[ Désinformation] Guide pour comprendre la manipulation du siècle, par Jacob Siegel
Chapitres IX, X et XI. Covid - L'ordinateur de Hunter Biden; l'exception à la règle - Le nouveau parti unique.
Ce dossier de 13 articles est paru originellement en anglais dans Tablet Magazine, tabletmag.com, qui nous a aimablement autorisé à le traduire et à le publier. Nous remercions la direction de Tablet Magazine et Jacob Siegel, qui conservent tous les droits d’auteur et de reproduction de la traduction en français effectuée par nos soins.
Tablet Magazine est basé à Brooklyn, à New York. Il se définit comme un magazine juif traitant du monde – comprendre qu’il considère le monde au travers du prisme de l’éthique judaïque.
Jacob Siegel, grand reporter pour Tablet, a notamment été officier de renseignement de l'armée américaine en Afghanistan.
Déjà paru :
I. Le retour opportun de la russophobie : les origines contemporaines de la désinformation
II. L’élection de Trump : la faute à Facebook
III. Du besoin de collecter les données
V. Russiagate ! Russiagate ! Russiagate !
VI. Pourquoi la guerre contre le terrorisme ne s’est jamais achevée depuis le 11 septembre 2001
VII. L’avènement des “extrémistes de l’intérieur”
Aujourd’hui :
IX. La Covid-19
X. L’ordinateur de Hunter Biden : l’exception à la règle
XI. Le nouveau parti unique
A suivre :
XII. La fin de la censure
XIII. Après la démocratie
Appendice : le dictionnaire de la désinformation
Dernière minute. Passage en revue d’un siècle de censure aux USA, une nouvelle enquête par l’excellente équipe de Racket News de Matt Taibbi.
IX - La Covid-19
En 2020, la machine de contre-désinformation était déjà l'une des forces les plus puissantes de la société américaine. La pandémie de Covid-19 a mis un tigre dans son moteur. Outre la lutte contre les menaces étrangères et les extrémistes domestiques, la censure de la “désinformation mortifère” a été érigée en urgence absolue. Pour ne prendre qu'un exemple, chez Google, elle s'applique à toutes ses filiales comme YouTube, et prévoit de “supprimer les informations problématiques” et “tout ce qui va à l'encontre des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé” - une catégorie bien vague qui, au gré de l'évolution constante du récit - du “narratif” - a inclus le port du masque, les interdictions de voyager, la contagiosité du virus et suggérer qu'il pourrait provenir d'une fuite de laboratoire.
Le président Biden a publiquement accusé les réseaux sociaux de "tuer des gens" en ne censurant pas suffisamment la “désinformation” à propos des vaccins. Utilisant ses nouveaux pouvoirs et ses canaux directs au sein des Gafam, la Maison Blanche leur a fourni des listes de personnes qu'elle voulait voir bannir, comme le journaliste Alex Berenson. Berenson, qui a été exclu de Twitter après avoir écrit que les vaccins à ARNm n'arrêtent pas l'infection et la transmission. Ce qui est la stricte vérité. Soit les autorités sanitaires étaient mal informées, soit elles mentaient sur la capacité des vaccins à empêcher la propagation du virus. Et les fabricants de vaccins le savaient depuis le début.
Dans le compte rendu d'une réunion de décembre 2020, on peut lire noir sur blanc qu’un haut fonctionnaire de la Food and Drug Administration (l’agence sanitaire qui notamment évalue et autorise les médicaments, ndlr), le Dr Patrick Moore, a déclaré : “Pfizer n'a présenté aujourd'hui aucune preuve dans ses données que le vaccin a un effet sur le portage ou l'excrétion du virus, base fondamentale de l’immunité collective”.
Dystopique dans son principe, la réponse à la pandémie a été totalitaire dans sa pratique. Aux États-Unis, le DHS (Département de la sécurité intérieure) a produit une vidéo en 2021 encourageant "les enfants à signaler les membres de leur propre famille à Facebook pour désinformation s'ils contestent les arguments du gouvernement américain sur la Covid-19".
"En raison à la fois de la pandémie et de la désinformation durant l'élection, il y a un nombre croissant de gens que les experts de l'extrémisme qualifient d’individus vulnérables qui pourraient se radicaliser”, a averti Elizabeth Neumann, ancienne secrétaire adjointe à la Sécurité intérieure pour le contre-terrorisme et la réduction des menaces, le 6 janvier 2021, jour du premier anniversaire des émeutes du Capitole.
Klaus Schwab, président du Forum économique mondial et capo di tutti capi de la classe des experts globaux, a considéré la pandémie comme l’occasion de mettre en œuvre une “grande réinitialisation” qui pourrait faire avancer le contrôle planétaire de l'information : “la contention de la pandémie de coronavirus nécessitera un réseau mondial de surveillance capable d'identifier les nouvelles épidémies dès leur apparition.”
