[ Edito ] Kosovo à veau l'eau
Regain de tension avec la Serbie après la visite au Kosovo le 26 juillet du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Coïncidence ? Complotiste !
Un petit télégraphiste de l’Institut Montaigne répercute le tweet de Petrit Selimi, ancien ministre des Affaires étrangères du Kosovo, pays croupion dont on doit l’existence à une brillante opération de l’Otan ayant consisté à bombarder les infrastructures civiles en Serbie pour forcer à un changement de régime. Agression militaire effectuée sans mandat de l’ONU pour les sempiternelles et fallacieuses raisons “humanitaires”, et lors de laquelle on avait déjà pu constater la saturation des médias par des mensonges en tout genre. Le vrai-faux massacre de Racak ne vous rappelle-t-il pas Boutcha ?
Plutôt que la diplomatie et le vrai multilatéralisme, celui qui implique tout le monde et permet de trouver une solution régionale à un problème régional, on avait déjà choisi les bombes en 1999. Cele ne vous rappelle t-il pas l’Ukraine et les accords de Minsk jamais appliqués ?
Le Kosovo, pays de moins de 2 millions d’habitants, a reçu depuis 1999 plus de 30 milliards d’euros d’aides européennes. Soit chaque année l’équivalent de la moitié du budget de l’Etat kosovar, qui en 2022 se monte à 2,75 milliards d’euros. Le salaire mininum y est de 170 euros/mois pour les plus de 35 ans et de 130 euros/mois pour les moins de 35 ans. Où est donc passé tout cet argent ? Déjà en 2012, la Cour des comptes européenne se posait la question. Tout comme elle se posait la même question en 2016 à propos des 11 milliards d’euros alloués à l’Ukraine depuis 2014.
Petrit Selimi est un comparse de très longue date de Hashim Thaci, dirigeant de l’UCK, l’armée de libération du Kosovo, et ancien président du Kosovo, aujourd’hui en attente de son procès pour “crimes contre l'humanité et crimes de guerre, y compris meurtre, disparition forcée de personnes, persécution et torture”. Plus d’une centaine de chefs d’accusation en tout. Massacres de civils, prélèvement et trafic d’organes sur des prisonniers serbes exécutés à cet effet (oui, Bernard Kouchner, la “maison jaune” a bien existé) etc.
Avant d’œuvrer aux affaires étrangères du Kosovo, Petrit Selimi fut le directeur de la Fondation Soros au Kosovo - coïncidence - et depuis son départ suite à l’inculpation de Thaci, il est le directeur de la “Millenium Foundation Kosovo”, la fondation qui est chargée de mettre en œuvre les programmes financés par l’État fédéral américain - encore une coïncidence - par le truchement de la “Millenium Challenge Corporation”, une entité indépendante du département d’Etat et de USAID (l’agence pour le développement international américaine). Donc à considérer comme faisant partie de la tringlerie de la “communauté du renseignement” américaine.
Un agent de longue date des Américains jette de l’huile sur le feu lors d’un regain de tension entre le Kosovo et la Serbie, alors que c’est bien le gouvernement du Kosovo qui a déployé des forces spéciales dans les zones majoritairement serbes et à la frontière…
Que cela survienne moins d’une semaine après la visite au Kosovo du secrétaire d’Etat américain d’Antony Blinken, est une nouvelle coïncidence.
Tout comme ce communiqué de presse de la KFOR qui affirme être prête à intervenir si “la stabilité du nord du Kosovo est menacée”. Le contingent de la KFOR est de 3 770 hommes, soit un “battle group” Otanien, dont seulement 635 Américains.
Le Kosovo a pour les Serbes une signification historique encore plus importante que l’Ukraine pour les Russes, puisque c’est le berceau de leur nation et la province où se déroula le 15 juin 1389 la bataille de Kosovo Polje, qui vit la défaite de la coalition de princes chrétiens des Balkans - serbes, valaques, hongrois, albanais, bosniens et croates - face à l’empire Ottoman. Le 15 juin est le jour de la fête nationale serbe. Ne jamais sous-estimer le nationalisme, qui est la force la plus puissante que possède un peuple.
