[ Microélectronique ] Marché aux puces
En Isère, le gouvernement octroie une aide d'Etat inédite. Les modalités du partenariat entre STMicro et GlobalFoundries, détenu par le deuxième fonds d'Etat émirati, restent obscures.
Combien l’américain GlobalFoundries, détenu par le fonds souverain d'Abu Dhabi, Mubadala Investment Co, va toucher d’aides de l’Etat français en nouant un partenariat avec le franco-italien STMicroelectronics ?
Un an après l’annonce en grandes pompes par Emmanuel Macron de cet accord visant à doubler la production de plaquettes de 300 nanomètres en Isère – la plus grande taille demandée par le marché des puces microélectroniques – c’est toujours le grand flou.
Si le montant global du projet a été significativement revu à la hausse sans plus d’explications (7,5 milliards d’euros aujourd’hui contre 5,7 milliards il y a un an alors que l’objectif de production reste le même : 620 000 plaquettes par an), si l’aide d’Etat s’est proportionnellement envolée, de 2,3 à 2,9 milliards d’euros, on ne sait toujours rien de sa ventilation entre les deux partenaires.
Ce n’est pas faute de le demander. Depuis un an, face à nos questions, Bercy d’un côté et Bruxelles de l’autre se renvoient la balle, pour finalement ne plus rien dire du tout. Et il aura fallu neuf mois à la Commission européenne pour qu’elle donne son feu vert à une aide d’Etat dont le niveau est inédit en France.
Il y a un an, on se rappelle combien il avait fallu tirer les vers du nez de l’Elysée pour connaitre le montant de la subvention. Combien le personnel de STMicro et ses représentants tout comme le comité de filière avaient été mis dans la plus totale ignorance du projet. L’Eclaireur en avait longuement parlé dans un article à relire ici.
Les modalités de ce partenariat, obtenu à l’arrachée dans la guerre que se livrent l’Europe – et à l’intérieur de l’Europe les Etats entre eux – et les Etats-Unis à coups de Chips Act interposés pour tenter de contrer une suprématie asiatique bien installée, restent obscurs. Même si la proximité entre la France et le deuxième fonds d'investissement d'Abu Dhabi n’est pas nouvelle.
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