[ Madgebourg ] Et Saddam avait des armes de destruction massive...
Les billevesées de la presse allemande quant à l'attentat de Magdebourg sont reprises en cœur par tous ceux qui, en Europe, sont terrorisés par la perspective que les peuples les mettent dehors.
Libération n’est plus à une immonde argutie près - comme le reste de la presse historique d’ailleurs. En reprenant sans vérification les inepties propagées par la presse allemande, non seulement son œuvre de propagande est patente, mais elle continue à creuser son trou. Nous avons en Europe un énorme problème avec nos systèmes politico-médiatiques, divorcés de la réalité depuis belle lurette.
Depuis quarante ans, à chaque fois que la réalité qu’ils occultent délibérément les rattrape, ces systèmes politico-médiatiques persistent à imposer ce qui n’existe que dans les esprits malades qui les peuplent. Ce sont ces mêmes esprits malades qui ont affirmé que l’armée irakienne au Koweït jetait hors des couveuses des nourrissons prématurés, que Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive, que Vladimir Poutine veut recréer l’URSS, que le faux massacre de Boutcha est vrai et perpétré par l’armée russe et, avant dernière manifestation en date, que les djihadistes criminels, soutenus par l’Occident, la Turquie et le Qatar, ayant mené à la fuite de Bachar Al Assad sont de simples rebelles, des “radicaux pragmatiques”.
L’extrême-droite attaque en Allemagne des innocents sur les marchés de Noël afin de réaliser son objectif politique affiché de sauvegarder la civilisation occidentale et chrétienne. C’est l’évidence. Cela sert son accession au pouvoir…
Les attentats du 11 septembre 2001 ont été planifiés en Allemagne - à Hambourg pour être précis - par Mohammed Atta, ressortissant égyptien et saoudien, architecte de formation et studieux étudiant en doctorat. Il fut recruté dans Al Qaeda par le djihadiste syrien naturalisé allemand Mohammed Haydar Zammar, que les Américains livrèrent par “rendition” au… régime de Bachar Al Assad.
Ce ne serait pas la première fois qu’on manipulerait des individus pour qu’ils commettent des attentats afin de justifier des décisions politiques non démocratiques. Il y a eu celui de la fête de la bière à Munich, en 1980, qui fit 13 morts et 211 blessés et se produisit, hasard, à quelques semaines d’élections législatives. Un terroriste de 21 ans ayant des accointances d’extrême droite aurait agi seul et été capable de mettre la main sur 1,4 kg de TNT pour fabriquer sa bombe…
Cette sinistre affaire n’a jamais été tirée au clair alors que de nombreux indices pointent vers les réseaux “stay-behind” de l’Otan, qui à la même époque ont semé la mort en Italie (attentat de la gare de Bologne, un mois et demi avant celui de Munich, 85 morts et plus de 200 blessés), comme les tueurs du Brabant qui semèrent la mort en Belgique de 1982 à 1985. Arrêtons-nous là, on va encore nous taxer de complotistes.
On ne connait pas à ce stade les motivations de l’auteur de l’attentat à la voiture-bélier de Magdebourg. Les seuls éléments avérés est qu’il s’agit d’un médecin psychiatre saoudien de 50 ans résidant légalement en Allemagne. Affirmer qu’il était un activiste anti-islam ayant des liens avec l’extrême-droite est faux. C’est un mensonge.
Mise à jour le 21 décembre 2024 à 23 h 30. On en sait un peu plus. Ce médecin appartiendrait à la minorité chiite saoudienne. Il était radical et a menacé plusieurs fois de “tuer des Allemands” après l’arrivée massive de sunnites à partir de 2015, quand Merkel a ouvert les vannes sans aucun contrôle. L’office de protection de la Constitution, l’équivalent allemand de la DGSI, était au courant. Il était sans doute trop occupé à chasser la “haine” sur internet.
Voyez Olaf Schulz, personnellement responsable - il n’est pas le seul - de la situation calamiteuse de l’Allemagne, exploiter pour des raisons bassement électorales cinq cadavres encore chauds et plus de 200 de blessés.
Avec toujours cette logorrhée orwellienne. La “haine” est un sentiment humain, pas le plus noble certes, mais aussi irrépressible que l’amour. Ce n’est ni un objet ou un programme politique. Tout être humain normalement constitué sait contrôler ses sentiments pour ne pas passer à l’acte. Il s’empêche, disait Camus.
