Eric Piolle en stage, pas de DSA pour les USA, hold-up à l'italienne... L'info sous les radars
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Maire-Antoinette, sors de ce corps !
Entendez-nous bien : nous n'avons rien contre la formation continue ou les stages de remise à niveau. Bien au contraire.
Mais cette vogue des "stages" à seules fins de communication politique nous laisse perplexes. Gabriel Attal qui n'a jamais connu que l'école alsacienne va s'immerger dans l'école publique et Eric Piolle va travailler un mois dans un Ehpad puis un mois dans un centre de tri des ordures ménagères. Et pendant ce temps-là, la ville de Grenoble dont la gestion laisse à désirer, sera gérée en affaires courantes "par ses équipes".
A quand le stage ouvrier pour Emmanuel Macron ?
Tout cela possède forte réminiscence de Marie-Antoinette jouant à la fermière dans le hameau de la Reine à Versailles, parfaite reproduction d'un hameau normand (qui a été rénové en 2020 par la maison Dior - LVMH, Bernard Arnault - pour 6 millions d'euros).
Quelqu'un peut-il nous rappeler où Marie-Antoinette a fini ? Comment ? Sur l'échafaud ? Ah...
Malade pas imaginaire
Deux ans après son ouverture, l'hôpital de Voiron a été officiellement inauguré. A deux jours du couper officiel de ruban (ce 14 septembre à 18 heures), on ne savait si le ministre de la Santé serait de la partie mais on avait comme un doute. De fait, l'inauguration fait sacrement tâche dans le paysage sanitaire dévasté et dont l'hôpital de Voiron est un des premiers témoins.
L'hôpital de Voiron, dont la fusion avec le CHU de Grenoble est loin, très loin d'avoir épongé tous les maux, a été un des premiers en France à plonger ses urgences dans un coma profond la nuit. Le service a commencé à fermer ses portes aux patients passé 20 heures en novembre 2021. Depuis juin 2022, c'est systématique. Toutes les nuits. A tel point que le mode de gestion, d'abord qualifié de "dégradé" puis d'"adapté" (admirez l'acrobatie cent pour cent sémantique),relève désormais du fonctionnement courant. A Voiron mais aussi désormais un peu partout en France.
Comme partout, il manque du personnel, aides-soignants, infirmiers, médecins. Dans les services, passées les clopinettes du Ségur, rien de nouveau. Bref, depuis cinq ans, la situation ne s'est non seulement pas arrangée mais elle s'est dégradée. Les quelques infirmières ne restent pas, et désertent même la profession. Non plus après quinze ans de forçat mais cinq ans désormais...
Résultat ? A Voiron, les autorités sanitaires et politiques vont donc inaugurer un hôpital à moitié vide. Là, sur les dix blocs opératoires, cinq tournent. Faute de personnel mais pas seulement. Car l'hôpital a été construit, 100 millions d'euros une broutille, sur les bases d'un partenariat avec le privé. Initialement, ce partenariat était même prévu dès la construction du bâtiment via un groupement de coopération sanitaire. La clinique de Chartreuse, qui venait d'être rachetée par le groupe hospitalier mutualiste, devait participer à hauteur de 14 %. Las, le partenariat a capoté et l'Agence régionale de santé a dû sortir la rallonge qui manquait : 30 millions d'euros. Le partenariat sanitaire n'a pas plus tenu de la sorte que de la clinique privée, désormais entre les mains du groupe Avec en plus que fâcheuse posture, plus personne n'en entend parler.
C'est sur ces bases, savamment construites (ou plutôt déconstruites) que le nouvel hôpital de Voiron, attendu depuis vingt ans, est allé sabrer le champagne et sortir les petits fours. Du plus mauvais effet a alerté la CGT qui a décidé de boycotter la petite sauterie, non sans avoir dit depuis plusieurs mois tout le bien qu'elle pensait de ce moment festif...
Haski en orbite
La question se pose de savoir si certains émargeant grassement depuis des années comme journalistes dans l'audiovisuel public ne devraient pas aller planter des choux à leurs propres frais.
Ah l'énorme infox d'Elon Musk bloquant Starlink pour empêcher une opération ukrainienne visant à couler à l'aide de drones sous-marins l'ensemble de la flotte de la mer Noire.
Starlink n'a jamais desservi la mer Noire et la Crimée à cause des sanctions américaines contre la Russie ! Elon Musk n'a donc rien bloqué du tout. L'auteur de sa biographie non-autorisée, Walter Isaacson, qui est à l'origine de cette infox, a dû en convenir.
