Vagues de froid; Attal le squatteur; Câble et bulles (validé par les médias); Les ravages de la drogue
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"Vagues de froid en France", on se calme...
C'est l'hiver donc il fait froid. Un peu. Mais c'est la surchauffe dans les médias.
A tous ceux qui nous barbent avec leur "grand froid", "vague de froid", attisés par cette manie des préfets de dégainer la "vigilance", jaune, orange, rouge, à tout bout de champ et à grands coups de communiqués envoyés à la presse – mention spéciale à Euronews qui, n'en jetez plus, parle de températures glaciales et même "record" – on vous copie colle (oui comme la presse que l'on vient de citer avec les communiqués du préfet) ce qu'en dit Mathieu Sorel ingénieur à Météo France.
"Non, il n'y a pas de vague de froid !
On voit fleurir un peu partout dans les médias, les termes "vagues de froid", "froid polaire", "températures glaciales", "Moscou-Paris" et des cartes de températures prévues sur l'épisode affichant -5 °C à Nancy et des reportages sur les marchés de personnes portant gants, écharpes et bonnets.
Cette exagération sémantique et médiatique est très intéressante.
Les températures sont froides, légèrement inférieures aux normales saisonnières. Les températures minimales sont à peine en dessous de 0 °C, c'est surtout du côté des maximales que l'anomalie thermique est la plus importante. Cependant, nous n'atteignons pas du tout les seuils de la vague de froid. L'épisode n'est pas assez intense.
Alors pourquoi cette surenchère ? Si l'on occulte "l'effet de buzz", elle montre bien que nous ne sommes plus habitués à des températures classiques hivernales. Nous sortons d'un mois de décembre extrêmement doux, marqué par une quasi-absence de gelées sur l'Hexagone sans aucun épisode de neige en plaine marquant. Même la montagne a eu du mal à revêtir un manteau blanc à moyenne altitude. C'est donc le contraste entre cette longue période douce et ce brusque refroidissement qui nous "surprend".
Cette séquence illustre parfaitement bien le fait que nous ayons déjà perdu tout repères hivernaux : les hivers d'antan ne sont plus présents que dans les archives et la mémoire des anciens. Le matraque médiatique sur le changement climatique bouleverse complètement notre perception des saisons et notre appréciation du temps qu'il fait. Et cela va très vite.
En France, la dernière vague de froid au niveau national remonte à février 2018. La dernière vague de froid majeure remonte à février 2012 où les températures sont descendues plusieurs jours sous -10 °C la nuit en plaine."
Attal le squatteur
C'est la directrice exécutive de Havas qui le dit !
Cette dame, Madaya Boulos, est directrice exécutive de Havas Paris. Avant de rejoindre cette agence de com' propriété de Vivendi donc du groupe Bolloré, elle était la directrice de la communication de Jean Castex à Matignon.
Havas, vous savez, cette société mise en examen pour favoritisme aux côté de Muriel Pénicaud dans l'affaire Business France, l'opération de com' voulue par Macron au CES de Las Vegas alors qu'il était ministre de l'économie, prestation d'un montant de plus de 400 000 euros octroyée sans appel d'offre?
Ainsi donc Gabriel Attal lors de ses déplacements en province dormait chez l'habitant ? Et il rentrait à Paris en stop ?
Soyons sérieux deux minutes. Le service de la protection qui assure la sécurité des ministres n'aurait jamais accepté que Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, découche de la sorte. C'est tout simplement un impossibilité logistique et opérationnelle. Il aurait fallu tirer au sort et cribler l'heureux foyer qui aurait l'indicible chance d'héberger Attal, puis aller repérer le voisinage et le logement afin de concevoir le dispositif de sécurité, s'assurer que le logement pouvait accueillir au moins deux officiers de sécurité en sus d'Attal, organiser rondes et piquets etc.
Preuve s'il en est qu'Attal c'est du toc, du vide, de la com' stérile.
A Grenoble, l'inventeur des célèbres bulles tord le cou au câble
Pour Denis Creissels, c'est la fonction ou l'usage qui doit présider à tout projet de transport par câble. Et non l'inverse...
