[ Flash] Elections municipales sous haute tension aux Deux-Alpes
Se sentant menacé, l'ex-maire de Meylan Jean-Philippe Blanc, candidat tête de liste, se retire de la course. L'ancien maire des 2-Alpes, au centre d'affaires judiciaires, est pour l'heure seul en lice
Jean-Philippe Blanc se retire de la course aux élections municipales aux Deux-Alpes. L’ex-maire de Meylan, de 2017 à 2020, que des élus et habitants avaient appelé à la rescousse après les démissions successives conduisant à l’organisation de nouvelles élections, ne sera pas tête de liste les 18 et 25 juin prochains. Ni même candidat 1.
Dans cette station de l’Isère, qui ambitionne de devenir, reliée à sa voisine de L’Alpe d’Huez voire jusqu’à La Grave, un méga-domaine rivalisant à grand renfort de liaisons et de constructions avec les plus grandes stations des Alpes, c’est peu dire que la tension monte.
Il y a le calendrier électoral. Et il y a le calendrier judiciaire comme L’Eclaireur l’a rapporté le 4 mai dernier. Plusieurs recours attaquant le contrat d’exploitation de la station de ski et son avenant – contesté par Deux Alpes Loisirs mais aussi le préfet de l’Isère – doivent être re-examinés par le tribunal administratif. Avant les élections ? Après ?
La date importerait peu si, parmi les candidats, il n’y avait l’ancien maire des Deux-Alpes. Stéphane Sauvebois, c’est lui notamment qui a résilié trois ans avant son terme, en 2020, le contrat d’exploitation de la station de ski conclu avec Deux Alpes Loisirs, la filiale de la puissante Compagnie des Alpes. Lui qui a donc permis que soit attribué le nouveau marché à la Sata (la société d’aménagement touristique de L’Alpe d’Huez), dans des conditions douteuses et sur lesquelles la justice administrative n’est pas la seule à être saisie puisqu’une enquête judiciaire pour favoritisme a été ouverte par le parquet de Grenoble. Elle suit toujours son cours.
Aujourd’hui, l’ancien maire des Deux-Alpes est officiellement le seul en lice. Jean-Philippe Blanc, le seul autre candidat à s’être déclaré, a jeté l’éponge dans des circonstances qui laissent pantois. Dans la nuit du 5 au 6 mai, son appartement aux Deux-Alpes a reçu de la visite. Sur la table, une pièce a été réduite en morceaux. La seule trace d’un potentiel passage.
“On a pris un objet en porcelaine et on l’a réduit en poudre. Je ne crois pas au surnaturel… ”, témoigne-t-il.
Jean-Philippe Blanc veut y voir un message, réminiscence de ses années passées à Meylan – nous y reviendrons dans un prochain article – où règlements de comptes politiques et pressions ont rythmé la période entourant la chaotique gestion de Marie-Christine Tardy condamnée en 2016 avec son mari pour prise illégale d’intérêts.
“Pour moi, le message est clair : “on va te briser”. J’ai 65 ans cette semaine… J’ai pris la décision d’arrêter”.
Seul Jean-Philippe Blanc se retire de la course aux municipales. Sa liste elle se maintient et devrait bientôt désigner un nouveau ou nouvelle chef de file.