Un article du Parisien a causé tout un pataquès en affirmant qu’un marquis, propriétaire d’un grand domaine situé en partie dans la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse en Isère, la privatiserait au motif qu’il interdit la randonnée dans sa propriété privée et la loue à une société de chasse. Tous les ingrédients sont réunis pour faire hurler hystériquement dans les chaumières urbaines.
Or, c’est la loi du 2 février 2023 visant à limiter l’engrillagement des espaces naturels et à protéger la propriété privée, obtenue de haute lutte par des associations de défense de la nature et de l’environnement, qui permet aux propriétaires d’interdire l’accès à leur propriété privée par de simples panneaux. Arroseurs arrosés, qui voulaient la liberté de circulation, ont obtenu sa réduction aisée.
Avant de s’exciter, de lancer des pétitions et d’appeler à la mobilisation, il est peut-être de bon aloi de se pencher sur le droit, qui régit les rapports et tranche les conflits pouvant en découler.
Réserve naturelle ne signifie pas liberté de circuler, qu’on soit sur le domaine public ou sur une propriété privée. Et la chasse reste une activité licite, y compris dans les réserves naturelles.
Explications dans le podcast.
(L’article de Reporterre dont il y est question.)
[ Le coup de projecteur de L'Eclaireur ] Rififi en Chartreuse