Quand ça veut pas, ça veut pas... Le câble a à Grenoble ses promoteurs et partisans. Qui louent sa capacité à s'affranchir de deux rivières et une autoroute. C'est du reste un peu le principe du téléphérique : prendre de la hauteur. Pour le reste, à L'Eclaireur, on n'est pas bien convaincu, vous l'aurez compris. Parce que le projet, non content de cocher un nombre considérables de cases en sa défaveur – nous n'allons pas y revenir, nous avons suffisamment écrit là-dessus – a opté pour un tracé pour le moins "original" pour ne pas dire casse-figure : en zigzag (L'Eclaireur vous en parlait là). Résultat imparable : à force des faire des angles là où une ligne continue aurait prévalu, et donc de doubler des équipements, la facture a explosé. On est à 17 millions d'euros du kilomètre.
Un autre n'est pas convaincu par ce tracé, et non des moindres : Denis Creissels, l'inventeur et le concepteur (entre autres) des bulles de Grenoble, celles – très emblématiques – qui des quais de l'Isère rejoignent la Bastille et font la fierté de la ville. Il s'en est fendu sur le registre des contributions de l'enquête publique.
"Tout au long de ma carrière de plus de cinquante ans dans le domaine du transport par câbles (300 installations dans le monde) je me suis efforcé de concevoir et de développer des installations innovantes (plus de 60 brevets, 20 premières mondiales et records) aptes à résoudre le problème particulier qui m’était posé".
"C’est en suivant le principe que c’est la fonction ou l’usage qui doit amener la réponse à apporter à un besoin particulier qui ne pouvait être résolu qu’imparfaitement par des installations standards que DCSA a été conduit à proposer des installations qui remettaient souvent en cause les solutions les plus traditionnelles des constructeurs. C’est cette recherche permanente de la bonne solution qui fut à l’origine de mes innovations qualifiées de « Creisseleries » par la profession", écrit-il
" Le défi pour les villes et agglomérations, aujourd’hui, est de pouvoir offrir des transports publics pour de plus en plus de personnes, dans de très bonnes conditions de confort et de sécurité et en réduisant les coûts et l’impact environnemental. La solution en sous-sol est très chère, le niveau routier est saturé. L’aérien reste donc une possibilité encore sous exploité dans nos villes."
"Pour autant, les caractéristiques urbaines – espaces disponibles limités, rues et avenues perpendiculaires…– et les contraintes des télécabines – gares de grandes dimensions pour accueillir les mécanismes d’accélération et de décélération, difficulté à tourner… – ne peuvent trouver une réponse pertinente par une transposition en plaine, obligatoirement bancales, d’installations à câbles conçues pour un usage touristique en montagne."
"Je le répète, c’est la fonction qui doit créer l’organe. En ville, le cahier des charges à retenir, c’est assurer une desserte rapide, confortable et sure, dans un espace limité et contraint. Une télécabine standard (organe) en milieu urbain contraint (multiples virages) n’est pas à mes yeux une réponse pertinente et performante à cette fonction de transport public vertueux à assurer."
Les ravages de la drogue
A Grenoble, la mairie finance un spectacle sur "comment vivre en dessous d'un point de deal".
Les bobos donneurs de leçons (et grands consommateurs de produits stupéfiants) ont encore frappé. Cette fois-ci, la municipalité écologiste d'Eric Piolle n'a rien trouvé de mieux que d'acheter un spectacle interactif (cela ne vous rappelle t-il pas la Fête de tuiles?) à une compagnie bordelaise (Bordeaux est également dirigée par un maire écologiste) pour éduquer les gens des quartiers problématiques au "vivre ensemble". C'est la ville de Grenoble qui a rajouté le bandeau "comment vivre au quotidien à proximité d'un point de deal".
"Ben et Charlotte, un couple de trentenaires, ont décidé d’aller habiter dans une cité HLM pour vivre la fameuse mixité sociale." Autant vous dire que ce spectacle a été écrit sous autant de crack que de LSD. Pour commencer, rares sont ceux qui choisissent d'habiter dans une cité HLM. Ceux qui y résident le font parce qu'ils n'ont pas le choix, parce que n'ayant pas les moyens de louer sur le marché privé.
Les trentenaires s'appelant "Ben et Charlotte" fuient consciencieusement la "mixité sociale" et les quartiers où le trafic de drogue est important - sauf quant il s'agit de Montreuil où la majorité de la population n'est pas issue de l'immigration non européenne et les écoles sont bonnes. Les "Ben et Charlotte" font tout pour fuir la ville de Grenoble et aller vivre dans le pays voironnais ou le Grésivaudan. Même mouvement qu'au milieu des années 1970.