Si jamais la flotte russe de Sébastopol avait été coulée, il se serait agi d'une attaque menaçant les intérêts fondamentaux de la Russie. Cela aurait provoqué une riposte nucléaire russe, Kiev aurait été vitrifiée. Et peut-être une autre capitale européenne comme Londres, Berlin ou Paris, histoire de faire bonne mesure.
Starlink est une infrastructure civile et privée de communication de données qui fonctionne avec une constellation de satellites à basse orbite synchronisée par des stations terrestres. Si la flotte russe de la mer Noire avait été attaquée en utilisant Starlink comme moyen de communication, alors les Russes, qui en ont les moyens, auraient détruit les satellites - ce qui aurait privé d'internet satellitaire à haute débit bon marché le reste de planète, qui en a besoin...
Pierre Haski, journaliste de France Inter qu'on nous présente comme un spécialiste de la géopolitique et qui est en sus est président de Reporters sans frontières, ne comprend décidément rien à rien. Elon Musk ne joue qu'un rôle géopolitique mineur et ne dispose pas d'une puissance sans contrôle. Starlink n'a pas pour mission de constituer le backbone du réseau de communication militaire ukrainien ou de n'importe quel autre pays. Les armées américaine, russe, chinoise, française, anglaise, indienne, pakistanaise etc. possèdent leur propre infrastructure de communication satellite afin d'être totalement indépendantes des infrastructures civiles.
Au nom de quoi Elon Musk aurait-il dû activer Starlink sur la Crimée sur simple injonction des Ukrainiens pour qu'ils détruisent la flotte russe ? Elon Musk a tout simplement évité l'escalade nucléaire en circonvenant l'usage de Starlink à fins militaires. Starlink n'a pas été réquisitionné par la Maison Blanche. Si la demande en avait émané, Elon Musk a confirmé qu'il y aurait répondu favorablement.
Elon Musk a fourni gratuitement, sans marché public ni contrat, des terminaux à l'Ukraine pour éviter qu'elle soit coupée d'internet, pour un usage civil. Charité mal ordonnée finit toujours par se payer.
La grande attaque du train d’or
Si vous en doutiez encore, vous avez la réponse. L'ouverture à la concurrence, c'est bien la privatisation des profits et la socialisation des pertes.
On vous en avait déjà parlé là. Lire également notre analyse quant à la situation du fret ferroviaire.
Si la commission européenne est obsédée par la France, c'est pour deux raisons. La première est qu'elle est, tel le IVe Reich, conglomérat de fonctionnaires non-élus dominé sans partage par les Allemands (les Européens du Nord dans leur sillage), qui n'ont de cesse de réduire à néant tous les avantages concurrentiels que possèdent les autres, surtout s'ils sont au Sud. Et puis il s'agit de faire payer aux Français leur choix lors du référendum de 2005, même si leur classe dirigeante a foulé aux pieds ce choix souverain par voie parlementaire en 2009.
La deuxième raison devient évidente en regardant une carte. Imaginez que la France ferme ses frontières au Sud avec l'Italie et l'Espagne, à l'Est avec l'Allemagne et le Luxembourg et au Nord avec la Belgique. Ou bien décide de contrôler temporairement tous les véhicules pénétrant sur son territoire dans le cadre d'une opération anti-drogue. Plus aucune marchandise ne circule sur l'axe Sud-Nord et en une semaine, l'Europe du Nord a faim. Rappelez-vous les étalages vides durant la Covid alors que la circulation n'a jamais été interrompue. L'Europe ferroviaire ne peut passer que par la France – pour les mêmes raisons que le plus gros hub aérien européen est Roissy-Charles de Gaulle. Par conséquent la France ne peut jouir des avantages que lui procurent sa situation géographique, c'est anti-concurrentiel. D'ailleurs Usain Bolt devra courir en trainant derrière lui une gueuse de 50kg lors des JO en 2024. Sinon, c'est anti-concurrentiel.
La France est le cœur de l'Europe. Y transite près de 30% des marchandises échangées dans le marché commun. Ça énerve et surtout terrorise tout le monde, parce que les Français – avec les Italiens – sont le seul peuple capable de renverser la table. Il s'agit donc d'affaiblir, de déposséder la France, de la rendre à jamais dépendante du bon vouloir de Bruxelles, donc de Berlin. Pour ce faire, l'assistance zélée des "élites" françaises est acquise depuis trente ans, assistance qui n'est pas sans rappeler la collaboration économique sous l'Occupation, où elles contribuèrent dans la joie et la bonne humeur au pillage du pays par l'Allemagne nazie, non sans avoir au passage touché leurs petites commissions à l'origine de bien des fortunes actuelles.
