[ Édito ] Ça sent le sapin ?
En fait, tout se passe comme prévu. Pour l'instant.
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Plus que la fin de règne d’Emmanuel Macron, ce “président crépusculaire” comme le dépeint bien Philippe de Villiers, il est saisissant de voir à quel point 2025 se prépare à produire exactement la même chose, avec les mêmes acteurs.
Le Monde a au fil de quatre volets refait le portrait d’Emmanuel Macron. Ce n’est pas tant ce que dit le quotidien – qui n’a jamais aussi bien porté son surnom de “journal de déférence” malgré les apparences trompeuses de cette série “d’enquêtes” – qui importe. Le boys-club, les soirées whisky, les sobriquets qui fusent dans ce cercle très resserré autour du chef de l’Etat, de “petit pédé” à “grande tarlouze” en passant par “cage aux folles" (le surnom de Matignon)… Ce que dépeint Le Monde est un secret de Polichinelle.
Que cela “sorte” maintenant ne doit rien au hasard. Ce que décrit le quotidien n’est pas tant la chute de la Macronie, la chute de Macron donc – ne jamais oublier les initiales d’En Marche – que le pouvoir, et d’abord de nuisance, d’un système dont les rouages plongent dans l’énarchie et les grands intérêts financiers, dont finalement Macron n’est qu’un énième pion. Et dont Le Monde, porte-drapeau d’une profession dont l’asservissement devient de plus en plus visible, n’est qu’un porte-voix.
Difficile de croire que cet enterrement politique du chef de l’Etat ait pu sortir sans que tous les feux soient passés au vert. Le coup d’envoi de la relève a bel et bien été donné. En fait, ce à quoi l’on assiste, c’est un système politico-médiatique qui se prépare juste à mettre en orbite quelqu'un d’autre et “en même temps” le même. Quoi qu’on pense d’Emmanuel Macron, de ses années à finir de détruire le pays, de son orgueil, de son narcissisme et de son mépris de plus en plus affiché en France et à l’étranger, il y a quelque chose de profondément pourri dans ce jeu de dupes qui se joue par-delà les urnes.
Le crépuscule de Macron dans les médias historiques relève de la sombre farce. Parce qu’elle est d’abord l’illustration du jeu et du rôle des médias, tout manipulés, manipulables et manipulateurs qu’ils sont – par l’énarchie, par les agences de communication – à faire et défaire les trajectoires pour que surtout rien ne change. Voir ce qui s’est passé aux Etats-Unis – on doute que l’élection de Trump ne change quoi que ce soit de fondamental. Voir ce qui est en train de se tramer en Allemagne où la chute du gouvernement Scholz est bien partie pour tourner à la vaste plaisanterie.
On ne saurait que trop vous conseiller d’écouter Tatiana Ventôse à ce sujet.
La relève en France ? On en avait déjà vu quelques tentatives. Rappelez-vous la mise en orbite inopinée de Marine Tondelier – Sandrine Rousseau c’est pour le buzz sur les réseaux sociaux avec, encore, la complicité des médias. L’essai reste à confirmer, tout le monde ne partageant manifestement pas l’appétence des journalistes – et des enseignants, autres maitres à penser/éduquer, il faudra un jour se pencher sur cette analogie – pour la cause et surtout l’écurie écologiste.
Comme cela ne prend pas, on a tour à tour vu propulsé Gabriel Attal, qui avait promptement coupé le cordon ombilical avec Macron. Puis, après une nouvelle tentative de retour (encore raté) d’Edouard Philippe, surprise … Louis Sarkozy. Personne pour s’étonner que le fiston déboule d’outre-Atlantique maintenant que Nicolas Sarkozy a été définitivement sorti du jeu par la justice ? Que le petit Louis (il a 27 ans) a été formé dans une académie militaire américaine, ce qui ne lui donne aucune légitimité – au contraire même – à se poser là sur la scène politique française comme un chien dans un jeu de quille. L’ultime gallo-ricain décrit par Régis Debray…
Toute ressemblance avec ce qui se passe chez nos voisins outre-Rhin est sûrement purement fortuite. En Allemagne, le conservateur Friedrich Merz qui se prépare (ou est préparé) à être le futur chancelier, est un ancien dirigeant de BlackRock.
Les Etats-Unis n’ont au final pas changé grand-chose dans leur propension à se mêler de tout tout le temps, et d’abord pour servir leurs propres intérêts. Voir les interférences grossières d’Elon Musk dans les affaires intérieures en Italie, en Angleterre et en Allemagne… Ingérences hurle Thierry Breton ? En effet. Mais encore faudrait-il ne pas y prêter le flanc. Or, on a vu qu’en matière de numérique (par exemple), l’UE est totalement vassalisée – lire ou relire ce que nous disait Bernard Benhamou.
Macron ou pas Macron. En France, les appels à sa démission se multiplient. Le chef de l’Etat a dit qu’il irait au bout de son mandat. Il est permis de douter que, démission ou pas, cela change quoi que ce soit.