Emilie Chalas : critique de la déraison pure
Le niveau d'hystérie est tel, l'angoisse de ne pas être réélu culmine au point que certains députés LREM perdent tout sens de la mesure - et de l'humour. Ils vont pourtant en avoir besoin.
Emilie Chalas est malhonnête. La députée LREM de l’Isère présente hors contexte notre réponse qui est une pique - non, pas de celles sur lesquelles on promène les têtes, hein ! - avec une menace de mort bien réelle, elle. Article 222-17 du code pénal: “La menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes dont la tentative est punissable est punie de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende lorsqu'elle est, soit réitérée, soit matérialisée par un écrit, une image ou tout autre objet. La peine est portée à trois ans d'emprisonnement et à 45 000 euros d'amende s'il s'agit d'une menace de mort.”
Voici ce à quoi nous répondions.
Un abri se transformant en deux heures en échafaud, “on pourrait croire à une blague, mais non” …
Il est dans la nature de Mme Chalas de très vite perdre ses nerfs face à toute contradiction ou opposition. Son comportement au téléphone lors de “l’occupation” pourtant pacifique de sa permanence en 2018 par l’association Droit au logement l’illustre. On l’entend dans cette vidéo (à 04’10”) littéralement fulminer à l’autre bout de la ligne.
La longue enquête du Postillon, jamais démentie, montre également en quoi le caractère de Mme Chalas pose problème.
Cette autre enquête, toujours du Postillon, révèle que Mme Chalas n’en est pas à son ballon d’essai victimaire et n’a cessé de se plaindre de menaces des gilets jaunes depuis plus de deux ans. Nous ne sommes pas au fait d’aucune suite judiciaire. Pourtant, menacer une députée est une infraction grave.
“ Soraya a du mal à avoir pitié. Elle a travaillé quelques années à ses côtés à la ville de Moirans. Avant d’être députée, Émilie Chalas était directrice générale des services de la ville de Moirans. Dans cette bourgade de 8 000 habitants, elle débute sa carrière en 2005 au service de l’urbanisme, chargée de terminer le Plan local d’urbanisme (PLU). C’est là que travaillait également Soraya sur un poste de technicien territorial. Au début, elle n’est pas sous les ordres directs d’Émilie Chalas, mais elle doit quand même travailler avec elle.
Et de raconter plein de scènes de « brimades, d’humiliations, des altercations, des menaces, des missions à réaliser très rapidement à cause de la pression exercée par cette cadre. (…) Elle ne buvait pas le café avec nous, elle ne se mélangeait pas avec les ‘‘petits’’. Ce qui l’intéressait c’était d’avancer dans sa carrière. »"
Aujourd’hui, elle s’en souvient avec la rage au ventre : « Je subissais régulièrement ses humiliations, ses humeurs intempestives et la vulgarité avec laquelle elle me traitait. Des fois elle me hurlait dessus :‘‘Tu reviens tout de suite !’’, ‘‘Dans mon bureau maintenant !’’. Elle avait un manque de respect envers beaucoup d’agents dans le travail. J’ai été prise en grippe car j’en ai référé plus haut et l’ai remise à sa place une ou deux fois.”
Il y a enfin cette série de vidéos hallucinantes qu’elle a postée d’elle-même en train de nettoyer les interrupteurs et les boutons de poignées de porte dans son appartement lors du premier confinement. Une députée de la République française… De la 3e circonscription de l’Isère…

Il faut vraiment se poser la question de son aptitude à exercer des responsabilités puisque visiblement elle n’arrive pas à se maîtriser. Quand on ne sait pas rester debout calme sous la mitraille, il vaut mieux ne pas faire de politique.
Notre pique visait à trancher dans le vif du procédé utilisé par Mme Chalas. Celui de la désignation d’un ennemi intérieur, “les gilets jaunes”, qui ne devrait pas se voir allouer de ressources publiques pour faire quelque chose de constructif, ériger un abri, qui par ailleurs ne servira pas qu’à eux. Signe de la dérive totalitaire du pouvoir actuel et de sa majorité parlementaire.
