[ Groupe Avec ] Bernard Bensaïd financé par impayés en Savoie (ou bien?)
Une ordonnance de la cour d'appel de Chambéry éclaire crûment les méthodes de Bernard Bensaïd, cette fois-ci dans la partie hôtellerie et tourisme du "groupe" Avec.
Albiez-Montrond, station familiale en Maurienne, vous vous rappelez ?
Oui, cette commune sur la gestion de laquelle nous avons longuement enquêté, ce qui a valu à Patricia Cerinsek, notre directrice de la publication, une audition de près de quatre heures à la brigade de gendarmerie de Saint-Jean de Maurienne, en face de gendarmes qui n’est pouvaient pas mais. Pour une plainte en diffamation, aujourd’hui prescrite. Alors que les enquêtes judiciaires sur la gestion de cette commune sont florès.
Tout comme celles visant M. Bensaïd, mis en examen en tant que président du GHM à Grenoble.
C’est à Albiez-Montrond que Bernard Bensaïd gère depuis 2010 la SARL Les chamois d’Albiez, qui exploite une résidence de tourisme, le Hameau des aiguilles.
Ah ! Les résidences de tourisme, tout un poème ! Des opérations immobilières juteuses à fort effet de levier – c’est à dire réalisées avec le concours des banques donc de l’emprunt – par lesquelles sont vendus des appartements en station de sports d’hiver, balnéaires etc. à des investisseurs individuels qui, à leur tour, en confient la gérance contre un loyer fixe à une société qui, elle, l’exploitera en louant aux touristes.
On vous construit le bazar qu’on vous vend et on vous le loue pour le louer plus cher. C’est le “business model” de Pierre & Vacances. C’est également celui des résidences étudiantes privées, qui, si elles n’ont rien de touristique, bénéficient également d’une niche fiscale comparable.
Le “business model” de Bernard Bensaïd dans l’hôtellerie et le tourisme est de “reprendre” des sociétés d’exploitation en difficulté, suffisamment petites pour passer sous les radars, mais d’une taille suffisante pour générer des créances répercutées comme actifs au bilan de ses holding. Explications.
La société Les Chamois d’Albiez est une filiale à 100% de DG Holidays, elle-même filiale du “groupe” Avec.
En 2019, lassés de courir après les loyers impayés, 108 co-propriétaires du Hameau des aiguilles, tous titulaires de baux commerciaux avec la SARL Les chamois d’Albiez, lui ont signifié son congé et l’ont assigné, ainsi que DG Holidays sa holding, devant le tribunal judiciaire d’Albertville à fins d’expulsion et de règlement des loyers impayés.
En première instance, le tribunal judiciaire d’Albertville a condamné les sociétés de Bernard Bensaïd avec exécution provisoire :
A son expulsion;
A payer 120 euros par mois aux co-propriétaires jusqu’à la libération des lieux;
A produire un certain nombre de documents, dont des polices d’assurance et les comptes sociaux;
A payer à chacun des 108 co-propriétaires la somme de 500 euros au titre du préjudice moral, et la somme de 207,94 euros au titre des frais antérieurs engagés avant la procédure.
En clair, la société gérée par M. Bensaïd est expulsée de la gestion de la résidence de tourisme et doit verser, en sus des loyers impayés, près d’un million d’euros aux co-propriétaires.
Rentrons dans la technique. Regardons le bilan de la SARL Les chamois d’Albiez.
Le tribunal judiciaire de Chambéry ayant ordonné la publication des comptes pour 2020, nous constatons que les actifs circulants de la SARL Les chamois d’Albiez se montaient à près de 1,2 million d’euros.
L’actif circulant regroupe l’ensemble des actifs du bilan qui sont mobilisables à court terme, c’est à dire monétisables à une échéance de moins d’un an. L’activité de la SARL Les chamois d’Albiez ne consiste qu’à louer les appartements et à entretenir la copropriété, l’actif circulant représente donc principalement à la date d’arrêt des comptes le montant des réservations enregistrées dans la résidence, qui sont des créances.
Bernard Bensaïd n’a pas réglé les loyers aux propriétaires. Il s’est abstenu de payer les factures au point que la Communauté de communes a organisé une “cérémonie” de coupure d’eau. Le montant en question sur l’eau seule ? 200 000 euros.
A lire également: Albiez, de l’eau dans le gaz.
M. Bensaïd, gérant des sociétés Les chamois d’Albiez et DG Holidays a fait appel du jugement de première instance. Statuant sur le fait de savoir si la société holding DG holidays pouvait maintenir son appel, le juge de la mise en état de la cour d’appel de Chambéry, en l’espèce Mme Hélène Tribat présidente de la chambre civile, a rendu le 23 février dernier une ordonnance afin de veiller au respect du bon déroulement de la procédure écrite. Cette phase qu’est la mise en état a pour objectif de préparer le règlement du litige afin que lors de l’audience, l’affaire soit exempte de tout vice procédural.
Cette ordonnance, vous pouvez la consulter ici dans son intégralité. Elle est, comme toute décision de justice, publique.
Et son contenu est gratiné.
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