Il faut bien sûr garder à l’esprit le contexte dans lequel s’est déroulé cet attentat. Olaf Scholz a perdu un vote de confiance au Bundestag qu’il a fort tardé à demander, puisque sa coalition est morte depuis près d’un an. Il y aura donc des élections législatives en février, que la gauche perdra et dont l’AfD, parti réputé d’extrême droite alors qu’il n’est que de droite souverainiste (donc anti-européen) devrait sortir renforcé.
L’effondrement rapide de l’Allemagne est bien le résultat des seize années Merkel, mais c’est la coalition “feu tricolore” (rouge pour les sociaux-démocrates, orange pour les libéraux et vert pour les écolos) qui a enfoncé les derniers clous du cercueil avec son soutien à la guerre en Ukraine et sa passivité face au sabotage de Nordstream par les Américains.
Depuis la Covid, l’Allemagne est saisie une nouvelle fois par ses vieux démons totalitaires. Une coalition improbable rassemblant les démocrates chrétiens, la gauche souverainiste et anti-immigration de Sahra Wagenknecht et les socio-démocrate,s vient d’élire ministre-président du Land de Thuringe un ancien officier de la Stasi - la sinistre police politique de l’Allemagne de l’Est qui n’avait rien à envier à la Gestapo nazie - afin d’éviter l’arrivée de l’AfD à des postes ministériels dans ce Land…
Personne ne décrit mieux ce qui est train de se passer outre-Rhin qu’Eugyppius, philologue allemand qui a préféré quitter la recherche pour écrire.
Cette coalition "mûre" (la baie, ndlr, parce que noire, rouge et violette) est la construction politique la plus absurde que la République fédérale ait jamais connue. Elle n'a pas été créée parce que les électeurs souhaitaient un gouvernement "mûre", ni parce qu'une telle coalition relèverait du pragmatisme, et encore moins parce que les partis la formant auraient quelque chose en commun. Le seul but de cette coalition "mûre" est d'empêcher Alternative für Deutschland d'accéder au pouvoir. L’AfD est sorti des élections de septembre de loin comme le premier parti de Thuringe, remportant 32 des 88 sièges. Il n'est pas facile de gouverner en blackboulant un parti qui détient une telle force, mais il faut le faire, car permettre à l'AfD, en tant que vainqueur clair des élections, de former son propre coalition pour gouverner serait antidémocratique…
L’AfD, ce parti qu’on nous présente comme d’extrême-droite, alors qu’il n’est somme toute que la coagulation au centre et à droite de tous les mécontents des politiques d’Angela Merkel continuées par Olaf Scholz.
Lire Eugyppius, toujours lui, interviewé par French Invaders, explique tout cela mieux que nous ne saurons jamais le faire.
Curieux comme les mêmes méthodes sont utilisées de partout en Europe pour ostraciser, au nom de la démocratie, une part très importante si ce n’est majoritaire de l’électorat qui ose affirmer par la voie des urnes son opposition aux politiques néolibérales, à la mondialisation, à l’UE voire même à l’Otan - donc aux élites euro-atlantistes.
En Allemagne comme France, les pouvoirs en place s’assoient allégrement sur le verdict des urnes par de basses manœuvres donnant lieu au mariage de la carpe et du lapin - ce qui illustre bien que la carpe et le lapin ont le même intérêt. Celui de rester au pouvoir puisque toute alternance ne peut pas donner lieu à un changement de cap, et n’est donc que du mauvais théâtre.
En ne nommant pas un premier ministre du NPF arrivé en tête lors des dernières législatives qu’il a lui-même provoquées, Emmanuel Macron a passé par pertes et profits la décision des Français. A moins qu’il n’eût dû nommer à Matignon un membre du RN qui dispose du plus grand groupe politique à l’Assemblée. En choisissant Michel Barnier puis, une fois ce dernier censuré, François Bayrou - qui a promptement pris de la décision de parler à tout le monde sauf LFI et le RN, soit 50% de l’électorat français - il ne fait que prolonger et aggraver une crise institutionnelle dont il est le responsable, ce afin de lui-même durer.
