Eau, argent public... de quel siphonnage parle-t-on ? (les cas STMicroelectronics et Soitec)
Porté par Paris et Bruxelles, le projet de STMicroelectronics de doubler la production de puces se heurte aux contraintes techniques et politiques de l'approvisionnement en eau. Passage en force ?
Avec STMicroelectronics, on a beaucoup parlé d’eau. Parce que l’industriel est un gros consommateur d’eau qu’il utilise pour rincer ses wafers de silicium (disques semi-conducteurs) ou pour alimenter ses tours aéroréfrigérantes. Avec son projet de doublement de la production de semi-conducteurs, prévu pour être mené aux côtés du fondeur américain GlobalFoundries – dont on ne sait à ce jour s’il mettra, et quand, les pieds ou une machine sur le site de Crolles en Isère comme L’Eclaireur le révélait – STMicro en consommera plus.
Combien ? De 4,2 millions de m3 d'eau en 2022, la consommation pourrait grimper à plus de 12 millions de m3 à terme, comme souligné dans le rapport de la mission régionale d’autorité environnementale. Soit une augmentation de 190 %. Entre deux et trois fois plus, l’équivalent de la consommation annuelle de l’agglomération grenobloise. D’où viendra cette eau ? Pas du réseau d’eau potable. STMicro n’a rien demandé à ce titre à la Métropole de Grenoble qui, via la société des Eaux de Grenoble 1, gère le réseau et achemine l’eau de la Romanche descendue du parc des Ecrins, jusque dans le Grésivaudan, territoire où est installée STMicro.
Et pour cause : les infrastructures sont bien en peine de pouvoir faire plus, faute d’investissement (volontaire ?) suffisant. “Eaux de Grenoble est en limite de capacité technique et prise dans un conflit politique entre la Métropole qui a la compétence et la Ville de Grenoble, qui a la gouvernance”, souligne un de nos interlocuteurs.
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