L'info sous les radars
“Le journalisme consiste pour une large part à dire “Lord Jones est mort” à des gens qui n’ont jamais su que Lord Jones existait.” - Gilbert Keith Chesterton
Dans cette rubrique, nous revenons sur des informations passées sous les radars des grands titres de la presse, sur les soubresauts de notre vie politique, économique, sociale, locale comme nationale ou internationale. Loin, très loin des communiqués et conférences de presse. État des lieux pas exhaustif, mais condensé, de ce que l’on vous a zappé ou balayé sous le tapis. Et passé à la moulinette de L’Eclaireur.
God save the king ! Nos plus sincères condoléances aux peuples du Royaume Uni, anglais, gallois, et écossais. Pour l’Irlande du Nord, nous n’allons pas jeter de l’huile sur un feu de tourbe qui toujours couve.
Nos amis anglais, à qui nous devons bien plus qu’aux allemands (on se demande bien pourquoi) , allons-nous les laisser crever de froid cet hiver, parce que sortis de l’UE? Que la France n’oublie pas ceux qui ont été à ses côtés.
Où donc Emmanuel Macron est-il allé pêcher qu’Elizabeth II avait marqué son siècle ? Elle a peut-être marqué son temps, ça, les historiens le diront. Née au 20e siècle et décédée à 96 ans dans la 22e année du 21e siècle, cela ne fait pas un siècle. Juste deux.
Elle n’a jamais renoncé, pas abdiqué car elle pensait - et l’establishment anglais aussi - que son fils n’avait pas ce qu’il fallait pour lui succéder. Bref, c’est une affaire de famille, celle nos amis d’outre-manche, et de personne d’autre. Et nous, Français, conservons le record du règne le plus long, celui de Louis XIV. Non mais !
Ce n’est pas une raison d”oublier que si dette nous avons, elle est aux anglais, qui se sont battus et sont tombés à nos côtés sur notre terre. Par deux fois. Sans Churchill, pas de France libre dès 1940.
Maintenant, Charles ou William?
Et l’Ecosse indépendante, comme le Québec ?
Couille dans le potage bio et référendum par voie de menu. Eric Piolle ayant décidé d’imposer dans les cantines un menu végétarien tous les jours de la semaine, 94% des parents ont fait le choix de la viande et des poissons pour leurs enfants. 80% des élèves scolarisés à Grenoble déjeunant à la cantine, cela donne une idée réelle du poids de la doxa écologiste dans l’opinion.
Eric Piolle, venant de subir un très cuisant revers, explique aujourd’hui qu’il ne s’agissait pas d’imposer quoi que ce soit.
Il ment. La preuve en twittos.
La logique d’Eric Piolle va donc à rebours de celle de l’écrasante majorité des parents grenoblois. Comment appelle t-on un élu qui cherche à imposer une logique que la multitude refuse?
Verrue hors taxes. Le nombre de voitures de luxe immatriculées en Ukraine à Monaco, sur la côte et dans les capitales européennes est impressionnant. Les oligarques ukrainiens, les mafieux, les politiciens corrompus se font dorer la pilule chez nous en toute impunité… La Commission européenne, elle, prépare une nouvelle aide financière à l’Ukraine sous forme de prêts de 5 milliards d’euros, qui ne seront jamais remboursés mais promptement détournés.
Bourse aux armes. Nous l’avons analysé et affirmé dès mars dernier. Des canons qui ne sont plus en service et d’un calibre dont les Ukrainiens sont incapables de produire les munitions… Comme les Américains qui fournissent des transports de troupes M113, qui datent de la guerre du Vietnam et ne sont que des boîtes de conserve…
C’est pas moi m’sieur le juge! Olivier Véran semble avoir une sainte terreur d’être mis en examen. Ce qu’il aurait du être depuis longtemps, comme le fut Agnès Buzyn. Il paraîtrait que ça commencerait à bouger du côté de la Cour de justice de la République…
Et Le Dauphiné Libéré qui placarde en Une une photo d’Olivier Véran avec comme titre “Olivier Véran et le Covid : Mon combat, mes erreurs”. N’a t-on pas oublié “mes mensonges, mes emmerdes” sur l’air de la fameuse chanson de Charles Aznavour?
On ne prête qu’aux riches. Les chiffres des aides à la presse pour 2020 et 2021 sont sortis. Bon, on ne peut pas dire qu’ils ont été beaucoup ébruités, ni que l’ “objectif de transparence” dont se targuent les services du ministère de la Culture dans leur communiqué sont patents tant il faut aller à la pêche aux métadonnées, à consulter en vrac ici.
