[ Edito ] La farce macabre continue
Personne ne parle de la soixantaine de Français qui auraient été tués dans une frappe russe sur un hôtel à Kharkov mi-janvier. Emmanuel Macron aurait-il déclaré la guerre sans le dire?
Rappelez-vous cet épisode où les autorités ukrainiennes ont reconnu le 18 janvier la mort de deux “humanitaires” français dans une frappe russe à Kharkov. Rappelez-vous la fable grotesque de l’ONG protestante suisse qui les aurait employés. Rappelez-vous la précipitation avec laquelle Emmanuel Macron a annulé sa visite à Kiev prévue les 13 et 14 février derniers. D’après des sources concordantes reprises notamment par Jacques Baud, ancien colonel du renseignement stratégique suisse, une soixantaine des victimes de cette frappe seraient françaises, qui auraient aidé à la mise en œuvre de systèmes anti-aériens (Crotale NG ou Aster). Autant dire que c’est pour l’instant difficile à vérifier.
Gardez à l’esprit qu’Olaf Scholz, le chancelier allemand, a déclaré pour justifier son refus de fournir des missiles longue portée Taurus à l’Ukraine - son parlement s’y est opposé par deux fois - qu’il faudrait alors déployer des soldats de la Bundeswehr sur le terrain pour en assurer la maintenance et la mise en œuvre, comme l’ont fait le Royaume Uni et la France (comprendre pour les Stromshadows et Scalp).
Scholz a littéralement dit cela. Il n’a pas commis d’impair, il a sifflé la fin de la récréation. Parce que sa Constitution interdit notamment à l’Allemagne de mener toute guerre d’agression. Tout comme le traité de Moscou de 1990 portant règlement définitif concernant l’Allemagne, qui permit sa réunification.
Sachez que les Russes ont réduit en poussière la semaine dernière l’une des 12 bases de la CIA dont l’existence a été révélée par le New York Times.
Comprenez que la frappe d’un missile russe sur Odessa alors que Zelensky et le premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis s’y trouvaient avait un double but: représailles contre l’Angleterre et l’Ukraine pour avoir coulé un patrouilleur lance-missile et faire comprendre à Zelensky et aux Occidentaux qu’ils n’y sont pas chez eux. Si les Russes avaient voulu les éliminer, ils l’auraient fait sans coup férir. Les visites de dirigeants occidentaux à Odessa ont une fâcheuse tendance à coïncider avec l’arrivée de cargaisons d’armes dans le port de la mer noire, afin d’éviter les frappes au motif que les russes ne prendront pas le risque d’oblitérer une personnalité. Les Russes bénéficient donc des renseignements nécessaires et d’une précision de frappe suffisante pour faire passer le message.
Voyez Stéphane Séjourné, ministre des affaires étrangères qui n’entend rien à rien et qui est dépassé par tout, bredouiller qu’il faut mettre en échec la Russie sans faire la guerre à la Russie. N’est-ce pas ce que l’Occident, comme l’a avoué Bruno Lemaire en affirmant qu’on allait détruire l’économie russe, a tenté d’accomplir, sans succès, depuis le début du conflit?
Appesantissons-nous sur la notion de co-belligérence. Il y une différence fondamentale entre vendre des armes et des munitions à un pays en guerre (qui n’est pas prendre partie au conflit) et envoyer des “conseillers” qui ne peuvent être que des militaires d’active puisqu’Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’y avait pas de mercenaires français en Ukraine, afin d’assurer l’opération de systèmes d’armes comptant parmi nos plus avancés.
Le missile Scalp est classé secret défense. Même chose pour le système antiaérien Crotale et une partie du système Caesar. Impensable d’en donner accès aux Ukrainiens, ils n’en n’ont de toute manière pas les capacités et on ne peut pas leur faire confiance, cf. le Caesar vendu aux Russes. Ils doivent donc être programmés et opérés par des armuriers spécialisés et des artilleurs français. Même chose pour la désignation de cibles.
Peu probable que le service action de la DGSE, seul habilité à ne pas opérer sous l’uniforme français, dispose des compétences hautement techniques nécessaires pour ce faire. Ce n’est d’ailleurs pas son rôle.
A partir du moment où l’on participe activement sur le terrain à la mise en œuvre de systèmes d’armes, à la manutention de munitions et à la désignation de cibles par le renseignement pour le compte d’un belligérant, on est soi-même belligérant. On est une cible légitime.
