Hotline; Vite une prime ; The big quit ; Cage aux fous; Quatrième pouvoir; Les circuits courts d'Hidalgo; Des ronds dans l'eau...
L'info sous les radars, l'information passée à la moulinette de L'Eclaireur.
Hotline - Nous, on n’avait pas osé l’imaginer. Eux, l’ont fait. Au terme du branle-bas de combat de la réunion en urgence d’une cellule de crise à Matignon (il faut ce qu’il faut), le gouvernement a annoncé un numéro vert. Canicule ? Covid ? Bon, si on regarde vite fait BFMTV, qui a dépêché fissa sur les lieux son envoyée spéciale (il faut ce qu’il faut), on ne sait plus trop .
A ce niveau-là, l’élève potache qui rit de ses propres blagues, cela ne devient même plus drôle. On n’ose imaginer ce qu’ils auraient fait s’il s ‘étaient retrouvés propulsés un siècle en arrière lorsqu’en 1911, le gros gros coup de chaud avait fait 40 000 morts (l’été 2013, c’était 15 000).
L’hôpital en surchauffe - L’hôpital étouffe oui mais ce n’est pas à cause des grosses chaleurs, comme ce n’était pas à cause du Covid. Mêmes maux, mêmes remèdes et même méthode (Coué) de notre nouveau ministre de la Santé qui s’est fendu d’un rassurant “l’hôpital fera face”.
Mais presque personne pour relever, et encore moins s’offusquer, de l’annonce en plein cœur de l’été (le décret est sorti le 30 juillet) d’une prime de pouvoir d’achat exceptionnelle aux quelques hospitaliers encore en poste. Alors que le salaire des infirmiers français est parmi les plus bas d’Europe (malgré le Ségur et ses 180 euros de revalorisation salariale) et que 60 000 postes d’infirmiers sont vacants.
De quoi j’me mêle - Pendant ce temps, la Chine, plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, a annoncé qu’elle décidera seule comment - et à quelle vitesse - elle s’attaquera au changement climatique. La Chine poursuivra ses engagements “sans équivoque”, mais le rythme de ces efforts “devrait et doit” être déterminé sans ingérence extérieure, a déclaré Xi Jinping (The Washington Post).
De quoi j’me mêle (bis) - L’Open Society, la fondation du milliardaire Georges Soros laisse tomber l’UE. Lui aussi, c’est dire. A moins qu’on lui ait fait comprendre qu’il n’avait plus grand chose à faire sur le continent, le fiston Soros (le père a passé le relais en juin) veut continue de faire œuvre charitable (si, si) mais ailleurs.
"Ce changement n'est pas une réflexion sur le travail passé et les nombreuses contributions du personnel au fil des ans, mais plutôt une décision tournée vers l'avenir et ancrée dans les opportunités futures d'avoir un impact significatif". Charity business on vous dit.
Cage aux fous. Quand va-t-on comprendre que l’écrasante majorité des sociétés de par le monde ne sont pas des sociétés occidentales ? Quand va-t-on comprendre que le reste du monde, Africains en tête, ne tolère plus que nous venions leur imposer nos normes, qui y constituent souvent des tabous profonds. Relire Durkheim et Levy-Strauss sur le rôle fondamentale des tabous dans la constitution d’une société. Et qu’on laisse les sociétés - toutes les sociétés, y compris les nôtres - évoluer à leur guise et à leur rythme.
Pendant que la Chine construit des infrastructures, on propose l’organisation de Gay Prides dans les pays en voie de développement, ce qui contribuera au à la réduction de la pauvreté tout comme à la paix civile… Grande politique! (nous, à L’Eclaireur, allons encore nous faire traiter de réactionnaires ).
Rubrique “On s’en fout” (enfin pas tout le le monde) - Nouvel épisode dans la saga JDD dont à peu près tout le monde se moque royalement. Enfin ceux que cela devrait en premier lieu toucher, vous savez, les lecteurs. Ceux dont la grande majorité des médias, biberonnés à l’argent public, se fiche comme de la guigne. Si vous doutiez que les gros médias n’étaient pas enjeu d’information mais de pouvoir, vous voilà rassurés (ou pas).
En attendant, le JDD nouvelle formule a explosé le compteur avec +22% de ventes en kiosque pour son premier numéro. Vu le coût de lancement faramineux d’un hebdomadaire national, gageons que l’expérience de MM. Saadé et Jeudy aura une durée de vie bien plus courte que celle du “Matin de Paris”, le quotidien du Nouvels Obs, qui avait duré 10 ans, toutes à pertes, de 1977 à 1987, à une époque où il n’y avait pas internet. A moins bien sûr que la seule fonction de cette version hebdomadaire de La Tribune ne vise, comme la création du Matin de Paris, qu’à influencer les prochaines élections présidentielles…
Court-circuit hidalgesque - Avec cette précision de X-Twitter sous ledit post à la gloire de Anne de Paris : “Ce classement est en réalité un sondage sans valeur scientifique réalisé grâce au vote des lecteurs d’un site internet (Planetizen). Les méthodes habituelles des instituts de sondages n’ont pas été respectées. Par exemple, aucun chiffre n’a été communiqué sur le nombre de votants.”