Veuillez enfin prendre note que cet accord, qui défie toute logique économique fondée sur l'efficacité, achoppe avec les intentions de réduire les émissions de gaz à effets de serre causées par le transport terrestre...
Voitures électriques : droit dans le mur
On vous le résume vite fait. On annonce la fin des voitures thermiques, sans trop se soucier s'il existe une solution de rechange à peu près viable. On mise tout sur la voiture électrique, sans trop se soucier si on est bien capable d'en produire soi-même – sans parler des raisons qui président à cette décision. Puis, on annonce le lancement d'une enquête pour concurrence déloyale contre les subventions – certes massives – chinoises aux véhicules électriques qui menacent d'inonder le marché, forcément.
On apprend que Bruno Le Maire, déjà auteur d'une redoutable politique de sanctions économiques contre la Russie, n'y est pas pour rien dans la décision de l'Union européenne de mettre au pas les Chinois comme Ursula von Der Leyen l'a annoncé dans son discours sur l'état de l'Union.
Encore une fois, le retour de bâton s'annonce gros comme un camion. Rappelons que la Chine domine le marché de la voiture électrique tous azimuts. Que ce soit en termes d'extraction de métaux et notamment de graphite. Qu'elle est incontournable pour ce qui est du cobalt, du lithium ou du nickel, matières premières essentielles dans la construction des batteries, puisqu'elle seule ou presque en est le raffineur. Qu'elle a pris le contrôle des ressources en lithium, et notamment dans le triangle entre Chili, Bolivie et Argentine où se trouvent plus de la moitié des réserves mondiales. Qu'elle s'impose aussi dans la production des cellules et des batteries, elle qui détient aussi 70 % des capacités de production pour des composants clés comme les cathodes et les anodes.
Et donc tous les projets de megafab dans l'UE annoncés ou lancés à grands coups d'argent public, que ce soit dans les semi-conducteurs ou les batteries pour faire la nique à l'Asie, ne sont rien sans... la Chine.
“ En prévoyant d’interdire les voitures neuves à essence ou diesel d’ici à 2035, l’UE mise gros sur les batteries. Mais elle n’a pas toutes les cartes en main : l’accès aux matières premières, l’attrait pour les investisseurs et les coûts à supporter pourraient lui faire perdre son pari", alertait manifestement un peu vainement la cour des comptes de l'UE dans un rapport dédié aux batteries.
On vous en avait parlé dans un article à relire ICI.
Droit dans le mur ? Nous, on le voit bien venir le moment où la Chine (et peut-être pas qu'elle) va encore plus restreindre ses exportations. Détail : un rapport de l'OCDE paru en avril alertait sur l'augmentation exponentielle des droits à l'exportation de matières premières essentielles. Et notamment de la part de la Chine, l’Inde, l’Argentine, la Russie ou le Kazakhstan.
Hold-up à l’italienne
Les Italiens ont porté au pouvoir Giorgia Meloni notamment sur sa promesse de fermeté en matière d'immigration. C'est tout le contraire qu'ils ont obtenu, oublieux qu'ils furent que Mme Meloni est drivée depuis longtemps par les Américains et notamment l'Aspen Institute, l'un des pires think tanks néolibéraux.
On dirait que "les pouvoirs en place" semblent avoir pris conscience de la fin de la mondialisation précipitée par la guerre en Ukraine qu'ils ont provoquée en voulant "mondialiser" la Russie malgré elle. Catastrophe militaire ayant conduit au désarmenent et au suicide de l'Otan, catastrophe humanitaire ayant conduit à la destruction de l'Ukraine alors que ce conflit était aisé à prévenir – un crime. Catastrophique politique de sanctions qui non seulement a détruit les économies européennes – ce qui mènera à l'implosion de l'UE – mais a également creusé un rift entre l'Europe et le reste du monde.
Les pouvoirs en place mettraient-ils les bouchées doubles? Le ministre français de l'industrie, Roland Lescure, a déclaré le 13 septembre que réindustrialisation ne pourrait pas se faire sans immigration, curieux écho à la tribune "transpartisane" appelant à régulariser les sans-papiers dans les secteurs en tension. Alors qu'appliquer la loi appelle plutôt à poursuivre les employeurs qui exploitent des sans-papiers. Quand un secteur manque de main d'œuvre, la loi du marché veut qu'on augmente les salaires afin d'attirer plus de travailleurs.
