[ Bensaïdgate ] Le "groupe" Avec plombé de 178 millions de passif
C'est ce qu'il ressort d'un document interne et confidentiel daté du 27 janvier 2023, qui nous a été communiqué. Des dettes auprès des banques, de l’URSSAF, des impôts et de la mutuelle Malakoff.
Cessation de paiement?
177 771 000 d’euros de passif consolidé, sur neuf “entités” constituant 80% de l’activité du “groupe” Avec. Et tout n’est pas encore comptabilisé.
Oui, vous avez bien lu. Le “groupe” Avec de Bernard Bensaïd cumule près de 200 millions d’euros de dettes, selon un document interne daté du 27 janvier 2023 qui nous a été communiqué, et que nous publions ci-après. Document dont nous avons vérifié l’authenticité, qui est postérieur à la perquisition des locaux du “groupe” Avec le 9 janvier dernier.
Cette dette faramineuse ne concerne que les “institutionnels”, c’est à dire les banques, l’URSSAF, les impôts et… Malakoff.
Attendez un instant : le “groupe” Avec doit près de 27 millions d’euros à la mutuelle Malakoff-Humanis ?
Attendez un autre instant : les prêts garantis par l’Etat (PGE) ne peuvent pas en théorie être octroyés à des sociétés en perte, réglementation européenne sur les aides d’Etat oblige. Comment donc les dossiers du “groupe” Avec sont-ils passés au niveau des banques ?
Attendez un troisième instant : que sont donc que ces flux financiers entre “non profit”, les entités à but non lucratif du “groupe” Avec ?
Des fournisseurs, des propriétaires, des “petits”, pas un mot. Cela se chiffre pourtant, d’après les informations que nous avons collectées depuis un an, en dizaines de millions d’euros. Mais ce qui est dû aux “petits” ne rentre pas dans la prévision de trésorerie du “groupe” Avec, alors que des jugements exécutoires ont été prononcés en leur faveur contre des sociétés du groupe pour près de 6 millions d’euros en 2022.
Et nous ne parlons même pas des “petits” employés, dont les salaires risquent fort de ne pas être versés…
Nous savons de sources sûres que des “administrations” ont été au fait de cet innommable bazar depuis un temps certain, et qu’elles n’ont rien fait.
Vous nous direz : impôts, prêts garantis par l’Etat, URSSAF, licenciements qu’il faudra financer car assurance-chômage – pas étonnant que Bercy ne se précipite pas et fasse l’autruche. Car c’est bien l’Etat qui, d’une manière ou d’une autre, devra intervenir. Donc le contribuable français…
Le “groupe” Avec exploite des Ehpad, des associations d’aide à domicile agréées, des établissement privés de santé d’intérêt collectif (Espic) financés de la même manière que les hôpitaux publics. Comme le Groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble, dont la gestion exotique a conduit Bernard Bensaïd à être doublement mis en examen, pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics.
Nous savons également de sources syndicales que dans un autre Espic exploité par le “groupe” Avec, une plainte est en préparation pour les mêmes motifs que ceux qui ont présidé à celle de FO et de la CGT visant les agissement de M. Bensaïd en tant que président du Groupe hospitalier mutualiste grenoblois.
Cet article revêt un intérêt public, nous le laissons donc en accès libre.
Il est le résultat d’une enquête d’une quinzaine d’épisodes parus à ce jour, un travail débuté il y a près d’un an et qui se poursuit encore. Afin de garantir sa totale liberté et son indépendance, L’Eclaireur a fait le choix de ne pas faire appel à la publicité pas plus qu’au financement participatif, ni à aucune aide publique ou privée. Nos informations, notre liberté et notre indépendance ont un coût : celui de vos abonnements.
Est-ce pour cela que Bernard Salzmann, ancien de la direction générale du Trésor, a été recruté comme directeur financier et des ressources humaines du “groupe” Avec ? Afin d’éviter à la fois une paume sévère à l’Etat et désamorcer une énorme bombe politique ?
Car – enfin ! – pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que si Bernard Bensaïd a pu depuis plus de dix ans faire croître un “groupe” qui n’existe pas par le seul truchement de la dette sans actifs à mettre en face, ne pas l’avoir constaté et n’y pas avoir mis un terme est alors au moins de la négligence aggravée.
A lire, le premier article de notre enquête : Le château de sable de Bernard Bensaïd
Quand elle a fustigé lors d’une séance de questions au gouvernement les méthodes de M. Bensaïd dans les termes constatables ci-dessous, le premier ministre Élisabeth Borne a-t-elle bien pris la mesure du problème ?
Ou bien, pour écrire vulgairement, s’arrange-t-on une fois de plus à Paris pour cacher la merde au chat ?
A lire également : Autopsie préliminaire et sommaire du “Bensaïdgate”
Voici l’intégralité du document interne au “groupe” Avec qui nous a été communiqué, intitulé “Réunion - Prévisionnel de trésorerie”. Il éclaire crûment le mode de fonctionnement du “groupe” de Bernard Bensaïd et la réalité de sa situation financière catastrophique.
Nous vous laissons juges. Notamment de la notion de cessation de paiement et de la nécessité de mettre sous administration provisoire les entités du “groupe” Avec ayant des missions de service public.
Envoyer les brav m régler le problème
Bonjour, pouvez-vous indiquer dans quel autre ESPIC une plainte est envisagée svp ?...