“Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, les ennemis naturels de la Russie sont aussi les ennemis naturels de la France" - Chateaubriand.
Lire l’excellent livre de Sylvain Ferreira “La bataille de Marioupol”, dont il est question dans le podcast.
La décision de l’Allemagne de ne pas livrer pour le moment des chars de combat Leopard 2 à l’Ukraine est sage. Même si cela vaut à Olav Scholtz un déferlement de haine de la part de tous les donneurs de leçons que compte l’Europe, scandinaves, baltes et polonais en tête. Sans oublier Bernard-Henri Lévy, qui en profite pour faire la promo de son film subventionné avec l’argent des français, s’enfonçant toujours plus loin dans son imbécile mégalomanie qui lui donne, croit-il, le pouvoir d’écrire définitivement l’Histoire.
Les AMX-10RC, les Bradleys, les Marder - des blindés légers de transport de troupes ou de reconnaissance - ne serviront à rien. Pas plus que les livraisons de chars de combats - Challenger, Leopard 2 ou Leclerc. Ces engins de plus de 50 tonnes ne seront pas sur le terrain avant des mois. La question de savoir si l’Ukraine existera encore dans huit semaines se pose réellement.
Les Ukrainiens ne savent pas opérer ces chars. Cela demandera des mois voire des années de formation pour avoir des unités capables d’aller au combat avec une chance de succès.
Les Ukrainiens ne savent pas non plus les entretenir, ils n’ont pas les pièces ni les échelons arrière et la logistique pour. Avec un modèle de char, c’est compliqué, lourd et coûteux. Alors avec 6 ou 7 modèles de blindés différents, c’est de la folie douce. Il faudra envoyer ces blindés à 1000 km de la ligne de front, en Pologne, pour qu’ils soient réparés.
Les Ukrainiens, équipés et formés au niveau de l’Otan depuis huit ans, ont été depuis le début du conflit incapables de manœuvrer. Rappelons qu’avec 80 000 troupes de combats, les Russes ont battu à plate couture une armée ukrainienne professionnelle de 450 000 hommes et ont tenu 6 mois durant un front de près de 2000 kilomètres …
Les Ukrainiens ne sont pas capables de monter les opérations combinées infanterie-artillerie-cavalerie-aviation sans lesquelles les blindés qu’ils réclament n’ont aucune utilité.
Plus de 160 000 Ukrainiens ont été tués, donc plus de 300 000 blessés hors de combat. Actuellement, un nombre de morts par jour à trois chiffres si l’on en croit le service de renseignement extérieur allemand. Les Russes ont dans les faits déjà “démilitarisé” l’Ukraine. Cerise sur le gâteau, ils l’ont fait en forçant l’Otan à vider ses arsenaux et en détruisant méthodiquement tout ce qui était livré et que les Ukrainiens n’ont pas trafiqué.
Reste à savoir si les Russes vont terminer le boulot en allant jusqu’à Kiev pour se débarrasser du régime de Zelensky, et si cela va provoquer une confrontation directe avec l’Otan, dont aucun des dirigeants ne prend la mesure de la signification militaire. Les armes ne sont jamais la voie de la paix.
[ Le coup de projecteur de L'Eclaireur ] Ukraine : arrête ton char