[ Désinformation] Guide pour comprendre la manipulation du siècle, par Jacob Siegel
Chapitre VI, VII et VIII. Pourquoi la guerre contre le terrorisme est-elle sans fin - L'avènement des "extrémistes de l'intérieur" - La forteresse des ONG.
Ce dossier de 13 articles est paru originellement en anglais dans Tablet Magazine, tabletmag.com, qui nous a aimablement autorisé à le traduire et à le publier. Nous remercions la direction de Tablet Magazine et Jacob Siegel, qui conservent tous les droits d’auteur et de reproduction de la traduction en français effectuée par nos soins.
Tablet Magazine est basé à Brooklyn, à New York. Il se définit comme un magazine juif traitant du monde – comprendre qu’il considère le monde au travers du prisme de l’éthique judaïque.
Jacob Siegel, grand reporter pour Tablet, a notamment été officier de renseignement de l'armée américaine en Afghanistan.
Déjà paru :
I. Le retour opportun de la russophobie : les origines contemporaines de la désinformation
II. L’élection de Trump : la faute à Facebook
III. Du besoin de collecter les données
V. Russiagate ! Russiagate ! Russiagate !
Aujourd’hui :
VI. Pourquoi la guerre contre le terrorisme ne s’est jamais achevée depuis le 11 septembre 2001
VII. L’avènement des “extrémistes de l’intérieur”
VIII. La forteresse des ONG
A suivre :
IX. La Covid-19
X. L’ordinateur de Hunter Biden : l’exception à la règle
XI. Le nouveau parti unique
XII. La fin de la censure
XIII. Après la démocratie
Appendice : le dictionnaire de la désinformation
Dernière minute. Le procureur spécial John Durham vient de conclure dans son rapport que le FBI n’avait aucun fondement pour ouvrir l’enquête sur la collusion Trump - Russie durant la campagne présidentielle de 2016, puisque l’ensemble des éléments ont été fabriqués de toutes pièces par la campagne d’Hillary Clinton et le parti démocrate.
VI - Pourquoi la guerre contre le terrorisme est-elle sans fin ?
Clint Watts (ancien agent du FBI, voir le prologue), à l’origine de la manipulation Hamilton 68, et Michael Hayden, ancien général de l'Air Force, ancien directeur de la CIA et ancien directeur de la NSA, sont tous deux des vétérans de l'anti-terrorisme américain. Hayden compte parmi les plus hauts responsables du renseignement que les États-Unis aient jamais produits et a été l'un des principaux architectes du système de surveillance de masse mis en œuvre après le 11 septembre. Un nombre étonnant de personnes clés du complexe de contre-désinformation a fait ses armes dans le contre-terrorisme et la guerre anti-insurrectionnelle.
Michael Lumpkin, qui dirigeait le Global Engament Center (GEC), l'agence du département d'État qui a servi de premier centre de commandement dans la guerre contre la désinformation, est un ancien Navy SEAL avec une spécialisation antiterroriste. Le GEC est lui-même issu de la réorientation du “Center for Strategic Counter Terrorism Communications” vers la lutte contre la désinformation.
Twitter aurait pu stopper net la manipulation Hamilton 681 avant qu'elle ne devienne incontrôlable, mais a choisi de ne pas le faire. Pourquoi ? La réponse est contenue dans les e-mails d'un cadre de Twitter nommé Emily Horne, qui a déconseillé de render public l'intox. Twitter détenait les preuves irréfutables que l'Alliance for Securing Democracy, le groupe de réflexion néolibéral à l'origine de l'initiative Hamilton 68, s'était rendu coupable de d'exactement les mêmes faits dont elle accusait les autres : colporter de la désinformation exacerbant les clivages politiques et sapant la légitimité des institutions démocratiques. Cela devait être contrasté avec d'autres considérations, a suggéré Horne, comme la nécessité de rester dans les petits papiers de l'organisation puissante qu'est Alliance for Securing Democracy. "Nous devons faire très attention à comment nous réfutons publiquement Alliance for Securing Democracy", a-t-elle écrit en février 2018.
