[ Analyse ] Sports d'hiver : après le climat, le déluge ?
Réduire la longue glissade des sports d'hiver en France à une mal-adaptation au changement climatique est aussi réducteur que risqué. C'est le meilleur moyen de rater le virage.
Les rapports sur le ski, les stations, leur adaptation (ou pas) au changement climatique, les politiques publiques en matière de neige et de diversification touristique en montagne n’ont jamais été aussi nombreux qu’en cet hiver particulièrement contrasté entre des sommets enneigés et une moyenne altitude quasi-asséchée. Certains voudront ou pourront y voir un instantané des décennies à venir. Une sorte de signal un brin prophétique.
Restreindre le déclin des sports d’hiver, au premier rangs desquels le ski, au dérèglement climatique, est somme toute très réducteur. Certes, en France, c’est peu dire que, si la question d’une nécessaire évolution des pratiques et d’une diversification des activités fait son chemin dans les esprits, elle marque sérieusement le pas sur le terrain.
La Cour des comptes et les chambres régionales des comptes ont passé en revue 200 stations de ski, contrôlé 42 d’entre elles mais aussi des collectivités et notamment les Régions Auvergne Rhône-Alpes et Paca ou encore SSIT, la “filiale” du Département de la Savoie.
A chaque fois, le constat est peu ou prou le même : l’adaptation au changement climatique (puisque c’est de cela dont il s'agit dans tous ces rapports) a pour l’heure surtout consisté, concrètement, à développer la neige de culture. En Auvergne Rhône-Alpes, plus de 70 % des engagements de la Région en termes de montants, au titre des plans Montagne et Tourisme, relèvent de la sécurisation de l’enneigement.