L’AfD est-il un parti “d’extrême-droite”? La réponse est non. Pas d’un point de vue idéologique. La plupart de ses cadres et de son électorat proviennent de l’aile conservatrice de la CDU et de certains ordo-libéraux durs opposé aux politiques d’Angela Merkel. Notez que l’AfD fait des scores nettement moins importants en Bavière que dans les autres Länder, parce que le pendant bavarois de la CDU, la CSU, est plus conservateur, plus opposé à l’immigration de masse et plus eurosceptique, voire anti monnaie unique.
La co-présidente de l’AfD et cheffe de son groupe parlementaire au Bundestag, Alice Weidel, est docteur en économie et spécialiste de la Chine, où elle a vécu six ans. Ancienne de Goldman Sachs et d’Allianz Investors, elle est lesbienne et partage sa vie avec sa compagne d’origine sri-lankaise. Ce couple homosexuel a deux enfants. Cette femme coche décidément toutes les cases de l’extrême droite : inculte, raciste, homophobe etc… (c’est ironique).
Elle a déclaré en 2017, année de son élection au Bundestag, citée par Le Figaro:
“Je viens d’un petit village qui a été submergé par une immigration musulmane. J’ai entendu à l’école ou à la piscine des insultes parce que j’étais une jeune Allemande. J’ai vu se développer des zones de non-droit pour les femmes et c’est de pire en pire. [Il y a en Allemagne] des no-go areas où ma compagne et moi ne pouvons plus aller. C’est aussi une question pour les droits de femmes en général. Notre Constitution est claire en ce qui concerne l’égalité des sexes. Mais dans l’islam, dans la charia, les hommes et les femmes ne sont pas égaux. Je n’en veux pas dans notre pays.”
Sept ans plus tard, le 19 novembre 2024, Barbara Slowikv, la cheffe de la police de Berlin, a déconseillé dans les colonnes du Berliner Zeitung aux juifs et aux homosexuels de se rendre dans certains quartiers de la capitale… Elle l’a fait dans les termes suivants (imaginez un instant un préfet de police s’exprimant de la sorte en France) :
“Je ne diffamerai aucun groupe de personnes ici. Malheureusement, il existe certains quartiers dans lesquels vivent une majorité de personnes d’origine arabe qui ont également de la sympathie pour les groupes terroristes.”
La réalité, quelle avanie.
Enfin, il y a la cascade d’Elon Musk qui a trouvé malin d’écrire sur X que seul l’AfD pourra sauver l’Allemagne, alors que Trump a le même jour menacé l’Union européenne de droits de douanes punitifs si elle ne réduisait pas son déficit commercial avec les USA, en lui achetant notamment du pétrole et du gaz. Panique à Berlin, dans le reste des capitales européennes et au sein des institutions européennes.
Nier la réalité ne l’a jamais fait disparaître. Les idéologues techno-laquais au pouvoir en Europe ont pu s’y maintenir jusqu’à présent parce que les Américains qui les y avaient mis considéraient qu’ils devaient y rester. Avec l’élection de Trump, il n’est pas dit que ce soit encore le cas.
Enfin, il y a la sainte terreur qu’inspirent aux pouvoirs en place les réseaux sociaux. Ils permettent de nouvelles formes d’organisation des citoyens extrêmement efficaces pour manifester leur désaccord et rendre comptables de leurs actes en temps quasi réel ceux qui les gouvernent et qui détenaient jusqu’à il y a peu le monopole de la parole.
Les gilets jaunes furent le premier exemple. Un autre vient surgir aux USA où a été rejetée sous la pression populaire, qui s’en est saisie sur X, la loi budgétaire spéciale de 1547 pages permettant de ne pas fermer les administrations fédérales, loi qui n’a été communiquée aux députés et rendue publique que 48 heures avant la date butoir du vote et qui contenait tout et n’importe quoi afin d’assurer que rien ne change au sein de l’Etat fédéral durant le second mandat de Trump.
Les pouvoirs en place sont terrorisés par l’intelligence collective, parce que la vérité s’établit par un processus social de plus en plus rapide. Dur aujourd’hui de mentir.
Très bel article. Je vous ai connu suite à la parution de la traduction en français du texte de cet (ancien) universitaire Allemand. Nous sommes loin ici de la manipulation intellectuelle entreprise par les médias de grand chemin auprès du grand public prêt à tout croire de prime abord. Merci au passage à Renaud Beauchard pour m'avoir amené sur votre chemin internet à tous les deux.