[ Edito ] Les soulèvements délétères

Ne serait-ce pas là un nouveau calvinisme qui finira en France comme l'original, mal ?

L’hubris humain consiste à croire que l’Homme, une chiure de mouche dans l’histoire de la terre, est responsable du “changement climatique” et qu’il peut maîtriser ce qui évolue à une échelle qui n’est pas la sienne. Le climat change, il l’a toujours fait.

Dans une démocratie en temps de paix, user de la violence organisée pour obtenir la réalisation d’objectifs politiques est du terrorisme.

Nous n’allons pas revenir sur les exploits, selon le bon mot de Philippe Murray, de ces mutins de Panurge des Soulèvements de la terre. Enfants de bourgeois urbains aussi névrosés que leurs parents, ces grands résistants combattent en arrachant des laitues ou en saccageant une cimenterie - ce qui n’est pas vraiment bon pour l’environnement.

Méprisable est cette gauche bourgeoise et culturelle qui depuis des décennies soutient la violence d’une certaine extrême gauche. Cette gauche bourgeoise descend en ligne directe de celle qui a refusé pendant plus de vingt ans d’extrader les brigadistes italiens. Les Soulèvements de la terre sont les petits enfants de ceux qui accueillaient dans les années 1970 ces brigadistes, des criminels. C’est le cynisme de Mitterrand et la bêtise de ceux qui l’entouraient qui, au nom d’une concorde d’abord électoraliste, amnistièrent et négocièrent avec Action directe.

Pitoyables sont ces “militants du climat” qui débarquent en voiture des métropoles pour manifester dans les campagnes. Pitoyables sont ceux qui ayant décrété leur cause juste, s’arrogent au nom d’une urgence factice droit sur les biens et le corps d’autrui qui ne vit pas comme eux. Ta voiture est mauvaise pour le climat ? Je te crève les pneus. Ton outil de travail est mauvais pour le climat ? Je le détruit afin de d’interdire de gagner ta vie.

L’Etat français ne vaut guère mieux qui, pour seule réponse, n’a trouvé que l’interdiction, alors que ce type de mouvements violents se multiplie depuis longtemps. A Grenoble, depuis 2015, un groupe aux motivations similaires à celles des Soulèvements de la terre a revendiqué plus d’une douzaine d’incendies criminels dangereux ayant visé entre autres des parking de véhicules de service d’Enedis, des infrastructures routières, le centre de commandement départemental de la gendarmerie nationale, la gendarmerie de Meylan, les locaux de France Bleu Isère, pour finir en apothéose par la réduction en cendres de la salle du conseil municipal de la mairie de Grenoble. Le parquet anti-terroriste a refusé de se saisir du dossier. Quand maintenant on envoie la sous-direction anti-terroriste interpeller des zadistes soupçonnés de s’en être pris à une cimenterie Lafarge en décembre dernier, il y a comme un hiatus.

Le “wokisme” et le “climat” sont des phénomènes religieux. Ils en présentent toutes les caractéristiques : textes - les rapports du Giec - posant des vérités absolues révélées par des prophètes et dont l’exégèse est faite par des prêtres - climatologues, sociologues et “journalistes” militants - qui ne laissent d’autre issue que l’enfer ou le paradis et posent le devoir de forcer autrui à ne pas faire le choix de l’enfer. C’est une nouvelle forme de calvinisme. Le climat est souverain en toute chose.

Le calvinisme, vous savez cette doctrine adoptée par une partie de la noblesse à un moment charnière de la constitution de l’Etat français pour des raisons politiques peu avouables et sous fonds d’ingérences étrangères ? A l’époque, cela s’était réglé dans le sang et par l’exode d’une bonne partie des calvinistes, notamment vers l’Amérique.

Et si ce n’était pas une guerre civile mais une guerre de religions qui nous attendait ?