X - L’ordinateur de Hunter Biden est bien réel
Cet ordinateur portable est bien réel. Le FBI le sait depuis 2019, date à laquelle il en a pris possession. Lorsque le New York Post a publié une enquête sur son contenu, des dizaines parmi les plus hauts responsables de la sécurité nationale ont menti au public en affirmant que cela faisait probablement partie d'une opération de “désinformation russe”. Twitter, Facebook et Google, opérant comme des succursales de l’appareil de sécurité d’Etat, ont exécuté les oukases du gouvernement sur la base de ce mensonge. La presse a repris en cœur et acclamé la censure.
L'affaire de l’ordinateur portable a mis en lumière beaucoup de choses, à commencer l'aboutissement d'efforts de plusieurs années pour établir une bureaucratie fantôme afin d’empêcher la répétition de la victoire de Trump en 2016.
Il est impossible de sérier exactement quel effet l'impossibilité de rendre public le contenu de l’ordinateur portable de Hunter Biden a eu sur l’élection présidentielle de 2020, mais cette affaire fut considérée comme une menace suffisante pour justifier une attaque ouvertement totalitaire contre la liberté de la presse. Les dommages causés au tissu social du pays, dans lequel paranoïa et complot ont été normalisés, sont incommensurables. Pas plus tard qu'en février dernier, la députée Alexandria Ocasio-Cortez a qualifié ce scandale “d'histoire à moitié fausse” et de “honte”, des mois après que les Biden eux-mêmes n’eurent eu d’autre choix que de reconnaître l’authenticité des informations contenues dans le disque dur de cet ordinateur.
L'ordinateur portable de Hunter Biden est le cas le plus flagrant d’immixtion des pouvoirs en place dans le duel Trump-Biden. Son échelle est inédite. La grande majorité de l'ingérence électorale est restée invisible au public et s’est effectuée par des mécanismes de censure menés sous les auspices de “l'intégrité électorale”. Le cadre juridique pour ce faire avait été mis en place peu de temps avant l'entrée en fonction de Trump, lorsque le directeur sortant du DHS, Jeh Johnson, a adopté une règle de la 11e heure - malgré les objections véhémentes des commissions électorales locales - érigeant les systèmes électoraux en infrastructures nationales essentielles, les plaçant ainsi sous le contrôle de son agence. De nombreux observateurs s'attendaient à ce que ce principe soit abrogé par le successeur de Johnson, John Kelly, nommé par Trump. Curieusement, il a perduré.
En 2018, le Congrès a créé une nouvelle entité au sein du DHS nommée Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) qui a pour mission de protéger l'infrastructure informatique américaine - y compris désormais ses systèmes électoraux - contre les attaques étrangères. En 2019, le DHS a ajouté une autre entité, la “Foreign Influence and Interference Branch” (bureau contre l’influence et les ingérences étrangères, ndlr), se concentrant sur la lutte contre la désinformation étrangère. Par dessein, ces deux missions - protéger l’infrastructure et traiter la désinformation - ont été fusionnées. Bien entendu, aucun des responsables de ces départements n’a pu dire avec certitude si une allégation donnée était de la désinformation étrangère, ou tout simplement fausse, ou inopportune. Nina Jankowicz, choisie pour diriger l'éphémère Disinformation Governance Board du DHS, a déploré le problème dans son livre How to Lose the Information War: Russia, Fake News and the Future of Conflict.
“Ce qui rend cette guerre de l'information si difficile à gagner”, écrit-elle, “ce ne sont pas seulement les outils en ligne qui amplifient et ciblent des messages ou l'adversaire qui les diffuse; c'est le fait que ces messages sont souvent transmis involontairement non pas par des trolls ou des bots, mais par des personnes authentiques.”
Le flou du concept de désinformation a permis d'affirmer que la prévention de l’ingérence électorale nécessitait de censurer les opinions politiques des Américains, de peur qu'ils ne partagent des idées à l'origine implantées par des agents étrangers.
En janvier 2021, la CISA "a accru les prérogatives de son groupe de travail sur la lutte contre l'influence étrangère pour se concentrer sur le MDM (l’acronyme de mésinformation, désinformation et malinformation, ndlr), expose un rapport d'août 2022 du Bureau de l'inspecteur général du DHS. Après que le prétexte de combattre une menace étrangère s’est évanoui, ne restait plus que la mission d'imposer le monopole de la vérité.
La nouvelle “task force” était composée de quinze employés dédiés à la recherche de “tous les types de désinformation” – et plus particulièrement à ceux liés aux “élections et aux infrastructures critiques” – et à la “réactivité aux événements”, un euphémisme pour imposer le discours officiel sur des questions polémiques. Une des manifestations fut la “boîte à outils pour lutter contre la désinformation Covid-19” publiée pour “sensibiliser à la pandémie”.
