La vraie fausse baisse du débit du Rhône
Non, le Rhône ne va pas perdre un tiers de son débit d'ici 2055. Ou comment d'une situation locale et surtout saisonnière, qui mérite certes de s'y attarder, les médias en ont fait une généralité.
Vous avez tous entendu parler de la baisse du débit du Rhône. Le rapport de l’Agence de l’eau Méditerranée-Corse, publié le 3 mars, a fait l’objet de comptes-rendus dans les médias en long, en large et à travers. Avec presque toujours le même narratif.
On y apprend via les gros titres que “L'agence de l'eau alerte sur la baisse des débits du Rhône” (France 3, Lyon capitale, Le Progrès via l’AFP qui montre une nouvelle fois que l’information délivrée par un seul et même tuyau peut être particulièrement sujette à caution). Que “Le débit du Rhône pourrait baisser de 20% dans les trente prochaines années” (FranceInfo), que “Le Rhône (est) en péril” (La Tribune de Lyon). Que “Un rapport alerte sur la baisse du débit du Rhône” (Le Monde), que “Le Rhône pourrait perdre un tiers de son débit d’ici 2055” (Reporterre).
Le Figaro est plus juste et prudent, mais seulement dans son titre (“Le débit du Rhône au défi du réchauffement climatique”). Car, deux lignes plus loin, ça se gâte. “Selon une étude de l'agence de l'eau, le débit du Rhône devrait baisser de près de 20% d'ici à 2055 avec des conséquences sur l'accès à l'eau potable, l'agriculture et le refroidissement des centrales nucléaires”, écrit le quotidien.
Tous déroulent, à l’exception de France bleu, le même narratif : celui d’un fleuve, le plus abondant de France qui, promis il y a déjà quelques années à un assèchement annoncé, continuerait sur cette trajectoire. La réalité est non seulement plus contrastée mais elle est aussi toute autre.
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