[ Analyse ] Beyfoirus actif
Pour endiguer la bronchiolite et "protéger" l'hôpital, le ministre de la Santé a le sérum miracle qu'il veut inoculer à tous les nouveaux-nés. Las, ce n'est pas ce que dit la Haute autorité de santé.
Qui n'a pas entendu parler de la campagne HIS-TO-RI-QUE contre la bronchiolite, cette infection respiratoire qui touche les enfants en bas-âge et qui chaque hiver complique un peu plus le quotidien des services d'urgences et de pédiatrie1 ? Qui n'a pas entendu parler du traitement préventif, que l'on nous vend comme quasi-miraculeux, mis au point par les laboratoires Sanofi et AstraZeneca : le Beyfortus (principe actif le nirsévimab) ?
Loin de nous l'idée de minimiser ce qui reste dans la plupart des cas un simple rhume mais dont les complications se traduisent dans 2-3 % des cas par une hospitalisation. Et dans 1 % des cas par le décès.
Loin de nous l'idée de fustiger tout nouvel instrument de prophylaxie (attention l'attaque d'antivax ne fonctionne pas dans le cas présent, le traitement en question n'étant pas un vaccin malgré sa forme injectable mais un anticorps), nous ne sommes en rien des réfractaires aux progrès de la science. Mais force est de constater que désormais la perspective d’une épidémie de rhume prend vite des allures de catastrophe sanitaire annoncée. Le virus (le VRS dans le cas présent), c’est la goutte d’eau qui vient noyer des services hospitaliers passablement dégarnis. On en avait déjà eu un bel aperçu avec la Covid.