Alliance for Securing Democracy a eu la chance d'avoir quelqu'un comme Horne à l'intérieur de Twitter. Chance ? Horne avait auparavant travaillé au Département d'État, gérant le programme “médias numériques et sensibilisation des think tanks”. Selon son profil LinkedIn, elle “a travaillé en étroite collaboration avec des journalistes spécialistes de la politique étrangère couvrant [Daech]… et a mis en œuvre des plans de communication relatifs aux activités de la coalition anti-Daech”. En d'autres termes, elle possède une expérience similaire à celle de Watts dans les opérations de contre-terrorisme, mais davantage axée sur la presse et la société civile. Elle a ensuite été nommée directrice des communications stratégiques du Conseil de sécurité nationale d'Obama, ne partant chez Twitter qu'en juin 2017.
Passons au crible la chronologie : Horne a rejoint Twitter un mois avant la création de l’Alliance for Securing Democracy, juste à temps pour plaider pour la protection d'un groupe dirigé par des gens puissants détenant les clés de son avenir professionnel.
Ce n'est pas un hasard si la guerre contre la désinformation a commencé au moment même où la guerre globale contre le terrorisme2 semblait toucher à sa fin. Pendant deux décennies, la guerre contre le terrorisme a concrétisé les avertissements du président Dwight Eisenhower à propos de l’avènement d'un complexe militaro-industriel détenant une "influence injustifiée". Elle s'est transformée en une industrie autonome qui emploie des milliers de personnes à l'intérieur et à l'extérieur de l'appareil d'Etat. Elle fonctionne sans contrôle ni utilité stratégique.
Il aurait été possible pour la classe dirigeante de déclarer victoire et de passer d'une posture de guerre permanente à la paix, mais comme me l'a expliqué un ancien haut responsable de la sécurité nationale de la Maison Blanche, peu probable que cela survienne. "Si vous travaillez dans le contre-terrorisme, m'a t-il dit, vous n'avez aucun intérêt à dire que vous gagnez, que vous bottez le derrière des terroristes, et qu'ils sont une bande de losers". Il a poursuivi en décrivant "les énormes incitations à surestimer la menace" qui ont été intériorisées dans la culture de l'establishment américain et sont "d'une nature telle qu'elles n'exigent pas que l'on soit particulièrement lâche ou intellectuellement malhonnête".
"Cette énorme machinerie a été construite autour de la guerre contre le terrorisme", affirme cet ancien haut responsable. “Une infrastructure gigantesque qui comprend la sphère du renseignement, toutes les composantes action du Département de la défense, y compris celles des états majors, la CIA et le FBI et de toutes les autres agences. Et puis il y a tous les sous-traitants privés et les think-tanks. Il y a des milliards et des milliards de dollars en jeu.”
La transition souple de la guerre contre le terrorisme à la guerre contre la désinformation était donc, dans une large mesure, une simple question de reconversion professionnelle. Mais pour survivre, maintenir le système existant ne suffisait pas. Il a fallu augmenter constamment le niveau de menace.
Dans les mois qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush a promis de traiter le terreau du radicalisme au Moyen-Orient. Ce n'est qu'en imposant la démocratie dans cette région, a t-il déclaré, qu'on pourrait s'assurer qu'elle cesserait de produire des djihadistes violents comme Oussama ben Laden.
Aujourd'hui, pour assurer la sécurité de l'Amérique, il ne suffit plus d'envahir le Moyen-Orient et d'y apporter la démocratie. Selon la Maison Blanche de Joe Biden et son armée d'experts en désinformation, la menace vient désormais de l'intérieur. Un réseau d'extrémistes de droite, de fanatiques de QAnon et de suprémacistes blancs est soutenu par bien plus que les quelques 70 millions d'électeurs de Trump, dont les opinions politiques sont le moteur d’une cinquième colonne. Comment ces personnes se sont-elles radicalisées en adhérant au djihad destructeur d’homme blanc aigri qu’est l'idéologie trumpiste ? Par l’internet, bien sûr, où la “Big Tech”, en refusant de “faire plus” pour lutter contre le fléau des discours de haine et des fake news, a permis à la désinformation d'empoisonner l'esprit des utilisateurs.