La dernière fois que la France s’est amusée à ce petit jeu, ce fut lors de la guerre Iran-Irak durant laquelle des Super Etendards furent prélevés sur la dotation de nos armées pour être fournis aux Irakiens avec des navigateurs français qui en opéraient l’armement. Cela nous a valu la vague d’attentats de 1986 et les otages au Liban.
Si l’on rajoute l’affaire Eurodif, cela nous a également coûté l’assassinat du général René Audran et celui de George Besse qui avant de diriger Renault fut le patron de cette entreprise spécialisée dans l’exportation de notre nucléaire civil. Ces deux assassinats furent perpétrés par Action directe qui réalisa ainsi des contrats grassement payés. Sans compter, vraisemblablement, le “crash” en 1987 du jet privé transportant Michel Barouin (le père François Barouin), ancien de la DST devenu patron de la GMF et qui avait trempé par la bande dans cette affaire sensible.
Soyons clairs : si jamais Emmanuel Macron a pris seul la décision d’envoyer sur le terrain des militaires d’active qui, en uniforme ou pas, mettent en œuvre des Scalp et des systèmes antiaériens pour le compte de l’Ukraine, alors il a commis des actes de guerre contre la Russie. Même chose si le système Atlas est utilisé pour désigner les cibles et coordonner les tirs des Caesar fournis à l’Ukraine.
Il aurait également commandité des crimes de guerre car c’est ce que sont des Scalp tombant sur des cibles civiles, comme la ville de Belgorod. Ou des obus de 155mm tirés par des Caesar frappant des quartiers résidentiels dans le Donbass.
Pire, il a dans les faits déclaré la guerre à la Russie au mépris de la Constitution. Seul le parlement peut l’autoriser, article 35.
Si c’est le cas, il a commis un “manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat”. Il a violé la Constitution et ses principes. Il s’est comporté en contravention grave avec les impératifs démocratiques et républicains et la dignité de sa charge. Cela doit mener à sa destitution par la Haute Cour, article 68 de la Constitution. Il devra répondre, comme ceux qui ont exécuté ses ordres illégaux ou qui ont été mis dans la confidence et n’ont pas agi, d’atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation, crime puni de la réclusion à perpétuité et pour lequel le président de la république ne bénéficie d’aucune immunité si destitué.
Est-ce ce qui explique la peur-panique qui a saisi Emmanuel Macron ? Est-ce pour cela qu’il répète à l’envi que la Russie nous attaque chaque jour ? Est-ce cela qui suscite ses déclarations aussi erratiques que délirantes et ses incessants appel à l’escalade ? Ou ne sont-ce que des rodomontades à visée électorale ?
Est-ce pour cela que la colère semble gronder chez nombre d’officiers généraux, sauf ceux des plateaux télé ?
Emmanuel Macron et les pouvoirs en place veulent une forme de guerre. C’est pour eux une question de survie et la condition de leur maintien au pouvoir. Emmanuel Macron est allé jusqu’à signer un accord bilatéral de sécurité avec l’Ukraine afin de justifier a posteriori un engagement militaire direct dans un conflit qui n’est pas le nôtre se déroulant dans un pays vis-à-vis duquel nous n’avons aucune obligation. Au mépris une nouvelle fois de la Constitution puisqu’un tel accord nécessite une loi votée par le parlement car engageant la dépense publique sur dix ans, article 53. Deuxième forfaiture.
Emmanuel Macron a t-il ridiculisé et plongé la France dans un isolement total? L’a t-il mise au bord d’un conflit potentiellement nucléaire pour se sauver lui-même ? On conviendra que ce serait bien dans ses manières. Mais voilà, ni la France ni l’Occident n’ont les moyens d’une guerre directe avec la Russie. Et personne à part Emmanuel Macron, ses séides et les experts de plateau ne l’appelle de ses vœux.
Aucune limite ni ligne rouge ?
Action directe... version inédite pour moi, je croyais à de sympathiques terroristes d'extrême gauche, mais je suis novice..
Sinon, la ligne rouge... dans notre pays déjà ce serait bien ... le mal qui ronge les multinationales (constaté par mes yeux et oreilles) serait également à l'œuvre dans la "république" ?
La servilité de l'encadrement par risque de perdre le confort acquis.... soumission sans condition non plus aux lois mais aux envies "du chef"...