Bien. On va re-contextualiser tout ça. Le 21 mars, la maire de Paris accordait une subvention de 1.633.000€ à l'Association Internationale des Maires Francophones. AIMF dont il est question dans le tweet. Laquelle félicite Anne Hidalgo d’avoir été élue, sur la base d’un sondage complètement fantoche donc, “femme urbaniste contemporaine la plus influente de la planète” (prière de ne pas rire). Au motif qu’elle s’est dépensée sans compter pour dégager la voiture de la capitale, tout en améliorant la sécurité routière et la pollution atmosphérique, en plus des émissions de gaz à effet de serre. N’en jetez plus.
On s’étonnera de ne trouver nulle trace d’Eric Piolle dans le classement. Le maire de Grenoble a pourtant, sur ces bases, de quoi concurrencer Anne Hidalgo en matière d’urbanisme.
Ah oui, on oubliait. La maire de Paris préside l’AIMF. Elle a donc signé une convention avec elle-même. Au nom de la politique de circuit court sûrement, font remarquer certains sur les réseaux sociaux.
Looney Toons. Comme quoi on peut être détenteur d’un doctorat et demeurer un parfait imbécile. Là, nous avons une “docteure en géopolitique” qui doctement nous exhorte à ce que l’eau soit gérée de manière décentralisée… Est-il nécessaire de lui dire que c’est déjà le cas avec les agences de l’eau, de bassin et un bon paquet de collectivités, communes et communautés de communes, qui gèrent l’eau en régie ? Ce que Libé oublie de nous dire est que Mme Le Strat est une militante, d’abord écologiste puis une fois écartée de EELV en 2008, socialiste puis de retour chez EELV depuis 2019… Plusieurs fois candidate aux législatives et ancienne élue parisienne. Elle a même été présidente des Eaux de Paris, où un joli petit scandale des compteurs “jetables”coûta 30 millions d’euros à la collectivité…
Sa thèse de doctorat en géopolitique en 2002 ? Le marronnier qu’est le rôle de l’eau dans le conflit israélo-palestinien… Libération n’a bien sûr pas pris la peine d’interroger un véritable hydrologue, qui aurait déclaré qu’il n’y a pas d’urgence généralisée mais qu’urgences locales facilement traitables, et qu’améliorer les réseaux est un travail à très long terme…
PS : si on pouvait dégager les acteurs privés de la gestion de l’eau (Véolia, Meridiam, la SAUR etc.), tout le monde ne s’en porterait que mieux.
That’s all folks!
Des ronds dans l’eau - Où l’on reparle du partenariat de STMicro avec l’américain GlobalFoundries en vue de doubler les capacités de l’usine de fabrication de puces en Isère et faire de l’Europe un leader capable de rivaliser avec les États Unis et la Chine (si, si). Alors que le projet va son train, c’est à dire qu’il a été de tous les discours politiques sans que sur le terrain la réalité concrète de la coopération ne saute pour l’instant aux yeux, la nouvelle étape donnerait des sueurs froides au préfet.
La nouvelle étape, c’est l’autorisation au titre de la loi sur l’eau sur laquelle certains se sont déjà prononcés sévèrement, le projet pompant beaucoup beaucoup d’eau. Au terme de l’extension, la consommation annuelle des usines de puces du secteur équivaudrait à 16 méga-bassines de Sainte-Soline.
Alors que l’enquête publique doit suivre cet automne (après que les permis de construire ont été délivrés et que des bâtiments sont déjà sortis de terre, petite bizarrerie), tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Oh, pas les écologistes, que l’on n’entend plus guère voire qu’on n’a jamais entendu sur le sujet. Le 9 septembre, un collectif Stopmicro38 appelle à la mobilisation en invitant à faire gentiment trempette dans le ruisseau du coin. Branle-bas de combat à la préfecture où on craint de voir émerger une Zad. (à suivre)
Au four et au moulin - En parlant d’enquête publique, celle depuis longtemps attendue sur le projet de transport par câble, ô combien chaotique, aux portes de Grenoble, devrait être lancée cet automne également (d’après nos informations). Curiosité sur ce dossier : sollicité en mai dernier quant à la tenue de l’enquête publique, le préfet – qui rappelons-le est censé ouvrir et organiser par voie d’arrêté ce dispositif de consultation – nous avait renvoyé vers le maitre d’ouvrage, le syndicat des mobilités, “chef de file sur le sujet”. Tout roule. D’ailleurs, des permis de construire ont déjà été déposés, pour la construction de stations, en mairie de Sassenage.