Après le 11 septembre, la menace du terrorisme a été utilisée pour justifier des mesures comme le Patriot Act, qui a suspendu les droits constitutionnels et placé des millions d'Américains sous un régime de surveillance de masse. Ces politiques autrefois très contestées ont fini par être acceptées comme les prérogatives naturelles de l'État. Comme l’a observé le journaliste Glenn Greenwald, l’incantation “avec nous ou avec les terroristes” de George W. Bush a provoqué une bonne dose d’indignation à l’époque, mais est devenu l’état d’esprit qui prévaut au sein des progressistes et du parti démocrate.
La guerre contre le terrorisme est un échec lamentable qui s'est soldé par le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan. Elle est également profondément impopulaire auprès du public. Pourquoi donc les Américains choisiraient-ils de donner aux dirigeants et aux concepteurs de cette guerre les moyens d'être les intendants d'une guerre encore plus vaste contre la désinformation ? Simple: parce que les Américains ne l’ont pas choisi. Les Américains ne sont plus sensés avoir le droit de choisir leurs propres dirigeants ou celui de remettre en question des décisions prises au nom de la sécurité nationale. Quiconque affirme le contraire sera qualifié d'extrémiste domestique.
VII - L’avènement des extrémistes de l’intérieur
Quelques semaines après l'émeute des partisans de Trump au Capitole le 6 janvier 2021, l'ancien directeur du Centre de contre-terrorisme de la CIA, Robert Grenier, s’est fendu d’un article dans le New York Times dans lequel il plaide pour que les États-Unis mènent un "programme complet de contre-insurrection" contre ses propres citoyens.
La contre-insurrection, comme Grenier le sait, n'est pas une opération chirurgicale, mais une chimiothérapie, un vaste effort mené dans toute la société causant d'inévitables dommages collatéraux. Cibler uniquement les "extrémistes" les plus violents qui ont attaqué les forces de l'ordre au Capitole ne suffira pas à vaincre l'insurrection. Obtenir la victoire exige de gagner les cœurs et les esprits des indigènes - dans ce cas, les Zombies chrétiens et les populistes ruraux radicalisés par leurs récriminations les ayant conduits embrasser le culte de MAGA3, qui procède de la même mécanique que celui de l'Al Qaeda de Ben Laden. Fort heureusement pour l'Etat, il existe un groupe d'experts prêts faire face à cet épineux problème : des gens comme Grenier, qui travaille depuis qu'il a quitté la CIA comme consultant dans l'industrie privée du contre-terrorisme.
Oui, il y a des extrémistes violents en Amérique. Il y en a toujours eu. Le problème est cependant moins grave aujourd'hui qu'il ne l'était dans les années 1960 et 1970, où la violence politique était plus répandue. Les affirmations excessives quant à une nouvelle forme d'extrémisme domestique si dangereuse qu'elle ne peut être traitée par les lois existantes, y compris les lois anti-terroristes , sont elles-mêmes le produit de la guerre de l'information menée par les États-Unis, qui a effacé la différence entre la parole et le passage à l’acte.
“Les guerres civiles ne commencent pas par des coups de feu. Elles commencent par des mots”, a clamé Clint Watts en 2017 lors de son témoignage devant le Congrès. "La guerre de l'Amérique avec elle-même a déjà commencé. Nous devons tous agir maintenant sur le champ de bataille des réseaux sociaux pour réprimer les rébellions informationnelles qui peuvent rapidement conduire à des confrontations violentes.”
Watts est un ancien militaire et ancien agent du FBI qui semble partager la conviction, commune à ses collègues, qu'une fois servant également les populistes et menaçant les hiérarchies et pouvoirs en place, l’internet est devenu un grave danger pour la civilisation. Il s'agit d'une attitude motivée par la peur, suscitée par des croyances aussi largement que sincèrement partagées dans le microcosme washingtonien qui a pris pour une déclaration de guerre un mouvement populiste sincère qualifié de "révolte du public" par l'ancien analyste de la CIA Martin Gurri. Cette conception introduite par Watts et d'autres, qui est rapidement devenu le consensus de l'élite, considère les tweets et les memes - les principales armes de désinformation - comme des actes de guerre.
