme d’habitude.