Comment peut-on avoir le mot "souveraineté" constamment au bord des lèvres et "dans le même temps" affirmer que la réindustrialisation de la France dépend du phénomène et de la ressource extérieure qu'est l'immigration ? La "réindustrialisation" ne se fera pas du jour au lendemain, pas plus qu'elle ne se fera sans effort de formation et un énorme investissement dans l'éducation. L'industrie du XIXe siècle n'emploie pas des personnes peu ou pas qualifiées. Or c'est le cas de l'écrasante majorité des "migrants" qui nous parviennent, alors que le taux de chômage réél, toute catégories confondues, reste en France supérieur à 12%.
En revanche, dès qu'il s'agit d'asséner des billeversées, comme le fait Thierry Breton en affirmant que l'Europe est le leader des "clean techs" alors que nous sommes totalement dépendants de la Chine pour les matières premières, que nous ne maîtrisons pas la chaîne de valeur et que nous ne disposons pas de la capacité de production idoine, champions du monde !
Il est frappant de constater qu'aujourd'hui, de partout en Europe, les peuples très majoritairement veulent voir cesser l'immigration incontrôlée, que partout le même débat fait rage. En France, cela fait plus de 15 ans que plus de 70% des français ne veulent plus d'immigration. De 2005 à 2022, la population française s'est accrue de 5 millions de son seul fait.
Notre propos n'est pas d'argumenter pour ou contre l'immigration, mais de savoir combien de temps encore le "bloc mondialiste" allant de LFI (idiots utiles du capitalisme qu'ils prétendent combattre) à LR en passant par le PS, EELV, le MoDem et la Macronie va pouvoir continuer à imposer ce que les Français refusent sans causer de troubles civils plus graves que les émeutes?
Veuillez noter que l'étude flash de l'Inspection générale de l'administration du ministère de l'intérieur et de l'inspection générale de la justice , qui pointe l'ultra-violence du désœuvrement – le gouvernement a tout fait pour la passer sous le boisseau – a bien été intégrée par tout le monde. La préfecture de police de Paris y est citée : "une grande majorité des émeutiers interpellés sont des individus de nationalité française, mais d'originaires de l'immigration principalement du Maghreb et d'Afrique subsaharienne".
Six mille migrants qui débarquent à Lampedusa en 24 heures sans que personne n'ait rien vu en mer ? C'est impossible.
Pas de DSA pour les USA
La cour d'appel du 5e circuit a rendu il y a une semaine l'injonction suivante contre l'administration Biden :
"Les défendeurs (La Maison Blanche, le FBI, le ministère de la santé et quatre autres agences fédérales, ndlr), ainsi que leurs employés et agents, ne doivent prendre aucune mesure, formelle ou informelle, directement ou indirectement, pour contraindre ou encourager les sociétés de médias sociaux à supprimer, effacer, ou réduire l'audience, y compris en modifiant leurs algorithmes, des publications sur les réseaux sociaux, contenus protégés par la liberté d'expressoin. Cela inclut, sans toutefois s'y limiter, obliger les plateformes à agir, par exemple en laissant entendre qu'une certaine forme de sanction suivra le non-respect de toute demande, ou en supervisant, dirigeant ou contrôlant de manière délibérée le processus de décision des sociétés de médias sociaux."
En clair, les juges américains interdisent formellement qu'un texte scélérat comme le "Digital Services Act" (DSA) puisse voir le jour.
L'administration Biden, décidément peuplée d'imbéciles, a décidé de porter l'affaire devant la Cour suprême, où elle subira une défaite cuisante. Comme avec la Covid, comme avec l'Ukraine. Ça ne marche pas? Plus de doses. Le jugement qui, il y a peu de doute, rappellera que la liberté d'expression est totale aux USA, s'appliquera alors à l'ensemble de l'Etat fédéral.
Le silence de mort de l'ensemble des médias mainstream européens sur cette affaire ne présage pas bien. Ou plutôt reflète la réalité de ce qu'ils sont : de simples instruments de pouvoir, et non plus des contrepouvoirs, donc plus des médias.
Thierry Breton et Emmanuel Macron (n'oublions pas que le DSA est la ressucée de la loi Avia censurée par le Conseil constitutionnel) commencent à passer pour ce qu'ils sont : des néofascistes. Gageons que l'infamie qu'est le DSA sera attaqué en justice, soit sous la forme de ses transpositions dans les législations nationales, soit devant les cours suprationales que sont la CJUE et la CEDH.
Et des députés Macronistes ont présenté des amendement prévoyant l'interdiction des VPN, l'imposition de permis cyber et de limites d'âge...Pire qu'en Chine.