Comediante ! Tragediante !
Emmanuel Macron joue les va-t-en-guerre. Nouvel épisode d'une tragi-comédie aussi pathétique que dangereuse.
“Comediante! Tragediante! ” (Comédien! Tragédien !) se serait exclamé le pape Pie VII à propos de Napoléon Bonaparte après avoir signé le concordat en 1801. Si le futur Empereur avait le sens de la mise en scène, il avait également du génie. Emmanuel Macron, aucun.
Les 21 chefs d’Etat et de gouvernement qu’il a rameuté le 26 février à l’Elysée hurlent à la guerre pour cacher leur faillite totale, celle de l’Union européenne, de l’Otan et la ruine de leurs économies qu’ils ont provoqué – sans compter la destruction d’un pays et les plus de 500 000 morts ukrainiens qui auraient aisément pu être évités. Fort heureusement, Olaf Scholz, le chancelier allemand, est tenu pas sa Constitution et le refus de son parlement de fournir des missiles à longue portée à Kiev. Cela signifie aussi que les Allemands seront en meilleure position que la France une fois le conflit terminé pour reprendre langue avec la Russie.
Comment ne pas être d’accord avec Jacques Baud quand il assène que tous les dirigeants occidentaux devraient être déférés devant la Cour pénale internationale. Même pas la peine d’aller jusqu’à La Haye puisque la Cour de cassation a consacré la compétence universelle de la France pour juger tout crime de guerre commis n’importe où et par les ressortissants de n’importe quel pays. Les crimes de guerre sont imprescriptibles et le chef de l’Etat ne bénéficie d’aucune immunité en la matière.
“L’envoi de troupes en Ukraine ne peut pas être exclu” a déclaré Emmanuel Macron. Rajoutant : “il n’y a pas de consensus”. Donc il n’y aura pas de troupes. L’Allemagne, les Pays-Bas; la Slovaquie, la Grèce - même la Pologne, même Jens Stoltenberg le secrétaire général de l’Otan grand va-t-en-guerre - ont balayé d’un revers de main cette éventualité, isolant un peu plus Emmanuel Macron. Soyons clairs : l’entrée de troupes de l’OTAN en Ukraine provoquera une frappe nucléaire tactique russe immédiate sur le sol ukrainien. Ces troupes seront vitrifiées au moment où elles auront franchi la frontière ukrainienne.
Le président polonais - oui celui qui avait été piégé par des farceurs russes se faisant passer pour Emmanuel Macron - affirme de son côté que ce serait mieux si la Russie n’existait pas en tant que telle, et que l’idée de partager la dissuasion nucléaire française avec les autres pays d’Europe est excellente.
Combien de mercenaires polonais tués en Ukraine depuis deux ans? 1500? 2000 ? Rappelons à M. Duda que dans l’histoire, c’est la Pologne qui a disparu à plusieurs reprises pour de longues périodes, pas la Russie. Même chose pour les pays Baltes. Pourquoi donc en serait-il autrement aujourd’hui? La dissuasion nucléaire ne se partage pas.
Macron, un caniche agressif jouant au chef de guerre entouré de loulous de Poméranie hargneux qui rentreront tous à la niche au premier coup de pied au cul ? La puissante marine de guerre américaine et ses homologues européennes se font tailler des croupières par les Houthis en Mer Rouge, qui ne disposent pas de marine.
L’armée française a été boutée à cause de l’incurie de François Hollande et d’Emmanuel Macron hors du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Nos arsenaux et nos caisses sont vides. Nous disposons aujourd’hui à tout casser de vingt bataillons d’infanterie pouvant être considérés comme prêts au combat, 40 000 hommes, soit le nombre de volontaires que l’armée russe intègre dans ses rangs par mois depuis un an.
Vivement qu’on envoie Macron et ses homologues réparer la clim’ - et les machines à laver, pour récupérer les puces. Au plus près du front, bien sûr.
Ce très mauvais théâtre électoraliste jouant sur la peur ne distrait de rien, il n’opère pas. Tout comme l’argument de suppôt de Poutine qui sera lancé à toute personne mettant en cause la santé mentale des dirigeants européens. Pas plus que d’expliquer par des ingérences russes la défaite annoncée aux Européennes des pouvoirs en place . Enfin, il n’existe aucun motif légal pour envoyer des troupes en Ukraine puisque personne ne dispose de mandat du Conseil de sécurité de l’ONU et que l’Ukraine n’est ni membre de l’OTAN, ni membre de l’UE. L’accord de sécurité avec l’Ukraine signé et proclamé par Emmanuel Macron est inconstitutionnel. Il faut une loi, article 53 de notre Constitution.