Le totalitarisme a pour ressort le délire paranoïaque, qui lui même exige la désignation d’ennemis intérieurs, de boucs émissaires. Gilets et jaunes et non-vaccinés, même traitement, même fonction dans le système qui permet à Emmanuel Macron et ses soutiens de conserver le pouvoir en fracturant la société, qui sinon se liguerait contre eux. C’est de toute manière ce qui finira par arriver.
Si Mme Chalas estime que la subvention de 11 000 euros accordée par le maire de Grenoble Eric Piolle pour construire cet abri est illégale, qu’elle la fasse suspendre ou annuler par le tribunal administratif.
Trouver menaçant ce que nous avons écrit est paranoïaque. Tout comme mettre en avant que 13% des Français comprennent la violence vis-à-vis des députés. Comprendre n’est ni cautionner ni approuver. Cette violence, non seulement l’auteur la comprend mais il l’avait prédite dès l’élection d’Emmanuel Macron. Et il vaut mieux posséder une compréhension aigüe de la violence si l’on veut espérer en stopper l’escalade. La violence a toujours des causes et n’est jamais gratuite que dans son application. Il semblerait que Mme Chalas a bien mal profité de sa formation initiale en criminologie.
Il serait bon que la députée de l’Isère demande au président de l’Assemblée nationale de financer une étude de la violence d’Etat en France sous le mandat d’Emmanuel Macron. Ah mais non, sommes-nous bêtes !
La Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe s’en est déjà chargée
Amnesty International également
L’ONU a même exigé une enquête, que le gouvernement a refusée.
Quant à l’utilisation de l’argent public, il est bon de rappeler que :
Le Sénat, fait rarissime, va rejeter le budget 2022 au motif bien réel qu’il s’agit du budget de campagne d’Emmanuel Macron et de sa majorité.
Le couple Macron a dépensé 1 million d’euros par pièce, de l’argent public des Français, pour rénover l’Elysée.
Et quand on parle d’utilisation d’argent public qui interroge…
Romain Gentil est conseiller municipal de la commune de Grenoble tout comme Emilie Chalas.
M. Gentil figurait aux municipales sur la liste d’Olivier Noblecourt, ancien délégué interministériel d’Emmanuel Macron à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes. Et le gouvernement a choisi Wizbii, l’entreprise de M. Gentil pour opérer la “plateforme” 1jeune1solution, qui fait doublon avec Pôle emploi, les MCAE etc. M. Gentil est également le président de “French-Tech in the Alps” (en bon français).
Certains esprits chagrins pourraient en déduire que l’accès aux fonds publics est réservé à une petite caste intestine et qu’il vaut mieux être dans les petits papiers d’un tel ou d’un autre ayant accès à certains dossiers. Les gens sont médisants, que voulez-vous. Tout ceci n’est que coïncidence.
On pourrait également parler du scandale Qwant, moteur de recherche utilisant en sous-main les résultats de Bing (le moteur de Microsoft) dans lequel l’Etat a pompé via la Caisse des dépôts et consignations des dizaines de millions pour rien. Mais bon, Mme Pannier-Runacher, référente LREM avant la présidentielle de 2017 et alors directrice générale déléguée à la Compagnie des Alpes (une filiale de la Caisse des dépôts), a organisé au moins une réunion de sa section dans les locaux de Qwant.
Le poisson pourrit toujours par la tête, va le proverbe. Il s’applique aussi à la violence. D’ordinaire cantonnée à des éléments délinquants très minoritaires (à l’exception des périodes électorales jusque dans les années 1970 où de véritables batailles rangées avaient lieu entre militants), son augmentation généralisée dans la société française est bien le fait d’un pouvoir minoritaire qui, incapable de faire montre d’autorité en travaillant à générer des consensus larges au sein de la société, ne sait qu’être autoritaire et user de la violence d’Etat pour imposer son point de vue.
Les gilets jaunes sont des Français pas politisés pour un sou, à qui depuis 30 ans on demande de faire des efforts et qui les ont fait, qui ont pris de plein fouet la “mondialisation heureuse”. Des Français qui ne sont pas représentés, qui n’ont pas voix au chapitre, qui ne récoltent que mépris parce que “fumant des clopes et roulant au diesel”.
Les gilets jaunes sont nos concitoyens, qu’on les apprécie ou pas. L’élection présidentielle se fera sur un spectre politique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, que cela plaise ou pas.