L'utilisation de la catégorie nébuleuse qu’est la désinformation a permis aux experts en sécurité de faire l’amalgame entre les mèmes racistes et les fusillades de masse à Pittsburgh et Buffalo, ou des manifestations violentes comme celle qui a eu lieu au Capitole. Discours catastrophiste et maintien d’un état permanent de peur et d'urgence, qui ont reçu le plein soutien du Pentagone, de la communauté du renseignement et du président Biden. Tous, note Glenn Greenwald, ont déclaré que "la menace la plus grave pour la sécurité nationale américaine" n'est pas la Russie, l'Etat islamique, la Chine, l'Iran ou le Nord. Corée, mais les” extrémistes en général, et les groupes suprématistes blancs d'extrême droite en particulier.”
L'administration Biden a régulièrement renforcé les programmes domestiques de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. En février 2021, les responsables du Department of Homeland Security (DHS, ministère de la sécurité intérieure), ont annoncé qu'ils avaient reçu une rallonge budgétaire pour intensifier les efforts afin de"prévenir le terrorisme intérieur", y compris pour un programme visant à contrer la propagation de la désinformation en ligne,programme qui utilise une approche empruntée à l’Union soviétique nommée “inoculation psychologique”.
VIII - La forteresse des ONG
En novembre 2018, le Shorenstein Center on Media Politics and Public Policy de la Harvard Kennedy School a publié une étude intitulée “The Fight Against Disinformation in the U.S. : A Landscape Analysis” (La lutte contre la désinformation aux USA: une analyse du secteur, ndlr). La portée de cet article est vaste, mais ses auteurs se concentrent principalement sur la centralité des organisations à but non lucratif financées par des fonds philanthropiques et leurs relations avec les médias. Le Shorenstein Center est un nœud fondamental du complexe de lutte contre la désinformation décrit dans son étude, conférant aux auteurs la perspective d’initiés.
“Dans cette analyse du secteur, il apparaît qu'un certain nombre de défenseurs clés qui s’attachent à sauver le journalisme ne sont pas des entreprises, ni des plateformes ou l’Etat américain, mais plutôt des fondations et des philanthropes qui craignent la perte d'une presse libre et le fondement d'une société saine. (…) Aucun des acteurs disposant d’une forme d’autorité - l’Etat et les plateformes - n'intervenant pour résoudre le problème, il incombe aux rédactions, aux universités et aux ONG de fournir un effort collectif pour établir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas."
Pour sauver le journalisme, pour sauver la démocratie elle-même, les Américains devraient compter sur des fondations et des philanthropes – des gens comme le fondateur d'eBay Pierre Omidyar, George Soros de l'Open Society Foundation, ou l'entrepreneur Internet et collecteur de fonds du parti démocrate Reid Hoffman. En d'autres termes, on demande aux Américains de faire confiance à des milliardaires qui injectent des milliards de dollars dans des ONG à travers lesquelles ils influencent les débats et les processus politiques américains.
Il n'y a aucune raison de s'interroger sur les motivations du personnel de ces ONG, dont la plupart est sans doute sincère dans sa conviction que son travail restaure les "fondements d'une société saine". Certaines critiquent peuvent néanmoins être formulées quant à la nature de ce travail. Tout d’abord, s’ils sont placés dans une position inférieure aux milliardaires philanthropes, les employés de ces ONG se situent au-dessus des centaines de millions d'Américains qu'ils guident et instruisent, tel un nouveau clergé de l'information séparant la vérité du mensonge comme le bon grain de l'ivraie. Ce tacite mandat, et les énormes financements qui l'accompagnent, ont créé des milliers d’emplois pour des “cerbères de l'information” au moment où le journalisme traditionnel s'effondrait au même rythme que la presse. Enfin, ces deux premiers points alignent l'intérêt du personnel de ces ONG sur les impératifs des pouvoirs en place et de l'Etat de sécurité nationale. Un concept issu de l'espionnage et de la guerre - la désinformation - a été transplanté sur les campus universitaires et le secteur à but non lucratif, où il s'est transformé en une pseudoscience maniée comme l’arme d’une guerre partisane.
Du jour au lendemain, la mobilisation de “l'ensemble de la société” pour vaincre la désinformation initiée par Obama a mené à la création et à l'accréditation d'une nouvelle classe d'experts et d’inquisiteurs.
L'industrie moderne du fact-checking, qu’on voudrait nous faire passer pour un domaine scientifique établi, est en réalité une camarilla ouvertement partisane d'agents de contrôle de la conformité des discours au service du parti démocrate. Son organisation principale, l'International Fact-Checking Network, a été créée en 2015 par l'Institut Poynter, une plaque tournante du complexe de contre-désinformation.