Gardé secret du public, le changement de mission de la “task force” est pourtant exposé dans les propres diffusions en direct et documents internes du DHS, selon Mike Benz. “La justification avancée par la direction du DHS, occultant les implications profondes du changement de mission, était que la désinformation d’origine domestique était désormais une plus grande cyber-menace pour les élections que l’ingérence étrangère.”
A bas bruit, sans annonce publique, ni tambours et trompettes, l'Amérique venait d’obtenir son “ministère de la vérité”.
Ce “ministère de la vérité” exploite une machine de censure à échelle industrielle, au sein de laquelle l’Etat et les ONG envoient des listes aux Gafam signalant le “contenu répréhensible” qu'ils souhaitent voir supprimer. Cela a permis au DHS de sous-traiter son travail au Election Integrity Project (EIP), un consortium de quatre entités : le Stanford Internet Observatory ; la société privée de lutte contre la désinformation Graphika (qui avait auparavant été employée par le ministère de la Défense contre des groupes comme Daesch dans la guerre contre le terrorisme) ; le Centre pour l’information du public de l'Université de Washington et le laboratoire de recherche en criminalistique numérique de l'Atlantic Council.
Fondé en 2020 en partenariat avec le DHS, l'EIP a servi de “dénonciateur assermenté” par l’Etat, selon le témoignage devant le Congrès du journaliste Michael Shellenberger, qui souligne que l'EIP affirme avoir notifié plus de 20 millions d'“incidents de désinformation” uniques entre le 15 août et le 12 décembre 2020. Comme l'a expliqué son directeur, Alex Stamos, il s'agissait de combler les lacunes de l’Etat qui "manquait à la fois de financements et d'autorisations légales".
En examinant les chiffres de la censure que les propres partenaires du DHS ont rapportés dans leurs rapports d’activités pour le cycle électoral de 2020, la Foundation for Freedom Online a résumé la portée de la campagne de censure en sept chiffres :
22 millions de tweets qualifiés de “désinformation” sur Twitter ;
859 millions de tweets collectés dans des bases de données pour analyse ;
120 analystes surveillant la “désinformation” sur les réseaux sociaux ;
15 plates-formes surveillées pour "désinformation", souvent en temps réel ;
Moins d’une heure de temps de réponse moyen entre les partenaires gouvernementaux et les plateformes technologiques ;
Des dizaines de “d’opérations de désinformation” ciblées pour limiter leur diffusion sur les plateformes ;
Des centaines de millions de publications sur Facebook, de vidéos YouTube et TikTok et de tweets ont été censurés du fait de modifications des conditions générales d'utilisation. Un résultat dont les partenaires du DHS se sont vantés, affirmant que les Gafam n'auraient pas procédé aux censures sans leur insistance et "l'énorme pression réglementaire” de l’Etat.
XI. Le nouveau parti unique
En février 2021, un long article dans Time Magazine par la journaliste Molly Ball, a célébré la “campagne fantôme qui a sauvé les élections de 2020”. La victoire de Biden, écrit Ball, était le résultat d'une “conspiration se déroulant dans les coulisses” qui a rassemblé “une vaste campagne transpartisane pour protéger l'élection” dans un “extraordinaire effort secret”. Parmi les nombreuses réalisations des héroïques conspirateurs, note Ball, ils "ont réussi à faire pression sur les réseaux sociaux pour qu'ils adoptent une ligne plus dure contre la désinformation et ont utilisé des stratégies basées sur l’analyse de données pour lutter contre les calomnies virales". C'est un article à peine incroyable, un hymne aux sauveurs de la démocratie qui décrit en détail comment ils l'ont démembrée.
Il n'y a pas si longtemps, parler d'un “État profond” suffisait à marquer une personne comme dangereux complotiste à signaler pour surveillance et censure. Mais le langage et les mentalités évoluent : les partisans de l'État profond se sont approprié ce terme avec culot. Un exemple ? Le livre “American Resistance” de l'analyste néolibéral David Rothkopf, est sous-titré “Comment l’Etat profond a sauvé la nation”.
L'État profond désigne le pouvoir exercé par des fonctionnaires non élus et leurs alliés parapublics, qui détiennent le pouvoir administratif de passer outre les procédures officielles et légales. Alors que “classe dirigeante” décrit un groupe social dont les membres sont liés par quelque chose de plus profond qu'une position institutionnelle : leurs valeurs et leurs instincts. Bien que le terme est souvent utilisé de manière vague et parfois péjorative plutôt que descriptive, la classe dirigeante américaine peut être définie aussi simplement que clairement.
