[ Flash ] Groupe Avec, le déni continue
Dans une note de service, le directeur général du groupe hospitalier mutualiste de Grenoble montre qu'il n'a toujours pas compris la situation - ou bien qu'il est un bon petit soldat.
La mise sous administration provisoire signifie que le”groupe” Avec - qui n’existe pas - et les deux mutuelles présidées par Bernard Bensaïd qui se sont substituées à Adrea et aux Mutuelles de France de l’Isère ne gèrent plus l’Union de gestion mutualiste du groupe hospitalier mutualiste grenoblois (GHM). Toutes les décisions seront prises par les mandataires nommés par le tribunal judiciaire de Grenoble, ce dans le seul intérêt du GHM. Ces administrateurs ont également pouvoir d’ester en justice et se porter partie civile, ce qu’il ne manqueront pas de faire afin de recouvrer les créances détenues par le GHM sur les sociétés de Bernard Bensaïd. Pour mémoire, notre analyse ci-après.
Cet article revêt un intérêt public, nous le laissons donc en accès libre.
Il est le résultat d’une enquête d’une quinzaine d’épisodes parus à ce jour, un travail débuté il y a près d’un an et qui se poursuit encore. Afin de garantir sa totale liberté et son indépendance, L’Eclaireur a fait le choix de ne pas faire appel à la publicité pas plus qu’au financement participatif, ni à aucune aide publique ou privée. Nos informations, notre liberté et notre indépendance ont un coût : celui de vos abonnements, libres ou payants.
Pascal Bonafini, le directeur général du GHM nommé par Bernard Bensaïd, a cette phrase amusante : “Pour autant les liens capitalistiques entre l’UMG-GHM et le groupe Avec ne sont pas remis en cause à ce stade”. Le directeur général d’un établissement mutualiste de cette taille ne sait-il pas qu’une mutuelle n’a pas de capital social ? Une mutuelle est une société de personnes, donc la société de personne. Elle n’est la propriété de personne. Le “groupe” Avec dont l’UGM-GHM ne fait pas partie, ne peut donc pas être actionnaire de l’UGM-GHM, qui reste une entité indépendante.
Les seuls liens qui unissent la société anonyme Avec et le GHM sont des conventions de service qui ont déjà été annulées par la justice une fois et sont à la source de la mise en examen de Bernard Bensaïd pour prise illégale d’intérêts. Les conventions de prêt entre le GHM et la mutuelle Doctocare au bénéfice de la société Avec sont elles le fondement de sa mise en examen pour détournement de fonds publics.
La situation financière de l’UGM-GHM n’est pas bonne, d’où la mise sous administration provisoire. La situation de l’ensemble des établissements de santé gérés par le “groupe Avec” est catastrophique. C’est ce qu’il ressort du document interne que nous avons publié.
Prenons par exemple l’hôpital des Jockey à Chantilly, un établissement privé de santé d’intérêt collectif comme le GHM. On apprend dans Oise Hebdo que cet établissement géré par une association s’est tourné en 2018 vers le “groupe” Avec afin de poursuivre son plan de continuation d’activités prononcé dans le cadre de son redressement judiciaire de 2013. C’est Anne Boquet, préfet hors cadre, qui a remplacé Bernard Bensaïd à la présidence de l’association en avril 2017. Mme Bocquet est également la présidente du comité de mission de la société Avec SA.
Aujourd’hui, ce sont 14 millions de dettes qui criblent l’association, dettes que les collectivités locales se proposent d’apurer en rachetant les bâtiments à l’association pour les lui louer, afin de maintenir les plus de 200 emplois et l’offre de soins dans le territoire.
La question qui va vite se poser est de savoir qui est le propriétaire des murs : l’association ou bien une SCI dont l’association est actionnaire selon un montage comparable à celui qui a présidé au rachat des murs de l’Ehpad La maison des roses à Valenciennes par l’AMAPA ?