[ Humeur ] Surchauffe sur le climat
C'est l'été et il y a surchauffe en France. Dans les esprits. Et ce n'est pas la faute à la canicule ni aux feux de forêts.
A chaque poussée des températures, peu importe quelle région est touchée et combien de temps la poussée dure, on y a droit. Le réchauffement climatique est bel et bien érigé en vérité absolue. Et tant pis si le constat relève de la “simple” météorologie.
La question n’est pas dans ce billet de trancher la question du réchauffement/changement/dérèglement climatique. Un article, un dossier n’y suffirait pas. Le problème est que ce sujet ne laisse la place à aucune nuance ou critique, sauf à être classé dans la case “complotiste” (la Covid a été un autre exemple magistral).
Le 25 juillet, on a ainsi appris, relayé un peu partout dans les médias en cette période où l’information/communication qui alimente les agendas des rédactions tourne au ralenti, que les vagues de chaleur sont plus ou moins corrélées au réchauffement. On vous le résume vite fait : plus le fond de l’air est chaud, plus on a chaud. Bon.
Quoique. Relayant l’étude du World Weather Attribution, une ONG dont la raison d'être est de relier les événements météo au réchauffement climatique et dont on voit mal quelle autre conclusion elle aurait pu tirer, France Info y va avec des pincettes. Sait-on jamais. “Les vagues de chaleur dans l'hémisphère nord auraient été "presque impossibles" sans le réchauffement climatique d'origine humaine”. Notez l’usage du conditionnel et du “presque”. C’est “presque” une information en somme.
Le réchauffement climatique, c’est bien pratique. Facile à traiter surtout quand on fait dans la rengaine ours polaires (à l’international) ou glaciers alpins qui fondent (privilège du national) sans trop aller chercher plus loin. On peut lui faire endosser à peu près tout ce que l’on veut. Tenez, les allergies par exemple. “Réchauffement climatique : demain, tous allergiques ?”, s’échauffait Marianne le 22 juillet. Variante du conditionnel de France Info, Marianne met un point d’interrogation… Mais en oubliant tous les autres paramètres susceptibles d’influer sur une pathologie qu’on est bien en peine de mesurer précisément.
On ne dit pas que la hausse des températures qui provoque une floraison et une pollinisation plus précoces et un allongement des saisons polliniques et que l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, qui accroît la production de pollen, n’y sont pour rien. Mais que d’autres paramètres sont passés sous le boisseau. On va donc passer pour les méchants anti-écolos de service. En plus d’être climato-sceptiques/réalistes.
Car oui, la végétalisation en ville et encore plus le fauchage tardif qui entrainent la multiplication et la dissémination des graminées, font sûrement du bien à la biodiversité. Moins à l’homme qui manifestement a de plus en plus de mal à s’adapter. Ça, on vous le dit moins. Parfois, on peut trouver cette question traitée, dans une obscure rubrique, “jardinage” du Monde par exemple.
A lire également : La vraie fausse baisse du débit du Rhône - Non, le Rhône ne va pas perdre un tiers de son débit d'ici 2055. Ou comment d'une situation locale et surtout saisonnière, qui mérite certes de s'y attarder, les médias en ont fait une généralité.
Ce n’est donc pas tant la question du réchauffement climatique qui gêne que le sujet soit érigé en dogme. Et de façon très monolithique. Pourquoi ne jamais parler des bénéfices du réchauffement climatique, sur la santé notamment puisqu’on meurt bien davantage de froid que de chaud ?
Ce n’est pas tant la question du réchauffement climatique qui gêne que le blocage de toute possibilité de controverse. Ainsi voit-on des députés qui ont dans l’idée d’une loi pour réprimer le climato-scepticisme dans les médias. Comment expliquer autrement la mise au placard, médiatique sauf à être traité de complotistes, de scientifiques de renom ? Prenez le prix Nobel de physique 2022. En France, seule Valeurs actuelles en a parlé. Pendant que John Clauser faisait ouvertement part de ses doutes (comme 130 autres scientifiques renommés décomptés à ce jour), les autres médias se sont tous concentrés à relayer les actions d’activistes climatiques qui, fait du hasard, se tenaient en même temps.
“Le narratif commun sur le changement climatique constitue une dangereuse corruption de la science qui menace l’économie mondiale et le bien-être de milliards de personnes, souligne le prix Nobel de physique. Une science climatique mal orientée s’est métastasée en une pseudoscience journalistique massive. À son tour, celle-ci s’est faite bouc émissaire de quantité de maux qui n’ont aucun rapport”.
Depuis John Clauser a été mis au ban. C’est vrai que ce n’est pas un spécialiste du climat. Judith Curry (mais qui a entendu parler en France de la climatologue américaine ?), si. A Guy Sorman dans Le Point, elle résumait assez bien l’état d’esprit ambiant.
“L’indépendance d’esprit et la climatologie sont devenus incompatibles”. La climatologie est devenue un parti politique de tendance totalitaire. On y est pour ou contre le réchauffement par le dioxyde de carbone, sans nuance. Si l’on exprime le moindre scepticisme, on est taxé de négationniste, vassal de Trump, quasi fasciste et mis au ban de la communauté scientifique”.
C’est que la recherche scientifique en matière de changement climatique ne se construit pas et ne se nourrit pas de doutes. Et encore moins de remises en question. “Il me revient en mémoire une conversation, en 2005, avec Rajendra Pachauri, un ingénieur des chemins de fer indiens reconverti dans la climatologie et directeur du Giec, Prix Nobel de la paix en 2007, fait part Judith Curry à Guy Sorman. Pachauri m’avoua sans vergogne qu’il ne recrutait pour l’Onu que des climatologues convaincus par la cause du dioxyde de carbone, à l’exclusion de tous les autres”.