Deux critères définissent l'appartenance à la classe dirigeante. Tout d'abord, comme l'a écrit Michael Lind, elle est composé de personnes appartenant à une “oligarchie nationale homogène, avec le même accent, les mêmes manières, les mêmes valeurs et les mêmes formations de Boston à Austin et de San Francisco à New York et Atlanta”. L'Amérique a toujours eu des élites régionales; ce qui est nouveau, c'est la consolidation d'une seule classe dirigeante nationale.
Deuxièmement, être membre de la classe dirigeante, c'est croire que seuls ceux qui en font partie sont autorisés à diriger le pays. Les membres de la classe dirigeante refusent de se soumettre à l'autorité de quiconque en dehors de leur propre groupe. Ils disqualifient l'éligibilité d’éventuels impétrants en les présentant comme illégitimes.
Face à une menace comme le trumpisme, la cohésion naturelle et la dynamique d'auto-organisation de la classe dirigeante ont été renforcées par de nouvelles structures de coordination verticales résultant de la mobilisation nationale lancée par Obama durant les derniers jours de son mandat en 2016. A l'approche des élections de 2020, selon les rapports de Lee Fang et Ken Klippenstein pour The Intercept, "des entreprises technologiques telles que Twitter, Facebook, Reddit, Discord, Wikipedia, Microsoft, LinkedIn et Verizon Media ont rencontré tous les mois le FBI, la CISA et d'autres représentants de l’Etat (…) pour discuter de la manière dont ces entreprises géreraient la désinformation pendant les élections.”
L'historien Angelo Codevilla, qui a popularisé le concept de “classe dirigeante” dans un essai de 2010 et en est devenu le principal chroniqueur, considère la nouvelle aristocratie américaine comme une excroissance du pouvoir opaque des services de sécurité et de renseignement. "La classe dirigeante bipartite qui s'est développée pendant la guerre froide, qui s'est imaginée et qui a réussi à être considérée comme habilitée par son expertise à mener les affaires de guerre et de paix de l'Amérique, a protégé son statut d’un public dont elle continue à se dissocier, en traduisant le sens commun de guerre et de paix dans un langage privé, pseudo-technique et impénétrable pour les non-initiés”, écrit-il en 2014 dans son livre, To Make and Keep Peace Among Ourselves and with All Nations.
Que croient les membres de la classe dirigeante ? Ils croient, selon moi, "aux solutions informationnelles et managériales aux problèmes existentiels" et à leur "propre destin providentiel et que de gens comme eux sont prédestinés à diriger, quels que soient leurs échecs". Leur principe le plus fort est qu'eux seuls sont habilités à exercer le pouvoir. Si un autre groupe devait gouverner, tout progrès et tout espoir seraient alors perdus, et les forces obscures du fascisme et de la barbarie recouvriraient immédiatement la terre. Alors que techniquement, si un parti d'opposition est toujours autorisé à exister aux États-Unis, la dernière fois qu'il a tenté de gouverner (durant le mandat de Donald Trump, ndlr) au niveau national, il a été soumis à un coup d'Etat permanent. Toute contestation de l'autorité des pouvoirs en place, qui représentent les intérêts de la classe dirigeante, est dépeinte comme une menace existentielle pour la civilisation.
Une démonstration limpide des effets de cette croyance a été donnée récemment par le célèbre Sam Harris. Tout au long des années 2010, ce rationaliste athée de haut niveau est devenu une star de YouTube, où des milliers de vidéos le montraient écraser - "owner" - ses contradicteurs croyants lors de débats. Puis Trump a été élu. Harris, comme tant d'autres qui voyaient dans l'ancien président une menace pour tout ce qui était bon dans ce bas monde, a abandonné son engagement à faire triompher la vérité pour se muer en fervent défenseur de la propagande.
Dans un podcast l’année dernière, Harris a reconnu la censure politiquement motivée des enquêtes du New York Post sur l’ordinateur portable de Hunter Biden et a reconnu “un complot de gauche pour barrer le chemin de la présidence à Donald Trump”. Faisant écho à Ball, il a déclaré que c'était une excellente chose.
"Je me fiche de ce qu'il y a dans l'ordinateur portable de Hunter Biden. … Hunter Biden aurait pu cacher des cadavres d'enfants dans son sous-sol que je ne m'en serais pas soucié”, a déclaré Harris à ses intervieweurs. Ainsi donc ignorer des cadavres d’enfants est rendu possible par l’existence d’un danger - la possibilité de la réélection de Trump - que Harris comparait à "une énorme météorite se précipitant vers la Terre".
Dans ces conditions, même les rationalistes les plus féroces finiraient par exiger la sécurité plutôt que la vérité. Cela fait un bail que des “météorites tombent sur terre”, en moyenne une fois par semaine dans les médias. La classe dirigeante justifie ses dévoiements de la loi au nom de la sauvegarde de la planète. Elle ne fait que violer la Constitution pour dissimuler la vérité et se protéger.