[ Flash ] Groupe Avec : journal de l'X
Des maires, députés et sénateurs ruent dans les brancards quant aux pratiques du groupe Avec. Elisabeth Borne affirme que l'Etat est sur le coup alors que la justice est saisie.
Mise à jour le 26/10/2022 ) 20h53
Mme Lydie Barbaux, maire de la commune de Plombière-les bains, assigné le 19 octobre 2022 devant le tribunal de commerce de Paris en redressement ou liquidation, la Nouvelle compagnie thermale de Plombière-les-bains, propriété du groupe Avec, pour non paiement de la somme de 280 000 euros, dette provenant d’un bail amphytéotique.
Mise à jour le 26/10/2022 à 15h48
Orpea, opérateur privé d’Ehpad par qui le scandale est arrivé, vient de demander pour la seconde fois sa mise sous protection car trop endetté du fait d’effets de levier. Vous allez comprendre en lisant ce qui suit, que le “Groupe” Avec de Bernard Bensaïd sera peut-être le prochain dans le secteur à dévisser. Et là, la question de savoir ce qu’il y a protéger va très vite se poser, de manière aussi aiguë que lancinante.
La structure du “groupe” Avec, qui n’est pas celle d’un groupe mais d’un maquis de sociétés commerciales et d’entités à but non lucratif dont le seul point commun est M. Bensaïd lui-même, est baroque. C’est ce que nous analysons dans le premier volet de notre enquête. (de manière incompréhensible, le lien ci-dessous menait vers un brouillon et non pas l’article définitif. Erreur corrigée)
La situation financière du “groupe” Avec est mauvaise au point que son pool bancaire lui refuserait, selon nos informations, de nouveaux prêts et lignes de trésorerie. Tout cela est consigné dans le deuxième volet de notre enquête, chiffres à l’appui.
Ah les réseaux des grandes écoles, les copains de promo et de chambrée ! Il serait bon d’imposer aux étudiants un gros module sur des concepts importants comme le trafic d’influence, la prise illégale d’intérêts et plus largement sur la notion de conflit d’intérêts.
Bernard Bensaïd, le président du “groupe” Avec (ex-Doctegestio), déclare son amicale flamme à sa potesse de promo de l’ X Elisabeth Borne et lui propose tout de go de la rencontrer pour lui exposer comment réformer le système de santé.
Sauf que Mme le premier ministre lui a répondu hier à l’Assemblée avec une brassée de chardons. Le “Groupe” Avec qui en juin a recruté l’ex-secrétaire d’Etat de Sarkozy Yves Jégo comme directeur général délégué, est connu des autorités publiques. Le ministère de l’Économie - attention, Bruno Le Maire en approche - et Roland Lescure à l’Industrie veillent au grain. “Car nous avons affaire à un investisseur qui ne respecte pas ses engagements”.
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Elisabeth Borne sait-elle que le cas du “Groupe'“ Avec est maintenant entre les mains de la justice, les unions départementales de l’Isère de Force Ouvrière et de la CGT ayant porté plainte au parquet national financier (PNF) pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics ? Le PNF, que nous avons interrogé, étudie toujours cette plainte.
En question ? Des conventions de service entre le Groupe hospitalier mutualiste (GHM) à Grenoble et le “groupe” Avec, et une série de quatre prêts en 6 mois d’un total de 6 millions d’euros tirés sur la trésorerie du GHM au bénéfice de la mutuelle Doctocare, une coquille vide qui n’a aucune activité et ne dispose que de 95 euros de fonds propres. Prêts dont le réel bénéficiaire serait le “groupe” Avec et dont les objets seraient de payer les salaires des autres structures du “groupe” en difficulté de trésorerie momentanée, si l’on en croit les déclarations de la directrice des relations sociales aux représentants du personnel du GHM.
Après Le Maire et Lescure, entre Dupond-Moretti. Serait-on au poker qu’on aurait en main un brelan de valets ? Mais trêve de plaisanterie.
Ce que Mme Borne semble peiner à comprendre, c’est que le moment où le “groupe” de M. Bensaïd va se retrouver en cessation de paiement semble approcher à grand pas. Et que cela risque de mettre en cause le fonctionnement de nombreux établissements de santé dont les tutelles sont les ARS, le ministère de la Santé et le cas échéant les collectivités. Sans compter d’autres entreprises dans le thermalisme, le tourisme, l’hôtellerie et l’immobilier pour personnes âgées.
Outre un gros scandale financier, Mme Borne serait assise sur une énorme bombe politique plus puissante que celle amorcée par l’affaire Orpéa, car concernant des établissements de santé à but non lucratif “tombés” dans l’escarcelle d’une société anonyme, donc commerciale.
C’est la réalité et la validité du contrôle financier des tutelles, ARS en tête, sur lequel va planer un énorme point d’interrogation. Et c’est l’ineptie du modèle privé de santé qui sera une nouvelle fois démontrée.
D’ailleurs, cinq inspecteurs de l’ARS Auvergne Rhône Alpes ont débarqué le 24 octobre au GHM pour une inspection de deux jours suite à des plaintes quant à la qualité des soins en chirurgie…
Bref, Elisabeth Borne devrait s’accrocher à son bicorne… Ça risque de souffler fort dans un contexte d’effondrement rapide du système de santé causé par les politiques strictement comptables de ces quinze dernières années et d’une crise économique carabinée créée du toutes pièces par la gestion de la Covid et les imbéciles sanctions contre la Russie.