Partout où l'on regarde, il y a un expert en désinformation. On les trouve dans tous les grands médias, dans toutes les branches de l’Etat et dans toutes les facultés, se bousculant les uns les autres sur les chaines d’info en continu et, bien sûr, comme le gros des effectifs des ONG. Il y a tellement d'argent affecté à la lutte contre la désinformation qu’on peut financer de nouvelles organisations et s’assurer que les existantes, comme la Ligue anti-diffamation, se joignent au mouvement et rabâchent ses slogans.
Comment se fait-il que tant d’individus puissent devenir du jour au lendemain des experts dans un domaine - la "désinformation" - que pas 1 sur 10 000 d'entre eux auraient pu définir en 2014 ? Parce que l'expertise en désinformation exige une adhésion idéologique, non pas des connaissances techniques. N’en cherchez pas la preuve plus loin que la trajectoire du prince Harry et de Meghan Markle, qui sont passés de podcasters ratés à membres de la Commission sur les troubles de l'information de l'Aspen Institute. Une multitude de ces comités Théodule4 a fleuri dans le sillage de l’élection de Trump et du Brexit.
D’après l'ancien haut fonctionnaire du département d'Etat Mike Benz, pour créer un consensus au sein de l'ensemble de la société sur la censure des opinions politiques en ligne susceptibles de semer le doute avant les élections de 2020, le DHS a organisé des colloques sur la désinformation rassemblant les entreprises technologiques, les organisations de la société civile et la presse, afin imposer un consensus sur l'expansion des politiques de censure des réseaux sociaux.
Un mémo du DHS, rendu publique par le journaliste Lee Fang, consigne le commentaire d'un responsable du DHS lors d'une discussion stratégique interne, selon lequel l'agence devrait utiliser les ONG comme "centres d'échange d'informations pour éviter que n’apparaissent les agences d’Etat”.
Rien d’inhabituel à ce que l’Etat travaille avec des entreprises et la société civile, mais dans ce cas, l’objectif recherché et le résultat obtenus ont été de briser l'indépendance d'organisations qui auraient dû enquêter de manière critique sur les actions de l’Etat. Ces organisations qui prétendent être des chiens de garde et des contre-pouvoirs se sont louées comme bêtes de somme pour convoyer le consensus décidé par l’Etat.
Ce n'est pas une coïncidence si les domaines dans lesquels les guerres contre la désinformation les plus violentes ont été menées et où a été prônée la plus grande censure - contre-terrorisme, journalisme, épidémiologie - se sont avérés autant d’échecs retentissants. Les nouveaux cerbères de l'information n'ont pas réussi à convaincre les sceptiques quant à l’efficacité des vaccins anti-covid. Il ont échoué à persuader les irréductibles militants MAGA que le résultat de élection présidentielle de 2020 était légitime ou à empêcher le public de s'enquérir des origines de la pandémie de Covid-19, comme ils ont désespérément essayé de le faire.
Ces cerbères ont en revanche réussi à mobiliser des ressources publiques comme privées pour un effort très lucratif offrant des milliers de nouvelles carrières et un nouveau mandat divin aux institutionnalistes qui considèrent le populisme comme la fin de la civilisation.
Hamilton 68 était un “tableau de bord” lancé par “Alliance for Securing Democracy”, un think-tank “transatlantique bi partisan” financé par le “German Marshall Fund”, sensé montrer la manipulation par la Russie ou par des Etats autoritaires de l’opinion publique américaine sur les réseaux sociaux. Un bidonnage, une fraude, une manipulation totale qui a fait passer des comptes d’américains ordinaires pour des comptes opérés par le Kremlin.
Remarquons que “guerre contre le terrorisme” est une expression absconses. Le terrorisme n’étant qu’une tactique, on ne peut lui faire la guerre. Le manque spécificité de “terrorisme” qui ne désigne aucun ennemi procurer l’avantage de pouvoir caractériser de terroristes des adversaires selon les circonstances.
MAGA = Make America Great Again. Slogan de Donald Trump en 2016.
Nous en avons eu en France un beau avec la Commission Bronner.