Et soudain, le Soudan
Les Anglo-Saxons viennent encore de s'essayer au changement de régime, en utilisant comme proxy un homme visé par un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre. Tout va bien se passer.
Vous voulez comprendre ce qui se passe au Soudan ?
Ne regardez cette vidéo de France 24 que pour prendre la mesure des approximations et de la désinformation. Il ne s’agit pas de deux hommes qui s’affrontent. A chaque fois que les médias personnifient, c’est pour occulter les faits.
Et pour les faits, voir cette vidéo. Sylvain Ferreira sait visiblement de quoi il retourne.
Cela dit, une remise en contexte s’impose.
France 24 ne mentionne pas, curieux hasard, que “forces de réaction rapide” (RSF) n’est que le nouveau nom des Janjawids, ces tribus arabes nomades, ces “cavaliers du désert” qu’Omar al Bachir avait utilisé, comme cela a toujours été le cas dans la région, pour “discipliner” les Fours, ethnie sédentaire du Darfour (en arabe, Dar = maison. Darfour = la maison, le territoire des Fours).
Pas plus que le journaliste de France 24, qui n’a la pas première idée du sujet, ne précise que le chef des RSF, Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale international (CPI) pour crimes de guerre commis dans le Darfour.
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Dès 2003, les Anglo-Saxons, Américains en tête, se sont mis à hurler au génocide au Darfour à des fins strictement politiques. Une très sale guerre le Darfour, mais qui ne fut pas plus atroce que les autres conflits qui ensanglantent l’ensemble du bassin du lac Tchad depuis plus de 40 ans, l’une des régions les plus violentes du monde.
Aujourd’hui les Anglo-Saxons, flanqués des catastrophiques norvégiens, utilisent donc comme “proxy” un criminel de guerre. Business as usual. Après les nazis en Ukraine, on ne s’étonne plus de rien.
Le commandant des RSF, Mohamed Hamdane Daglo, est l’un des hommes les plus riches du Soudan. Il contrôle le commerce de l’or, 40% des exportations soudanaises en valeur. Khartoum en revanche contrôle les oléoducs qui transportent le pétrole extrait au Soudan du Sud jusqu’aux terminaux pétroliers de Port Soudan.
Les RSF furent le moyen de “réintégrer” les milices Janjawid dans l’appareil sécuritaire. Elles sont sous le commandement de l’armée quand en opération mais sinon dépendent du redoutable service de renseignement soudanais, le NDSS.
Pourquoi donc avoir réintégré avec la bénédiction de la “communauté internationale” des gens considérés comme des criminels de guerre, comme des génocidaires jusqu’en 2013 ?
Tout simplement parce que le Soudan et le NDSS se sont rapidement avérés des alliés critiques dans la lutte contre Daesh, notamment par leur capacité à retourner les djihadistes qui traversaient le pays pour se rendre en Syrie ou Irak. Leur contribution en matière de renseignement fut et est toujours inestimable. D’autant que depuis le processus de Khartoum instauré en 2014, ce sont les RSF, les Janjawids, qui ont pour mission de lutter contre l’immigration illégale en provenance de la corne de l’Afrique, terre de djihad s’il en est, en direction de l’Union européenne …
Vous voyez donc le danger immédiat que fait courir à l’ensemble de la région et à l’Europe la “petite sauterie” organisée par les Américains, tant en matière de terrorisme que d’immigration clandestine.
Et tout cela pourquoi ? Parce que la Russie va établir une base navale à Port Soudan, selon un accord signé le 13 novembre 2022 avec la junte au pouvoir à Khartoum (il avait originellement été négocié du temps d'Omar al Bachir)…
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