Surmortalité en Europe : un ange passe...
De plus en plus d'études s'étonnent de la concordance entre les campagnes de vaccination et les vagues de surmortalité. En Suisse, des députés réclament la mise en place d'une commission d'enquête.
On vous le résume vite fait mais si vous voulez vous y plongez, les chiffres sont à retrouver dans un article de l’Insee là. Plus ça va, plus on meurt en France (on vous a dit qu’on allait résumer…). L’été 2022 et encore plus les derniers mois de l’année, ont été plus mortels que 2020 et 2021, pourtant années avec Covid. Et encore plus si on doit comparer à 2019 (+ 12,7 % ), année sans Covid.
C’est un fait : en France comme en Europe, on meurt plus qu’avant. En moyenne, cette surmortalité tourne autour de 10 %. La faute au virus ? L’argument, valable en 2020 et 2021, est difficilement entendable en 2022, sauf à considérer que la vaccination massive et indifférenciée ne marche pas (ce qui n’est plus un secret pour personne). Auquel cas cela ne répondra toutefois pas à la question du pourquoi de cette surmortalité qui dure. Alors que la létalité du virus a, elle, considérablement baissé.
Cette tendance semble être partie pour se poursuivre. En Angleterre et au Pays de Galles, pays qui disposent en Europe des meilleures données sur le sujet, un épidémiologiste américain, le Dr Paul Alexander, a constaté une hausse de 19,5 % des décès au cours de la semaine du 6 janvier 2023 (par rapport à la moyenne des cinq dernières années).
A l’échelle de l’Europe, les courbes de l’European mortality monitoring, réseau statistique qui compile les statistiques de la mortalité dans 25 pays ou régions fédérales d'Europe, restent toujours au-dessus de la moyenne malgré un léger tassement passé la mi-janvier.
“ Les estimations regroupées d’EuroMOMO de la mortalité toutes causes confondues pour les pays européens participants montrent un niveau élevé de surmortalité, tant dans tous les groupes d’âge que dans chacun des groupes d’âge”, analyse le réseau dans son dernier bulletin.
En 2022, à peu près tous les arguments possibles et imaginables y sont passés. La faute à la canicule ? Si l’argument peut être plausible sans pousser les investigations beaucoup plus loin pour l’Italie, l’Espagne ou le Portugal, comment l’expliquer pour l’Islande ? A Reykjavik, entre bug et corrections, on s’embrouille dans les chiffres, à tel point que l’on ne sait au final si le trop-plein de mortalité est plus proche de 15 que de 50 %. Dans tous les cas, il a crevé le plafond.
On ne va pas faire la liste de toutes les incongruités et inconnues. Que cela nous dit-il ? Qu’au-delà du simple constat, on n’y comprend goutte. Et que ce serait bien d’y mettre un peu de lumière au lieu d’invoquer, en vrac – et surtout sans pouvoir en tirer le moindre enseignement à ce stade – la covid, la canicule, le vieillissement de la population, la grippe, la bronchiolite, une saturation (sic) des services hospitaliers (lien ci-dessous) quand il vaudrait mieux parler de délabrement du système de santé.
A lire : Enfin une étude complète et cohérente sur l'hospitalisation COVID en France
Notez que l’hypothèse du vaccin et de ses effets secondaires n’apparait nulle part dans la bouche des experts sollicités dans les mass médias français. Pas même pour (se) poser la question. Quand la question des dégâts collatéraux de la gestion de cette crise, déjà mise en lumière il y a un an, au vu des retards et reports des dépistages et examens de cancer, elle émerge à peine.
C’est encore en Angleterre qu’il faut aller chercher tels questionnements. Et pas de n’importe qui, mais de l’épidémiologiste et médecin-chef (Chief Medical Officer) Chris Whitty. Outre-Manche, le Chief Medical Officer, à la tête des services médicaux du pays, est en quelque part entre notre directeur général de la santé et notre présidente du Covars.