A moins que tout cela ne soit qu’un prétexte fabriqué de toutes pièces pour justifier l’annulation des JO qui s’annoncent catastrophiques...
Les alliances du type OTAN sont nocives pour une raison fort simple : elles fonctionnent selon le principe du plus petit commun dénominateur. Elles permettent à des pays faibles, sans importance ni profondeur stratégique, de prendre en otage la puissance des “grands”. C’est ce mécanisme qui a mené à la Première Guerre mondiale. C’est pour cela que l’article 5 du traité de l’OTAN n’oblige personne à rentrer en guerre si un membre est attaqué. Et c’est la raison pour laquelle la grande majorité des Américains en a soupé.
Le seul moyen d’éviter que la Finlande, la Suède, les insignifiantes Républiques Baltes ou même la Pologne, des pays qui n’ont pas les mêmes intérêts que l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne ou la France, n’exploitent la puissance des autres à leur avantage est l’approche transactionnelle, basée sur les seuls intérêts nationaux.
On dirait que certains ont oublié que Donald Trump a été président des Etats-Unis quatre ans déjà. On peut beaucoup lui reprocher mais pas l’incohérence. Depuis 2016, il dit la même chose : les pays européens devront individuellement prendre en charge leur propre sécurité, qu’il n’incombe pas aux USA de financer. Il se contentera de nous vendre des armes. En revanche, si la manœuvre de Macron consiste, à la manière de Netanyahu, à forcer la main des USA, gageons que Trump s’il est élu le lui fera payer très cher. Nous aurons peut-être l’occasion de savoir ce qu’il y a dans le dossier classé top secret “President of France” que Trump conservait à Mar-a-Lago.
Il va nous falloir une révolution copernicienne dans les esprits comme dans le personnel. Il va falloir mettre à la porte définitivement tous ceux qui, d’une incommensurable paresse et d’une indicible médiocrité, persistent dans les poncifs creux et les injonctions supranationales vides. Un exemple ? En voilà un. Personne ne menace “les Européens” militairement… Ce que veut M. Séjourné n’est pas une assurance-vie, mais l’assurance d’une mort annoncée.
Au niveau régional, à l’échelle du continent européen qui n’est pas l’UE, seule la sécurité mutuelle importe, c’est à dire des garanties librement consenties par chacun à tous les autres, à la fois fruits et objets de discussions continues. C’est dans ce but que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe fut créée, c’est pour cela que des traités de sécurité mutuelle tels que le traité ABM furent signés. Ces sont les USA qui depuis 2002 se sont évertués à les détricoter.
L'Ukraine, un pays qui n’a existé que comme république de l’Union soviétique, n'a jamais possédé d'arme nucléaire. L’URSS si. De la même manière que l’arsenal nucléaire américain relève de l’Etat fédéral, pas des Etats fédérés.
Des armes nucléaires étaient stationnées en Ukraine, tout comme encore aujourd'hui des armes nucléaires américaines (inutiles bombes à gravité) le sont dans certains pays d’Europe. L'Ukraine n'a jamais détenu les codes d'activation et de lancement des armes nucléaires sur son sol. Ces armes nucléaires étaient un fardeau dont elle avait charge du très coûteux entretien, ou du très coûteux démantèlement. Pays mafieux, l’une des plaques tournantes du trafic international d’armes, gros, très gros risques de prolifération.
La condition de l'indépendance de l'Ukraine (comme des autres anciennes républiques soviétiques) fut donc, à la demande de l'Occident, la remise des armes nucléaires à la Russie et la signature par Kiev du traité de non-prolifération. C’est l’esprit et la lettre du Mémorandum de Budapest. En échange, l’Ukraine a obtenu des garanties de sécurité, garanties qui ne jouent qu’à partir du moment où l’Ukraine elle-même ne menace la sécurité de personne. Ce ne fut plus le cas à partir de 2008 et la promesse faite de son entrée dans l’OTAN, de la “politique” de la porte ouverte qui est à la source de l’actuelle catastrophe ukrainienne. Parce que l’Occident a foulé aux pieds la sécurité mutuelle.
Ni “Europe”, ni OTAN. Un monde multipolaire ne peut s’accommoder de blocs. Il ne peut fonctionner qu’au dialogue.