Curieux comme les mêmes motifs se répètent, non ? Au moment où il est évident que l’Ukraine - donc les USA, l’Otan et l’UE - a perdu la guerre tant militaire qu’économique et que les opinions publiques occidentales commencent à basculer, ayant pris conscience de la sinistre et macabre comédie qu’on leur joue, de la réalité du régime ukrainien et de la folie des sanctions occidentales, on remet un grand coup de gaz sous la cocotte-minute balkanique. Alors que la Serbie reste depuis 1999, dans la tradition yougoslave, obstinément “non-alignée” et entretient d’excellentes, pour ne pas dire symbiotiques, relations avec la Russie. Coïncidence, on vous dit.
Pendant ce temps-là, de l’autre côté de l’Atlantique, les démocrates, incapables de gérer leur pays et son économie qu’ils ont ruinée, en pleine déroute en matière de politique intérieure, avec une défaite historique aux élection de mi-mandat de novembre qui se profile, manœuvrent pour que ce soit Blinken qui devienne président dans l’éventualité où Joe Biden décède ou soit dans l’incapacité d’exercer son mandat. Bref, ça s’active en coulisse pour trouver une solution juridique pour court-circuiter la calamiteuse Kamala Harris, vice-présidente.
Le tout alors que la manipulation des élections de 2020 devient de plus en plus évidente. Selon des rapports de lanceurs d’alerte internes adressés à deux sénateurs, le FBI et le ministère de la justice, qui dès 2019 avaient reçu l’ordinateur de Hunter Biden, le fils de Joe, auraient délibérément balayé cette affaire sous le tapis, alors que le contenu du disque dur intéresse la justice fédérale et met en évidence la petite entreprise de trafics d’influence de la famille Biden, notamment en Ukraine et en Chine.
Cette affaire a culminé par une lettre ouverte de cinquante “professionnels de la sécurité nationale” (anciens directeur de la CIA, de la NSA, du NSC et al.) qualifiant de désinformation russe l’enquête du New York Post qui a authentifié le contenu de ce disque dur six semaines avant l’élection présidentielle. Enquête qui fut promptement censurée par les médias mainstream et les réseaux sociaux. Alors qu’on sait aujourd’hui que tout est vrai. Même le New York Times et le Washington Post ont du l’admettre.
Et pour finir, la reine du délit d’initié Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, est partie en tournée en Asie alors qu’elle n’a strictement aucun rôle en matière de politique étrangère, et escompte bien aller tirer la natte de la République populaire de Chine à Taïwan. Alors que la position américaine n’a pas varié : Taïwan est une province chinoise, pas un État souverain. Chine qui rappelle dans le quotidien anglophone South China Morning Post qu’alors bien moins puissante, elle avait déjà infligé une défaite cuisante aux USA et à ses alliés durant la guerre de Corée de 1950 à 1953…
Bref, l’empire américain n’en finit pas de s’effondrer. Perversement, l’administration Biden cherche à déclencher des crises telles que sa faiblesse n’apparaisse pas. Après “l’élite libérale” évangéliste de l’ordre international basé sur les règles sauf pour les USA qui seuls ont le droit d’user de la force sans entrave, le déluge.
“Les diplomates sont des bébés en chapeaux de soie jouant avec de la dynamite”, a écrit Alexander Woolcott. Là, c’est avec des armes nucléaires et la vie de milliards d’être humains que jouent les Américains et leurs alliés occidentaux.
Le monde est multipolaire, on vous dit. Le problème des guerres prétendument “justes” que l’Occident mène depuis trente ans, c’est, outre le fait qu’il les a toutes perdues, qu’elles incitent tout un paquet de dirigeants peu démocrates mais très corrompus à croire que nous allons les mener à leur place ou bien en supporter le coût. Dans tous les cas, c’est la perspective de flots d’argent déversés par l’Occident, qui cède à ces vils maîtres chanteurs.
On l’a vu avec Sakashvilli en 2008 en Géorgie qui, à peine la déclaration de Bucarest en 2008 signée, a cru que l’Otan allait le soutenir dans sa guerre contre l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Même chose pour Porochencko et Iatsenouk dans le Donbass en 2014 et 2015, où l’armée ukrainienne fut écrasée par les milices des deux républiques autonomistes. Même chose pour Zelensky qui était persuadé que l’offensive qu’il préparait sur le Donbass pour mars 2022 allait passer crème, la Russie étant terrorisée par l’Otan.