Plutôt que d'appliquer la loi et de mettre un terme à des trafics qui relèvent du crime organisé international (les drogues ne sont pas produites en France et représentent un marché aux frontières françaises de plus de 3 milliards d'euros), allons expliquer aux habitants du quartier Saint Bruno (qui n'est pas une cité HLM mais un quartier du vieux Grenoble attenant au centre-ville), comment vivre avec les dealers.
La vie en dessous d'un point de deal est simple: on n'y vit plus. Les trafiquants vont contrôler l'accès et les déplacements dans l'immeuble, ses abords. Il vont s'arroger l'utilisation des parties communes. Ils peuvent vous forcer sous la menace à faire la nounou, à entreposer chez vous des stups pour que les dealers de rue en aient le moins possible sur eux. Et il y a la violence, croissante et systématique, engendrée par ce business où les différents ne se règlent pas au tribunal de commerce. A partir du moment où il y a un point de deal, c'est l'ensemble de la vie du quartier qui va être contrôlée par la peur par une minorité d'individus pour favoriser le trafic. Voir à ce titre comment le trafic de drogue a mis en coupe réglée le quartier de l'Alma, dans le centre de Grenoble, à quelques centaines de mètres de l'hôtel de ville et comment la municipalité s'est attelée à y apposer sa patte en y installant des brumisateurs...
Depuis l'élection d'Eric Piolle, à Saint Bruno, les fusillades à l'arme de guerre (AK47, munitions brenneke etc.) se multiplient les jours de marchés ! Il faut bien faire comprendre à l'ensemble de la population et aux autorités qui sont les patrons. Impossible de trafiquer durablement sans s'assurer du silence et leur faible velléité à coopérer avec la police. Soyons clair: une ville gangrénée par le trafic de drogue n'est possible qu'avec la corruption des politiques.
Mais le pire est ce discours qui consiste à imposer aux gens qui ne le souhaitent pas de vivre avec ce et avec ceux, des délinquants professionnels violents, le même depuis la fin des années 1960, l'immigration de masse et la construction (très rentable) des banlieues qui en résulta. Mistral, Teisseire, La Villeneuve, les réussites urbanistiques et socio-économiques qu'on constate aujourd'hui.
De cinquante quartiers prioritaires en 1983, année de la mise en œuvre de la politique de la ville, on en dénombre aujourd'hui plus de 1300 comme le souligne le criminologue Xavier Raufer. Devant un tel succès, ne changeons pas de politique ! Apprenons à ceux qui ne peuvent compter que sur la force publique pour être protégés (alors qu'elle ne les protège plus faute au manque de courage politique de ceux sensés gouverner) à vivre avec la délinquance qui leur pourrit la vie 24 heures sur 24.
Transport par câble à Grenoble : la presse valide le projet
A Grenoble, la mairie finance un spectacle sur "comment vivre en dessous d'un point de deal".
On a été injuste avec Le Dauphiné Libéré que l'on avait épinglé pour avoir fait la promo du transport par câble à Grenoble (voir notre article ici). Parce que pile-poil le même jour, le 5 janvier, L'Essor, autre canard du coin, y allait lui aussi de sa campagne de promotion (on ne voit pas comment appeler ça autrement, les journaux ne s'embarrassant même plus de la mention "publi-reportage" ).
Le journal y est aussi allé de sa rubrique "Temps forts/moments fors 2024" qui en général suit un autre marronnier qui clot l'année précédent, les fameuses rétrospectives dont l'utilité est juste de pouvoir permettre de remplir facilement les pages du journal (ne pas oublier que le très gros des aides à la presse, c'est le papier – fin de la disgression). Et donc parmi les temps forts de l'année qui s'ouvre, il y a le câble à Grenoble. En soi pourquoi pas ? Un investissement de 100 millions d'euros c'est un projet phare.
Le hic c'est que L'Essor annonce des travaux dès 2024 sans, comme le DL, s'embarrasser des procédures réglementaires en cours. L'enquête publique, pour laquelle la commission d'enquête n'a pas rendu son avis; le feu vert du préfet et les non moins potentiels recours judiciaires...ce doit être du détail. Du reste, pas une seule fois le journal n'y fait mention.
En mars dernier, le président de la Compagnie des commissaires enquêteurs du Languedoc-Roussillon s’inquiétait dans une tribune publiée dans Le Monde de l’affaiblissement de l’enquête publique, face à un exécutif qui souhaite aller vite. "Penser que des citoyens n’ont rien à dire est une faute politique et un déni démocratique", pointait Bernard Chabbal.