Kosovo à veau l'eau
Les tensions entre la Serbie et le Kosovo? Rien à voir avec les actions du département d'Etat américain et la guerre en Ukraine... Déjà en 1999, l'Occident avait fait fi des bons offices de la Russie.
La presse en parle peu, mais c’est tendu dans les Balkans. Nous republions notre édito du 1er août 2022.
Un petit télégraphiste de l’Institut Montaigne répercute le tweet de Petrit Selimi, ancien ministre des Affaires étrangères du Kosovo, pays croupion dont on doit l’existence à une brillante opération de l’Otan ayant consisté à bombarder les infrastructures civiles en Serbie pour forcer à un changement de régime. Agression militaire effectuée sans mandat de l’ONU pour les sempiternelles et fallacieuses raisons “humanitaires”, et lors de laquelle on avait déjà pu constater la saturation des médias par des mensonges en tout genre. Le vrai-faux massacre de Racak ne vous rappelle-t-il pas Boutcha ?
Plutôt que la diplomatie et le vrai multilatéralisme, celui qui implique tout le monde et permet de trouver une solution régionale à un problème régional, on avait déjà choisi les bombes en 1999. Cela ne vous rappelle t-il pas l’Ukraine et les accords de Minsk jamais appliqués ?
L’Etat du Kosovo, pays de moins de 2 millions d’habitants, a reçu depuis 1999 plus de 30 milliards d’euros d’aides directes européennes. Soit chaque année l’équivalent de la moitié du budget de l’Etat kosovar, qui en 2022 se monte à 2,75 milliards d’euros. Le salaire mininum y est de 170 euros/mois pour les plus de 35 ans et de 130 euros/mois pour les moins de 35 ans. Où est donc passé tout cet argent ? Déjà en 2012, la Cour des comptes européenne se posait la question. Tout comme elle se posait la même question en 2016 à propos des 11 milliards d’euros alloués à l’Ukraine depuis 2014.
Petrit Selimi est un comparse de très longue date de Hashim Thaci, dirigeant de l’UCK, l’armée de libération du Kosovo, et ancien président du Kosovo, aujourd’hui en attente de son procès pour “crimes contre l'humanité et crimes de guerre, y compris meurtre, disparition forcée de personnes, persécution et torture”. Plus d’une centaine de chefs d’accusation en tout. Massacres de civils, prélèvement et trafic d’organes sur des prisonniers serbes exécutés à cet effet (oui, Bernard Kouchner, la “maison jaune” a bien existé) etc.
Avant d’œuvrer aux affaires étrangères du Kosovo, Petrit Selimi fut le directeur de la Fondation Soros au Kosovo - coïncidence - et depuis son départ suite à l’inculpation de Thaci, il est le directeur de la “Millenium Foundation Kosovo”, la fondation qui est chargée de mettre en œuvre les programmes financés par l’État fédéral américain - encore une coïncidence - par le truchement de la “Millenium Challenge Corporation”, une entité indépendante du département d’Etat et de USAID (l’agence pour le développement international américaine).
Un agent de longue date des Américains jette de l’huile sur le feu lors d’un regain de tension entre le Kosovo et la Serbie, alors que c’est bien le gouvernement du Kosovo qui a déployé des forces spéciales dans les zones majoritairement serbes et à la frontière…
Que cela survienne après la visite au Kosovo du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, est une nouvelle coïncidence.