[ Transports ] A Grenoble, le câble fantôme
Tel le monorail des Simpsons, le projet de transport par câble de Grenoble tourne en rond et à grand frais. En France, ce n'est pas le premier...
C’est le projet dont personne ne veut parler. Et le projet que ses promoteurs aimeraient bien faire oublier. A Grenoble, le téléphérique urbain a disparu des radars. La dernière fois que l’on en a entendu parler, c’était lorsque l’autorité environnementale s’était prononcée sur le dossier. Et ce n’était pas vraiment pour féliciter.
Depuis, c’est profil bas. Au syndicat des mobilités, son principal instigateur avec la Métropole de Grenoble, on ne pipe plus un mot sur le sujet, ni dans la presse, ni dans ce qui devrait tenir lieu d’hémicycle dédié aux débats.
Le silence radio à plus de 100 millions d’euros, c’est osé. Mais ce qui parait encore plus osé, c’est la capacité de l’équipement, passablement limité (600 personnes/heure dans un premier temps, un max de 1 500/heure à terme, chiffres au doigt mouillé). Rapporté au nombre de passagers transportés, le téléphérique est plus cher qu’un métro souterrain. Ce qui est osé aussi, c’est le tracé emprunté par le téléphérique. En caricaturant à peine, le câble part de nulle part pour arriver nulle part, et encore moins sur un parking-relais.
“On part de Fontaine pour aller sur Sassenage, le survol direct n’étant pas possible, on fait une gare qui ne sert à rien mais seulement d’angle. De Sassenage, on rejoint le terminus du tram B. Mais sur la trajectoire, il y a le périmètre du Synchrotron, interdit de survol, donc on refait un angle. La gare ne sert à rien d’autre non plus. Elle est au milieu de rien mais elle est obligatoire pour rejoindre la ligne de tram. Au final, il n’y a qu’à la Presqu’ïle qu’une gare se justifie”, souligne un de nos interlocuteurs 1.
Aujourd’hui, il semblerait que le câble ait pété, que ses pylônes aient ployés , avec l’espoir que personne n’ait rien vu. Le projet n’apparait pas dans la modification numéro 2 du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI). D’après nos informations, il aurait dû. Et d’enquête publique, dernière ligne droite avant que le préfet ne donne son feu vert au projet, il n’en est visiblement toujours pas question.
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