Mais ô surprise, qui trouve-t-on parmi les plus gros bénéficiaires, qui sont aussi ceux qui affichent, avec une certaine réciprocité, le plus grand nombre d’exemplaires postés (postés, pas vendus hein) ? Les groupes Les Échos - Le Parisien, Le Monde, Le Figaro, propriétés respectivement de Bernard Arnault, Xavier Niel et Dassault. Suivent derrière les journaux de Drahi, Arnault et Bolloré, entre autres. Tous des miséreux sans parler de l’utilité sociale ou de la contribution de ces publications au débat démocratique ni même de la dépendance accrue des titres de presse aux pouvoirs publics corollaire de l’érosion de leur lectorat.
En 2018, la part des aides dans le chiffre d’affaires des médias représentait moins de les 13 %. Pour passer à 23 % en 2021, d’après les chiffres du syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil). Quant au numérique, il est hors jeu. Aucun média ne pointe parmi les 30 premiers du classement reconstitué par La Lettre A alors qu’entre 2008 et 2021, l’audience numérique mensuelle payante a été multipliée par dix en France et l’audience mensuelle payante pour le papier divisée par deux…
Et tout ce petit monde se retrouve assez régulièrement aux dîners du Club avenir de l'audiovisuel et des médias organisés par le cabinet de lobbying Anthénor comme le souligne La Lettre A. Un club théâtre du “dialogue multi-parties prenantes sur les politiques publiques liées à l’audiovisuel et aux médias”, dixit Anthénor et auquel participent, outre les acteurs économiques du secteur, des responsables publics, parlementaires et membres de l’administration et de cabinets ministériels.
Fessenheim, post-vérité à la Macron ? Le discours d’Emmanuel Macron sur la nécessaire et justifiée fermeture de Fessenheim se fissure plus rapidement que les cuves des centrales nucléaires. Plus de maintenance depuis 5 ans ? « Entre 2012 et 2019, 700 millions d’euros ont été investis dans la centrale pour la maintenir au plus haut niveau de sûreté », corrige Raphaël Schellenberger, député LR mais aussi président de la Commission locale d’information et de surveillance du CNPE de Fessenheim. « Trois cent millions d’euros ont été investis dans les quatre seules dernières années de fonctionnement. Cet engagement a permis de dire à l’ASN que la centrale était une référence dans le parc électronucléaire français ».
Sans possibilité de retour en arrière, comme l’a aussi affirmé Elisabeth Borne ? Faux rétorque l’élu. « Après leurs dernières visites décennales, les deux réacteurs de Fessenheim disposaient d’une autorisation de produire respectivement jusqu’en 2020 et 2022. Pour poursuivre leur exploitation au delà, les réacteurs auraient du entrer dans le processus d’une nouvelle visite décennale. EDF préparait déjà en 2018, le dossier des VD4 (4ème visite décennale) pour l’ensemble de la tranche des réacteurs de l’âge de Fessenheim. Il ne restait donc plus qu’à décliner sur les réacteurs alsaciens ».
Gabegie, clientélisme politique vis à vis des écologistes, qui illustre la courte vision de ceux qui sont aux manettes, vision qui ne trouve pas sa source dans l’intérêt national et général. Et dont les Français payeront chèrement les conséquences.
Sanctions or not sanctions ? Alors que la Commission européenne et la France à l’unisson déploient force énergie à faire endosser la crise énergétique à Poutine, il est des secteurs qui non seulement échappent aux sanctions mais se moquent comme d’une guigne de la guerre en Ukraine. L’aluminium par exemple. On apprend ainsi au détour d’une dépêche de Reuters que l’UE et les Etats-Unis ont augmenté leurs achats à la Russie (de 70 % entre mars et juin) « malgré les problèmes logistiques provoqués par la guerre en Ukraine et les discussions difficiles sur le fait de priver Moscou de revenus en devises ».
« Les expéditions de métaux mettent en évidence la difficulté de l’Occident à faire pression sur l’économie russe, qui a mieux réagi que prévu et a vu le rouble monter en flèche, les revenus pétroliers ayant contribué à compenser l’impact des sanctions », commente l’agence de presse anglaise.
Le retour de manivelle n’a pas trainé. Car la flambée des prix de l’énergie retombe sur le coin du nez des producteurs européens d’aluminium. Après la fermeture d’une fonderie de Nyrstar aux Pays-Bas, Norsk Hydro a annoncé la fermeture de Slovalco, la plus grande usine d’aluminium de Slovaquie.
Résultat ? Encore plus de dépendance vis-à-vis de la Chine pour l’acier et vis-à-vis de … la Russie pour l’aluminium et le zinc, dont elle est le premier producteur mondial. Sans parler du nickel, absolument critique à la “transition énergétique”. Nous sommes gouvernés par des génies.