[ Flash] Aurélien Rousseau et les vaccins : l'autre effet secondaire
La Cour de justice de la République a été saisie après les propos du ministre de la santé sur l'absence d'effets indésirables des vaccins. Aurélien Rousseau remet une dose.
Le ministre de la santé pris en flagrant délit de mensonge sur France inter, L'Eclaireur vous en avait parlé. L'article est à lire ici. Aurélien Rousseau avait le plus tranquillement du monde déclaré les nouveaux vaccins “efficaces” et la vaccination dénuée de tout effet secondaire. France Soir, - vous savez le média “comploplo” qui a fait condamner Le Monde pour dénigrement à 40 000 euros de dommages et intérêts, a décidé avec le professeur Perronne de porter l'épisode devant la justice.
Le média et le médecin ont donc porté plainte devant la Cour de justice de la République (CJR) contre Aurélien Rousseau, au motif de "propos mensongers" pour “tentative d’escroquerie au consentement à la vaccination”. Au vu de l’embouteillage ministériel dans l’antichambre de la CJR et du peu de réponses officielles à certaines demandes (le statut vaccinal des personnes décédées ou la suite attendue aux travaux de l’Opecst quant aux effets indésirables des vaccins), on peut raisonnablement penser que l’initiative se perdra dans les couloirs.
Car le nom d’Aurélien Rousseau vient allonger la liste des ministres de la santé qui, pour la gestion sanitaire de la crise Covid, pourraient être traduits devant cette cour d'exception (promise à disparition depuis 2012, dernier promesse en date, celle d’Emmanuel Macron) que le monde entier nous envie. Rappelons que la CJR juge les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions. Et qu’ils sont jugés pour ainsi dire par leurs pairs, la CJR étant composée de quinze juges parmi lesquels siègent six députés et six sénateurs.
Cette cour de justice n’étant pas très rapide et - certains l’affirment - complaisante, on n'a pas de nouvelles du cas d’Agnès Buzyn – hors tournée promo de son livre dans les médias. Mise en examen, l'ex-ministre de la Santé a finalement obtenu le statut de témoin assisté avant de poser un lapin aux juges de la CJR, refusant de se rendre à une nouvelle convocation. Aux dernières nouvelles, aucun gendarme n'est venu la chercher. Quant à Olivier Véran, son successeur, il n’a manifestement pas (encore ?) été entendu. Aux dernières nouvelles, en mai dernier, l’information judiciaire ouverte pour “abstention volontaire de combattre un sinistre dangereux et mise en danger de la vie d’autrui” suivait toujours son cours.
En attendant, l’actuel ministre de la santé a remis une dose. Après la plainte de France soir, Aurélien Rousseau s’est fendu d’un nouveau tweet. “Le Pr. Perronne et France Soir m’attaquent devant la CJR. Le motif (si je comprends bien) : avoir dit que les vaccins à ARN messager contre le Covid sont sûrs et efficaces… Que dire ?, sinon que les vaccins à ARNm sont sûrs, efficaces et essentiels pour protéger les + fragiles”.
Donc, soit le ministre ne comprend rien. Soit… non, on n’osera pas. Car ce que vise la plainte c’est bien l’affirmation de l’absence de tout effet secondaire, et ce le jour du lancement de la campagne vaccinale automnale. Rappelons que l’Opecst avait regretté que la communication institutionnelle en faveur de la vaccination ait pris le pas sur celle sur les effets indésirables.
Effets indésirables reconnus depuis longtemps, par la pharmaco-vigilance, par les laboratoires eux-mêmes, qui l’ont consigné dans leurs études et sur leurs notices. Par l’ASNM aussi qui dans son dernier point de situation sur la surveillance des vaccins, a comptabilisé 193 934 cas d'effets indésirables depuis le début de la campagne de vaccination, dont 25 % cas graves. Un point de détail.
A moins que ce ne soit une erreur d’éléments de langage de la part du ministre comme s’en est amusé le statisticien Pierre Caillot (encore un complotiste…) à l’antenne de Sud Radio (radio complotiste ?). Et que par effets secondaires Aurélien Rousseau n’a pas tant voulu parler des effets indésirables (les premiers effets de la vaccination) que des bénéfices de la vaccination (les seconds effets) … soit la protection et la non-transmission du virus. Auquel cas, en effet, on peut affirmer que la vaccination n’a pas eu d’effet secondaire…
L'Arcom va-t-elle s'en mêler ?
L’heure des comptes a-t-elle ou va-t-elle sonner (et pas que pour le ministre ) ? Car à l’antenne de la radio de service public, le ministre n’avait nullement été contredit, ou même questionné ou repris, quant à ses affirmations, par Léa Salamé. Rappelons qu'en août dernier, le Conseil d'Etat a validé la sanction de l’Arcom (l'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ex-CSA) contre CNews pour une interview du professeur Perronne, ce dernier n’ayant pas été contredit sur certaines affirmations.
En Suisse, la télévision suisse romande (RTS) a en septembre été sanctionnée par le tribunal fédéral après un de ses reportages sur la Covid – qui donnait principalement la parole aux partisans des mesures – diffusé deux semaines avant le référendum sur la "loi Covid" et violant le principe de neutralité. Mais on est en Suisse, pas en France.